CHAPITRE 24 : UNE FEMME DIFFÉRENTE

La notification de son message m’a coupé le souffle, comme à chaque fois.

"Cloé, ce soir, je veux que tu ailles dans un bar. Choisis-le loin de tout ce que tu connais. Habille-toi pour séduire. Trouve un homme. Rapproche-toi de lui. Laisse-le te toucher. Mais souviens-toi : tu es à moi. À personne d’autre."

J’ai relu ces mots plusieurs fois, le cœur battant. Ce défi, Hector, était différent. Plus direct. Plus audacieux. Et, pour être honnête, plus risqué.

J’ai hésité un instant. Une part de moi voulait refuser, voulait prétendre que c’était trop, que je ne pouvais pas aller jusque-là. Mais cette pensée s’est vite dissipée. Parce qu’au fond, je savais que j’allais le faire. Parce que je voulais lui prouver, une fois de plus, que j’étais capable d’être la femme qu'il voyait en moi.

Alors, j’ai obéi.

Une fois rentrée, je lui ai envoyé ce message pour lui décrire ma soirée, mon défi.

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Hector,

Ce soir, j’ai suivi tes instructions.

J’ai choisi un bar à des kilomètres de chez moi, un endroit où personne ne pouvait me reconnaître. Quand je suis entrée, tous les regards se sont tournés vers moi, comme si je portais une pancarte criant mes intentions.

Je portais cette robe noire que tu aimes, si courte qu’elle caressait à peine le haut de mes cuisses, et mes talons les plus hauts. Rien dessous, bien sûr. Ta règle. Je sentais l’air glisser sur ma peau nue sous le tissu, et chaque mouvement me rappelait que je n’avais rien pour me protéger.

Et puis je l’ai vu.

Grand, brun, son regard était direct, insistant. Il m’a observée comme s’il savait déjà pourquoi j’étais là. Un sourire, un battement de cils, et il s’est approché.

Nous avons échangé quelques mots, des banalités, mais tout se jouait dans ses gestes. Sa main s’est posée sur mon bras, puis sur ma taille. Je me suis laissée faire, Hector, parce que c’était ce que tu voulais.

Puis il m’a pris par la main. Je l’ai suivi, docile, presque avide, comme guidée par une force que je ne contrôlais pas. Il m’a emmenée dehors, dans une ruelle sombre, à l’abri des regards.

Là, il s’est arrêté, et son regard a plongé dans le mien. Je savais ce qu’il voulait, et je savais que j’allais le lui donner.

Ses mains ont glissé sur mes hanches, puis, sans hésiter, il a relevé ma robe. La fraîcheur de l’air a frappé ma peau nue, mais c’est la chaleur de ses mains sur mes fesses qui m’a fait frissonner. Il les a agrippées à pleines mains, fermement, comme s’il voulait s’assurer que j’étais bien réelle.

Hector… À cet instant, j’ai ressenti une chaleur si intense que j’en tremblais. Ses mains, ses doigts, chaque pression me faisaient vibrer. C’était brut, presque animal, et pourtant… J’aimais ça.

Ses lèvres ont trouvé les miennes, avides, exigeantes. Et moi, je lui ai répondu, mes mains agrippant sa chemise pour le maintenir contre moi. J’étais brûlante, Hector, et chaque seconde passée entre ses mains me consumait davantage.

Mais même dans ce moment d’abandon, tes mots résonnaient dans ma tête : "Tu es à moi."

Alors, j’ai freiné ses gestes. Je l’ai repoussé doucement, mes mains sur son torse, et j’ai murmuré une excuse avant de m’éloigner. Je savais que je ne pouvais pas aller plus loin. Je ne voulais pas te trahir.

Quand je suis rentrée chez moi, mes jambes tremblaient encore. Ma peau brûlait là où il m’avait touchée. En me regardant dans le miroir, j’ai vu une femme différente. Une femme plus forte, mais aussi plus vulnérable.

Hector, dis-moi… Suis-je encore la fille que tu voulais façonner, ou suis-je devenue plus que cela ? Ai-je réussi ce soir ? Dis-moi que j’ai réussi. J’ai besoin de savoir que tu es fier de moi.