Chapitre 28 : Le chemin du retour

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Quand j’ai refermé la porte de la chambre derrière moi, le silence du couloir m’a paru irréel. Mes jambes tremblaient encore légèrement, et une étrange chaleur semblait m’irradier de l’intérieur. Chaque pas était une épreuve. J’avais mal, mais ce n’était pas une douleur ordinaire. C’était une douleur profonde, intime, presque satisfaisante.

Je m’avançai vers l’ascenseur, serrant ma veste contre moi. Mes vêtements étaient impeccablement enfilés, mais rien ne pouvait masquer ce que je venais de vivre. Chaque fibre de mon être vibrait encore de cette expérience. Je me sentais à la fois nue et exposée, comme si chaque personne que je croisais pouvait lire sur mon visage ce que je venais de faire.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, et je descendis au rez-de-chaussée.

Quand je suis arrivée dans le hall, mon cœur s’est arrêté un instant. Le réceptionniste était toujours là.

Il releva la tête en me voyant approcher, et son sourire poli s’élargit légèrement. Pas un mot, juste ce sourire.

Je marchais vers la sortie, tentant de me donner une contenance, mais chaque pas semblait trahir ma démarche mal assurée. La douleur dans mes jambes et mes fesses me faisait chanceler à peine perceptiblement, et je savais qu’il le remarquait. Je le sentais.

En passant devant le comptoir, je jetai un coup d’œil rapide dans sa direction. Ses yeux étaient braqués sur moi, son sourire toujours figé, mais il y avait quelque chose de différent dans son regard.

Je baissai les yeux rapidement, prise d’une soudaine bouffée de honte. Mais une autre pensée s’imposa aussitôt : Il sait. Il sait exactement ce que je viens de faire.

Cette idée, au lieu de m’alarmer, fit naître une étrange sensation en moi. Une vague de chaleur, de satisfaction. Une part de moi aimait ce sentiment d’être observée, devinée. Cela me troublait et m’excitait tout à la fois.

Quand je poussai la porte de l’hôtel pour sortir dans la nuit fraîche, je pris une grande inspiration. L’air me frappa le visage, vif et presque purifiant. Mais même cet air frais ne pouvait effacer ce qui s’était passé dans cette chambre. Je pouvais encore sentir l’inconnu en moi, chaque caresse, chaque mouvement.

Je suis montée dans ma voiture, prenant un instant pour calmer mon souffle. Mes mains tremblaient légèrement en saisissant le volant. Je restai là, immobile, à fixer la route devant moi.

Sur le chemin du retour, mes pensées s’éparpillèrent.

Je repensais à cet homme, à cette présence silencieuse mais imposante. Je ne savais rien de lui, même pas son visage. Mais je me souvenais parfaitement de la manière dont il m’avait touchée, de ses mains fermes qui semblaient connaître mon corps mieux que moi-même.

Je repensais aussi aux autres défis, à tout ce que j’avais déjà fait pour Hector. Chaque étape m’avait menée un peu plus loin, m’avait poussée à explorer des parties de moi-même que je ne connaissais même pas.

Jamais je n’aurais imaginé aller aussi loin, me dis-je, un sourire naissant sur mes lèvres.

Mais ce n’était pas un sourire forcé, ni un sourire d’inquiétude. C’était un sourire de plaisir. Une satisfaction sincère.

La vérité, c’était que j’aimais ça.

Ces défis, ces expériences, cette soumission à Hector… Tout cela me plaisait. Plus que je n’aurais osé l’avouer, même à moi-même.

J’étais une autre personne quand je relevais ces défis. Plus forte, plus libre, plus vivante.

Quand je suis arrivée chez moi, il était tard.

Je me suis déshabillée rapidement, laissant mes vêtements tomber négligemment sur le sol. Je me suis dirigée vers le miroir, nue, et j’ai observé mon reflet.

Mon corps portait encore les traces de la soirée : des rougeurs sur mes poignets, des marques discrètes sur mes cuisses. Je me passai une main dans les cheveux, ébouriffée mais étrangement satisfaite.

Est-ce que c’est ça, le vrai bonheur ?

Je ne savais pas si c’était le bonheur. Mais je savais que je me sentais bien. Et c’était tout ce qui comptait.

Je me glissai dans mon lit, épuisée mais étrangement apaisée.

Le message pour Hector pouvait attendre.

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