Chapitre 19. Revenir au présent
Louis l’appelait, elle l’entendait de loin, elle finit par lever les yeux, il était là, devant elle, lui tendant une bouteille d’eau. Elle émergea de l’état dans lequel elle était tombée après les révélations que lui avait faites Sophie.
Louis avait remarqué, de loin, que Rachel n’allait pas bien. Il la voyait se concentrer sur Madeleine pour ne pas flancher. Un coup de chaleur ? Des nausées ? La fatigue ? La déshydratation ?
Il demanda à Clément de lui ramener une bouteille du distributeur juste à côté d’eux, heureusement, il avait un peu de monnaie dans sa poche. Une fois toutes les valises récupérées, il fit deux allers et retours avant de les ramener toutes vers Sophie et Rachel. Il récupéra Madeleine, que Sophie avait décroché de Rachel et l’interpella :
— Rachel, Rachel, tiens, bois un peu d’eau… Rachel !
Comme un automate, elle saisit la bouteille qu’il lui tendit et répondit,
— Oh oui, merci, j’ai justement soif !
Elle ouvrit la petite bouteille et la vida d’une traite.
— Prend mon bras pour sortir de ce four, t’es pâle comme un linge ! Il fait malsain ici, viens, on va respirer dehors.
Elle tira tant bien que mal sa valise, lui-même tirant la sienne, il avait repris Madeleine sur lui, elle ne s’en était même pas rendue compte… Sa tête tournait encore, son cœur avait des nausées.
Arrivés à l’extérieur, ils durent trouver le bon autocar, qui les mènerait vers leur hôtel. Ils finirent par le trouver et montèrent à bord, en espérant que leur hôtel ne soit pas le dernier à être desservi.
Une fois installées, Sophie lui demanda,
— Ça va mieux ? À un moment, je parlais puis je t’ai vue littéralement plonger… Tu as dû avoir un coup de chaud dans cette salle des valises, tu devais être déshydratée, heureusement que Louis avait une bouteille d’eau, dis, tu restes encore très pâlichonne toi !
Rachel rigola doucement, mais se sentit comme dans le coton.
— Je n’ai jamais été très colorée, tu sais… Je suis un type 1, j’ai besoin d’un indice de protection 50 moi, Madame.
— Oui, tu vas mieux, mais bon, t’as les lèvres encore fort pâles quand même… À l’hôtel, tu te reposes puis tu manges quelque chose de salé illico presto… Ah, voilà, on est déjà à l’hôtel !
Rachel les suivit, effectuant les choses sans s’en rendre réellement compte ; réception, clés, plan de l’hôtel… Elle voyait cela de loin, elle était épuisée.
Elle aurait bien mis cela sur la fatigue, le décalage horaire, mais 1h de décalage… Ça ne le faisait pas pour expliquer l’état dans lequel elle s’était retrouvée… Mais non, elle savait très bien d’où cela venait, il fallait qu’elle digère la chose.
Chacun récupéra sa clé de chambre et fila s’installer. Sophie proposa de se faire rendez-vous pour aller manger ensemble.
Louis trancha,
— Ok, disons dans une demi-heure ? Le temps de découvrir, d’ouvrir la valise, de me doucher et de me changer.
Une demi-heure plus tard, ils se retrouvèrent tous devant le restaurant de l’hôtel. Louis s’écria,
— Bon, allons goûter ce qu’il y a de proposé au buffet, je suis mort de faim ! Et Madeleine ne va pas traîner à me réclamer sa part.
Il portait avec lui une petite trousse contenant, notamment, un biberon de lait à réchauffer, un biberon d’eau, pour la suite et Madeleine dans un maxi cosi.
Le petit groupe s’ébranla, à la recherche d’une table pour cinq plus un bébé. Louis s’inquiéta rapidement de la procédure prévue pour les biberons puis vint rejoindre le groupe qui s’était entre temps attablé, avec un biberon tout prêt, tout chaud, cela tombait à pic, Madeleine, dans les bras de Rachel qui l’avait prise le temps qu’il aille se renseigner, le réclamait à corps et à cri.
— Ça vous va si je vais en premier me servir avec mes fils ? Ça laissera le temps à Madeleine d’avoir son biberon,
En regardant Rachel, elle ajouta,
— Ça va mieux toi, non ? Ça te laissera aussi le temps de t’acclimater à l’ambiance.
Sophie fila vers le buffet avec ses deux enfants qui trépignaient l’un en disant qu’il voulait des pâtes, l’autre, qu’il voulait des crêpes…
Question ambiance, la grande salle à manger était effectivement bien « vivante », divers profils se retrouvaient : des familles, des couples, des grands-parents avec les petits enfants … Rares étaient les tables où ne se retrouvait qu’une seule personne. Devant ce constat, Rachel dit tout haut, à l’adresse de Louis,
— Waouh, ça me change de mes city trip habituels… J’espère juste que le buffet sera, comment dire… à mon goût.
En souriant, il lui répondit,
— Sophie m’a dit qu’il y avait parfaitement moyen de se faire un menu équilibré… Mais en faisant le tri. Toi, en tout cas, je te conseille de manger, histoire d’éviter que tu ne tombes dans les pommes dans une heure.
Sereine, elle lui répondit,
— J’y compte bien, je n’ai pas envie de mal commencer ces vacances… J’étais bien dans le brouillard la tantôt, bouh, mais c’est passé, je crois, merci pour la bouteille, ça m’a fait un bien fou !
— Ah, regarde, c’est bientôt à nous, je vois les garçons revenir avec… Des pâtes et des crêpes ! Allez Madeleine, maintenant que tu es repue, tu vas laisser ton papa se chercher à manger, Sophie te surveillera.
Il indiqua à Sophie qui revenait et déposait son assiette, qu’il avait bien attachée sa fille dans le maxi cosi et l’avait placée sur la 6ème chaise de la table, juste à côté d’elle, le temps qu’il revienne.
Louis rattrapa Rachel qui avait pris une petite avance et qui lui tendit une assiette pour qu’il puisse se servir. Ils commencèrent la découverte du menu du jour.
Le repas les contenta, la visite des infrastructures de l’hôtel aussi, il y avait moyen de trouver son compte ; le calme, les activités sportives, la plage, les piscines… Au choix.
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