Chapitre 8

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Chapitre 8

Sur la piste de danse

Vous devriez prendre des leçons de danse et travailler votre souplesse, soldat, j’ai l’impression de danser avec un manche à balai ! Qu’importe, j’ai contacté le siège, une équipe renforcée de militaires suédois et de policiers américains va arriver d’ici demain soir. Pour Bella, l’agent de la DEA, il sera sans doute trop tard pour la sauver, mais elle a lancé l’opération en apprenant de source sûre, m’a-t-elle dit, qu’un transfert de boissons droguées aura lieu demain soir et afin d’obtenir des preuves a fait éclater le scandale durant votre absence…

— Je suis au courant, capitaine, c’est Rose et moi qui avons transmis les informations à Bella, par ailleurs j’ai prévenu son correspondant qui va prendre toutes les mesures pour la sauver et intercepter le sous-marin qui transporte les caisses de Coca frauduleux dans la mer des Sargasses.

— Qu’est-ce que c’est que cette histoire de sous-marin et de mer des Sargasses ? Et quand comptiez-vous m’informer ?

Jacques lui raconta alors toute l’histoire par le menu.

— Bien, cette nuit l’agent spécial Thalina et moi devons dormir ici. Vous repartirez avec la fille du Père Noël et reviendrez demain soir avec armes et munitions, fusils d’assaut et pistolets et deux gilets pare-balles ainsi que des brassards. Je n’ai qu’un petit derringer deux coups et Thalina un poignard, avec ça nous sommes presque nues.

— Sauf votre respect, capitaine, presque nues ? Quand je vous vois toutes les deux habillées par Balmain, Dior, Versace et Chie Mihara !!!

— Grrrr…

— Euh… Bien compris capitaine. Nous partirons d’ici une heure. Pour ne pas éveiller les soupçons, Rose prétextera une migraine, je vais vous donner mon arme de service avant de partir, vous vous sentirez disons… moins dénudée !

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Près de la frontière de la Noëlie

— Pourquoi vous arrêter ici chauffeur ? — demanda l’officier suédois.

— Nous sommes à moins d’un kilomètre du poste-frontière, en général il n’y a personne, ou ils sont ivres et dorment, mais on ne sait jamais, ce sont les ordres du sergent Yaëlle d’Interpol, ne passer qu’au milieu de la nuit pour les surprendre. Voyez avec elle, c’est elle qui dirige cette mission.

  Yaëlle qui s’approchait précisa :

— en effet, il s’agit d’une opération coordonnée avec nos agents infiltrés qui seront sur les lieux, et l’autre section qui arrive en hélicoptère, l’effet de surprise doit être total pour que nous n’ayons pas à faire face à une résistance organisée et ne pas risquer la vie de nos agents et de vos hommes. Le bâtiment à investir est en partie souterrain, il comporte trois niveaux de mille cinq cents mètres carrés chacun en surface et au moins deux niveaux en sous-sol probablement de même dimension. Les maîtres de maison, les dirigeants et leurs invités sont au nombre de douze, le personnel et les domestiques sont de très petite taille et se nomment les gobelins. Ils sont environ une centaine et sont dévoués à leur maître. Nos agents mettront un brassard à notre arrivée.

  Les trafiquants et leurs marchandises sont sur le point d’être appréhendés par la DEA dès qu’ils nous préviennent je fais décoller l’hélico et nous fonçons vers la villa qui est située à trois kilomètres de la frontière, nous y serons en cinq à six minutes. Tout le monde est prêt ? Alors on n’attend plus que le signal.

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Dans le triangle du diable

  Sur le pont, l’agent Ronald Trumpet de la DEA, armé d’une paire de jumelles, scrutait la mer des sargasses autour d’un îlot inhospitalier situé au centre du fameux Triangle des Bermudes. Sur le navire tous ceux qui n’étaient pas en service scrutaient la surface de l’océan dans l’espoir d’apercevoir les malheureuses ou le sous-marin.

  Un officier vint prévenir Ronald qu’un message crypté à son attention était arrivé par radio. Il se rendit dans le poste de pilotage où le commandant lui remit un feuillet. Ronald lui traduisit le document :

— « Deux vedettes rapides se dirigent vers vous et seront là d’ici une heure environ. Un hélicoptère avec une équipe de la DEA s’apprête à les intercepter dès qu’ils auront commencé à transborder leurs colis. Le sous-marin a émergé à sept milles marins sud-sud-est de votre position. » Bien commandant dès que nous aurons récupéré mes deux agents nous pourrons leur prêter main-forte pour les arrestations…

— Regardez ! à onze heures ! Le canot vient de partir, ils les ont repérées — regardant dans ses jumelles, il ajouta — j’en vois une qui bouge… elle est en vie et nage en soutenant l’autre…

— J’étais sûr de sa capacité à survivre, cette fille est une vraie lionne. Passez-moi vos jumelles un instant.

— C'est bien elle ! Elle nage vers le canot, elle est à une centaine de mètres, ils vont les repêcher d'ici deux minutes. Merci, je vous rends vos jumelles.

  Tous les marins sur le pont, se mirent à applaudir.

— Ça y est, elles sont hissées dans le canot, allons sur le pont pour les accueillir.

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Retour en Ford T

— Je préfère que vous restiez dehors Rose, dans la voiture à l’abri.

— Attendez, vous vous moquez de moi là ? Nous sommes partis hier soir alors que nous devions rester sur place, vous me faites transporter un véritable arsenal, vous m’avouez être un flic infiltré, vous allez arrêter tout le monde et je devrais rester dans la voiture comme un petit chien à garder la bagnole ? Et dans le froid en plus ?

— Ne le prenez pas comme ça Rose, je ne veux pas qu’il vous arrive quelque chose, je ne me le pardonnerai pas.

— J’ai déjà un père et je n’ai besoin de personne pour veiller sur moi, vous les flics, vous êtes tous les mêmes ! Et vous pensez transporter seul tout ce matériel sans vous faire remarquer ?

— Euh…

— Vous voyez bien que vous avez besoin de moi, arrêtons cette discussion stérile et allons-y !

— Non Rose ! L’intervention n’aura lieu que dans une heure, nous laissons les armes dans la voiture, je reste pour les garder, vous, pendant ce temps allez chercher les deux cousines, et trouvez un prétexte pour sortir avec elles. Rappelez-vous, dans cinquante-cinq minutes nous devons être équipés et entrer pour procéder aux arrestations deux minutes avant l’arrivée de l’hélicoptère et du bus transportant les renforts. Alors faites vite et ramenez-les toutes les deux, mais sans éveiller les soupçons.

— Entendu, je vais me débrouiller, mais promettez-moi de m’emmener avec vous quand vous repartirez !

— Voyons, Rose, vous ne pourrez pas rejoindre la police de cette façon, il faut…

— Non, pas pour devenir flic, je voulais dire avec vous, Jacques !

— Vous n’y songez pas vraiment ? Vous avez, quoi... vingt ans et moi l’âge d’être votre père…

— Arrêtez de me rebattre les oreilles avec ce discours ! Je ne cherche pas un père, j’en ai déjà un dont je me suis passée jusqu’à présent et de toute façon il va partir en prison !

— Mais non ! Rien ne le relie directement au trafic et, de plus, il est chef d’État en quelque sorte et sur son territoire, il ne sera pas possible de l’arrêter… Et moi, je vous aime bien Rose, mais je suis toujours en déplacement…

— Je ne cherche ni un père ni un amant, juste un ami, quelqu’un sur lequel on peut compter… Jacques, puis-je compter sur vous… ?

— Je crois qu’il faut que vous y alliez maintenant, je vous promets d’y réfléchir et de vous proposer une solution satisfaisante, filez maintenant ramenez vite les deux cousines fliquettes, il reste moins de cinquante minutes avant l’arrivée du bus et de l’hélico.

— J’y vais et je les ramène, mais vous, n’oubliez pas, vous avez promis, un homme ne vaut que par sa parole.

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Dans le bus

— Sergent ! Un appel pour vous.

—Sergent Yaëlle, je vous écoute… Entendu nous partons dans trois minutes pour faire la jonction avec l’hélico. Terminé.

—Votre attention à tous, c’est parti ! Chauffeur mettez en route nous partons dans trois minutes, ne vous arrêtez pas au poste-frontière, nous fonçons jusqu’à la villa, que tout le monde soit prêt nous y serons d’ici dix minutes, que personne ne tire sans mon ordre sauf si sa vie est directement menacée, la première équipe sort avec moi par la porte avant la seconde par la porte centrale et la troisième par l’arrière, sitôt arrivés on fonce à l’intérieur, ne vous occupez pas des gobelins de l’extérieur. C’est l’heure, chauffeur allez-y ! Deux hommes resteront à l’extérieur avec le chauffeur pour garder le bus et assurer nos arrières. Bonne chance à tous !

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JI 22/07/19

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