Cher père
Quartiers défavorisés
Auteur : Florian Pierrel
Cher Père,
Je sais que ton divorce a été dur avec maman, nous avons enfin déménagé dans une cité. Retour aux sources, nous avons tout réorganisé, ma sœur et moi sommes sortis quatre fois. Il y a toujours ces trafiquants de stupéfiants.
Je me suis mise à travailler malgré mes difficultés.
Au lycée, c’est difficile car j’ai encore du mal à me faire accepter.
Je suis méfiante face à ces racailles et délinquants.
Je ne veux pas mal tourner.
Maman va bien, elle est à la fleur de l’âge, elle fait du ménage.
On a fait connaissance avec les voisins.
Ils sont sympas et très mystérieux surtout cette dame âgée.
Durant mes journées, je travaille, j’essaye d’écrire du rap.
Ma sœur grandit, je m’occupe très bien d’elle.
Je t’envoie ci-joint une image d’un art street-art que j’ai trouvée sur la route.
On a pleins de préjugés sur la banlieue, ce qui est … dommage.
C’est la banlieue qui m’a fait ouvrir les yeux
Dans ce monde où dominent violences et armes à feux
Je me suis fait une place parmi eux
J’essaye de changer ce lieu du mieux que je peux
Leurs cultures me rendent heureuse
Je deviens impitoyable et sulfureuse
Restons sérieux, dans cet univers malheureux
Vois la beauté en eux, vois le feu dans leurs yeux
Leurs envies de s’en sortir, par delà les cieux
Ce rap me rend heureux
J’écris pour vous, d’un air éprouvant et chaleureux
De mon petit cœur généreux
Papa, sois là pour nous malgré la distance
Que personne ne t’offense
Nous sommes tes filles, tu as bien de la chance
Alors dans mes sources, je m’élance
Comme si je recommence
Sans cesse mère et toi finance mon bonheur dans l’amour
Pour toujours, vous serez mes parents
Le rap a changé
Nous sommes métamorphosés
C’est de la poésie éraillée
J’espère que tu vas m’écouter
Les gars de cité, toujours un problème de société
Et peut-être cela te choquera si je parle de mon homosexualité ?
Alors qu’en penses-tu ? c’est un rap assez peu commun, peut-être il manque de construction.
Je t’en passerai d’autres dans l’avenir.
C’est écrit avec le cœur et l’âme.
Ma sœur continue à écrire.
Bonjour, père, tu me manques. Ma sœur est géniale pour trouver les mots.
J’ai hâte de te retrouver, je vais bientôt fêter mes douze ans.
Le travail à l’école, c’est difficile.
Il y a des élèves turbulents et agaçants.
Je cherche toujours un petit copain.
J’ai des nouvelles d’Antoine, mon meilleur ami, il est toujours à l’hôpital depuis son accident à la fête foraine.
On va le voir de temps en temps.
Je regrette d’être parti trop tôt pour toi, je sais, je suis jeune papa.
Mais tu me manques énormément !
Je n’écris pas trop, je suis plus dans le sport.
Ma sœur a d’énormes inspirations, c’est normal. Elle a dix-neuf ans.
Voici à mon tour, ce que j’ai écrit pour toi :
Un bout de moi, un bout de toi
Chacun sous un nouveau toit
Changements d’émois
Particulièrement moi
Moment avec toi, hiver froid
Ensemble on doit croire
Papa, tous les dossiers d’amour dans cet armoire
Gravés dans ma profonde mémoire
Qu’un jour, on se retrouvera
Il suffit d’avoir de l’espoir …
C’est moins bien que ma sœur cependant c’est déjà ça.
Je m’occupe comme je peux, je fais des pompes et du gainage.
l’HLM n’est pas grand.
J’espère te retrouver.
Tu nous manques beaucoup.
Je t’aime. Nous t’aimons.
Julie l’aînée, Cassandre la cadette.
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