Fragments de mémoires 1

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An impérial 968

37 années après l’avènement du Zénith

Sapiens 75’ Flamelas

- Encore une fois Endrik. Concentre-toi.

La voix douce et apaisante de sa mère donna du courage au petit garçon. Du haut de ses 5 années, il essaye tant bien que mal de mémoriser ses leçons, en grande partie pour contenter sa professeure.

- Vas-y mon petit, depuis le début.

- D’accord maman…

Le grand salon plongé dans le silence n’attend que ses mots pour se mettre à vibrer de nouveau. L’enfant hésita, se récitant la leçon en tête avant de s’exclamer à voix haute, fier :

- Aquendis, première saison de l’année, la saison des tempêtes. De « Aquen », l’eau, et « dis », traverse.

- Bien ! Continue.

- Florelas, deuxième saison de l’année, la saison des floraisons. De « Flore », les végétaux, et « las », grandir.

Sa mère le fixe sans dire un mot. Il la regarde avec crainte pour vérifier l’exactitude de son récital, puis enchaine :

- Flamelas, troisième saison de l’année, la saison des brûlures. De « Flame », le feu, et « las », grandir. Et…

Il hésita quelques secondes, puis finalement :

- Forneros, dernière saison de l’année, la saison des flammes. De « Forne », les brûlures, et « ros », la destruction.

Sa mère acquiesce, et lui caresse doucement les cheveux pour le féliciter de ses bonnes réponses.

- Est-ce que je peux aller jouer maintenant ?

- Non pas encore, il te reste à me réciter les jours de la semaine. Tu devrais déjà les connaître par cœur. Ensuite, tu pourras y aller.

Endrik ne tenait plus en place, mais voulu faire un effort, pour sa mère.

- Tu te souviens combien y a-t-il de jours dans une saison ?

- Facile ! Cent tout pile !

- D’accord, maintenant énumère moi les jours de la semaine.

- Nativis, Infantis, Juv…

- Endrik, tu fais le travail à moitié ! Rappelle-toi toutes les subtilités que nous avons apprises.

- Mais…

La grande porte du salon s’ouvre d’un coup, résonnant dans toute la pièce, stoppant net le petit garçon dans sa complainte.

Un soldat entre rapidement, et tonne d’un air cérémonial :

- Notre guide, maître du peuple des Lunéaires, élu de la Lune, l’Ancien Hermald Luna !

L’homme introduit pénétra dans le salon, et se fît enlever sa cape noir bleuté par deux servantes qui le suivait.

- Soldat, pas besoin d’autant de boucan, je pense que ces personnes me connaissent bien. Tu peux disposer.

Le soldat pris congé en refermant la porte derrière lui.

- Chrisma, j’ai à te parler.

- Mon époux, je suis à vous dès lors que j’aurais entendu la dernière leçon d’Endrik.

- Hum… Mon garçon, fait vite.

L’enfant angoisse de se retrouver face à son père, et rassemble tous ses esprits pour réciter sa leçon du mieux possible.

- Je… euh… très bien.

- Il était sur le point d’énumérer les jours de la semaine avec leur signification. Allons, Endrik, nous t’écoutons.

- Ne… Nativis, première jour, la naissance. Le numéro un du commencement.

Il regarde attentivement la réaction de ses parents, qui restèrent stoïque. Il continua :

- Infantis, deuxième jour, celui de l’enfance, le deux de l’éveil.

Juventis, troisième jour, celui de la jeunesse, le trois de la fougue.

Fortis, quatrième jour, de l’âge adulte, le quatre de la force.

Sapiens, cinquième jour, le milieu de la semaine et de la vie, celui de la maturité, le cinq de la sagesse.

Laboris, le sixième jour, celui du travail, le six de l’accomplissement.

Declinis, le septième jour, celui du déclin, le sept de la peur.

Aeternis, le huitième jour, celui de la vieillesse, le huit de la contemplation.

Morsis, le neuvième jour, celui de la mort, le neuf de l’achèvement.

Renatis, le dixième et dernier jour, celui de la renaissance, le 10 de la fin et du début du cycle.

Silence dans la pièce. Endrik est assez fier de lui, il a récité la leçon d’une traite, sans se tromper, il en est certain.

- Bravo mon enfant, c’est bien, répondit sa mère en la couvant entre ses bras.

- Tu le couve trop Chrisma, ce n’est pas un exploit.

- Votre fils n’a que cinq ans, Hermald.

- Heureusement qu’il connait ses jours de la semaine. A ses trente-trois ans, il sera censé prendre ma place et gouverner le peuple des Lunéaires. J’en attends plus de lui.

Ses parents le laissent alors seul dans la pièce, refermant derrière eux la lourde porte du salon dans un claquement qui résonne encore aujourd’hui dans son esprit.

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