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Luigi grimpa un petit raidillon d'asphalte qui serpentait entre des maisons étroites. Enfin il déboucha sur une venelle pavée de pierres roses ; l'émerveillement le saisit. Sous un ciel azuréen et radieux, les boutiques s'offraient à lui dans leurs lumineuses diversités et leurs résurrections à l'exaltation. Atelier, bazar, bistroquet, épicerie, primeuriste, boucherie, fromager et tant d'autres encore envahissaient joyeusement les lieux de leurs vies bouillonnantes et bigarrées. Les étals débordaient de couleurs, de senteurs, de formes, d'interpellations joyeuses et cosmopolites. Il respira profondément des arômes vanillés, safranés de l'arabica fraichement moulu, discerna les effluves de viennoiseries croustillantes et de pain chaud. Cela réveilla son appétit, il salivait à l'idée de croquer dans un croissant en dégustant un petit noir en terrasse. Le promeneur s'avança au milieu des badauds souriants. Son regard accrocha brièvement le visage détendu d'une femme poussant devant elle trois bambins qui sautillaient gaiement. Leurs bouclettes rousses, identiques à celles de leur mère, brillaient sous la nitescence solaire. Joie et éclats de rires ricochèrent dans l'air léger ; c'était une onde fraiche après l'assourdissement silencieux du confinement. Une caresse de fraicheur et de liberté.
Autour de lui l'allégresse turbulente de ce renouveau l'emportait loin des jours de pluie, il s'y noya volontiers et dansa avec elle...
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