Noël sanglant
de Calypso Dahiuty
Silence.
L'homme, le vieil homme aux yeux fous, mets sa capuche et réajuste sa barbe.
Fatigué, les traits un peu tirés, il laisse échapper une dernière quinte de toux, puis redresse ses épaules.
Non, il ne flanchera pas cette fois ci.
C'était la nuit. Une nuit sombre, pure et douce comme il les aimait.
Une nuit qui cachera tout, une nuit qui ne dira rien.
Il était prêt, cette fois.
Un frisson vint le traverser. Il n'avait plus peur: Ce n'était qu'adrénaline, sensation, envie et passion. Ce n'était que soif de vengeance et de délivrance, ce n'était qu'envie d'en finir, enfin, enfin.
Ses envies. Il allait enfin les vaincre une dernière fois. Il allait enfin s'affanchir de ce sombre esclavage qu'ont fait naître les hommes dès sa naissance.
Il sourit. Un sourire narquois, rieur. Un sourire vide et sans saveur. Un sourire dénué de vie et d'émotion. Un sourire, enfin, qui aurai glacé le sang jusqu'à la moëlle au plus insensible des criminels.
Mais le temps passe. Le sablier, lentement, s'écoule. Et la neige, dehors, tombe, tombe sur lui sans seulement vouloir l'effleurer.
Il marche. Un long sac est posé sur son épaule, solide comme un roc.
Son costume rouge forme une tâche écarlate dans la poudre blanche, pure, si pure.
Il ne marche pas longtemps. S'arrête. Hésite. Il voudrai monter dans sa voiture, ce vieux véhicule cabossé qu'il avait acheté recement. Mais non. Trop de traces, trop de preuves.
Il marche, encore. Encore.
Les rues s'élargissent, les immeubles grandissent au fil de sa route, brutal contraste avec le calme muet de sa campagne éloignée.
Les lumières sont allumées dans les immeubles, et des rires fusent, éloges troublants d'un passé oublié.
Mais son projet n'est pas là. Non, le vieil homme aux yeux fous ne se dirige pas vers le centre. Oh, non ! Pourquoi le ferait-il ?
Il s'engage dans une ruelle. Sombre. Noire. Vide.
Il s'asseoit.
Et il attend.
Puis, avec la douceur d'une brindille, avec le sourire d'une enfant, la voilà qui passe.
Cette femme. Cette femme qui ne se doute de rien.
Il se lève, sans un bruit, sans un son.
Elle marche.
Cette femme. Cette femme qui ne se doute de rien.
Elle lui passe devant, sans un signe, sans un geste.
Elle a froid, elle veut rentrer chez elle, se blottir contre son compagnon qui l'attends, et se réchauffer sous la chaleur d'un bon feu.
Et voici qu'il l'attrape.
L'enserre. Elle veut bien crier elle. Elle tente bien de se débarasser de cette chose sombre qui l'enserre.
Mais il serre sa george si fort ! Et puis, lorsqu'il se retourne, ses yeux lui font si peur !
Avec une précision d'automate et le souffle erratique, il l'allonge sur la neige. La débarrasse de ses vêtements. Il la maintiens. L'empêche de se débattre. Puis, avec un soupir de contentement, s'enfonce en elle.
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