Chapitre 27. Préparer la suite

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Le séjour arriva à sa fin, le retour au quotidien se profila doucement. Tous deux y pensèrent, Rachel finit par en parler clairement,

— Que ferons-nous, dès notre retour en Belgique ? Ici, nous avons tout notre temps pour nous, de retour, nous aurons nos horaires, nos appartements, nos vies qui reprendront. Que penses-tu qu’il soit possible de faire ?

— je t’inviterais bien chez moi, mais il faudrait que je fasse quelques arrangements… Et puis, tu n’as peut-être pas envie de quitter ton cocon… T’as peut-être même plus de place que moi ?

— On devrait peut-être s’inviter l’un chez l’autre pour évaluer la chose, non ?

— Oui, c’est une idée, et puis, je voudrais te présenter à mes amis, et ma sœur aussi.

Elle lui prit la tête entre ses deux mains,

— Ok mais, es-tu sûr de vouloir aller si vite ?

Il caressa ses mains et s’enquit de ses craintes,

— Tu trouves que cela va trop vite ? Je suis peut-être naïf, mais je pense que cela pourrait bien fonctionner entre nous… Et que tu plairais bien à mes amis et ma famille.

— Plus que ton ex ?

Il pouffa,

— Plus, ça c’est sûr ! Tu n’as rien à voir avec Ambre.

Elle le détailla puis avoua,

— Sauf que tu es notre dénominateur commun… Et puis, pour être franche, j’ai un peu peur de la comparaison, mais bon, c’est à voir.

Il déposa un baiser sur ses lèvres puis tenta,

— Dis-moi, concrètement, tu rentres comment de l’aéroport ?

— La navette des transports en commun, j’ai déjà mon ticket.

— Normalement, j’ai un ami qui vient me chercher avec ma voiture… Si tu veux, on pourrait faire un détour par chez toi, ça te dit ?

Elle ne réfléchit que quelques secondes et accepta,

— Pourquoi pas, ce serait nettement plus simple pour moi, d’autant plus que je retravaille dès le lendemain matin… Et que nous atterrirons vers 22h… D’accord, je prends cette option-là !

— Et tu rencontreras déjà un de mes amis…

Il rigola, elle le bouscula gentiment à la fois enjouée et troublée d’être l’objet de tant d’attention de sa part.

L’atterrissage se déroula sans problèmes, les valises furent vite récupérées. Louis téléphona à son ami dès l’atterrissage, afin de savoir où en était ce dernier.

Sophie avait contacté son époux qui était déjà là et les attendait en sirotant un soda dans l’un des bars de l’aéroport.

Devant les zones d’embarquement, le couple confia Sophie et ses enfants aux bons soins de Marcel, tout heureux de les revoir.

Une fois seuls, ils attendirent Damien, l’ami qui devait arriver…

— Rachel, dès que je le peux, je ferais les tests pour les infections sexuellement transmissibles, tu penses qu’on pourrait les faire à deux, à l’hôpital ou tu préfèrerais ailleurs ?

— Ailleurs… à l’hôpital, nos résultats sont hélas accessibles à tous fouineurs mal intentionnés.

Il acquiesça puis poursuivit,

— T’as un médecin traitant ?

— Non, pas vraiment en fait.

— Ça te dirait de venir chez le mien ?

Elle lui fit face et lui répondit,

— Tu veux vraiment que je fasse partie de ta vie, tu me collerais même ton médecin traitant ! Ok, prend rendez-vous, tu as mes horaires… Et après, nous pourrons pratiquer d’autres choses.

Il se pencha pour l’embrasser, Madeleine dans le porte bébé gêna leur rapprochement.

Un coup de klaxon et une voix firent réagir Louis.

— Ah ! Enfin ! T’en a mis du temps, Damien !

— Désolé mec, c’est bouché à l’entrée de l’aéroport !

Se retournant vers Rachel, Damien reprit,

— Bonsoir, vous devez être Rachel, la nouvelle conquête de Louis ? Attention, c’est un Don Juan !

En souriant tout en détaillant Louis qui fit la bise à son ami tout en faisant mine de lui donner une tape sur la tête, elle répondit,

— Bonsoir, oui, je suis bien Rachel, merci de me prévenir.

— Merci Damien, j’apprécie le soutien de l’ami que tu es !

Rachel fut installée à l’arrière avec Madeleine, Louis laissa le volant à Damien, il était trop fatigué par le voyage. Avant de rentrer dans la voiture et d’encoder l’adresse de Rachel dans le GPS, Louis prit Damien à part,

— Damien, Rachel, c’est chasse gardée, t’as pas intérêt à la toucher, ok ?

— Oh, ça va Louis, pour Ambre, c’est elle qui m’a sauté dessus hein !

— Je sais, mais là, j’ai vraiment envie que cela marche… Et je serais à l’écoute si tu vois quelque chose… Mais elle n’est pas comme Ambre.

— Blonde, plus petite, bonne paire de nichons… Ouais, différente.

— T’es con Damien !

Il lui fit une tape sur le sommet du crâne et ils montèrent dans la voiture.

Une fois au pied de l’immeuble où habitait Rachel, Louis demanda à Damien de surveiller Madeleine le temps qu’il accompagne Rachel jusqu’à son appartement.

— Ok, mais ne traînez pas, les bébés et moi ça fait trois !

Rachel le guida vers son appartement, deuxième sans ascenseur, Louis avait poussé la galanterie à vouloir porter sa valise… Elle n’avait pas refusé, elle tombait de sommeil.

— Alors, il en pense quoi ton copain ?

— Il te trouve différente d’Ambre, physiquement en tout cas.

— Ça, c’est clair, je ne suis pas un top model…

Elle sorti ses clés pour ouvrir la porte de son appartement. Avant de l’enlacer et de l’embrasser, il lui murmura,

— Il trouve aussi que tu as de belles formes, je l’ai déjà mis en garde… Il n’a pas intérêt à tenter quoi que ce soit avec toi.

Elle gloussa et leva les yeux au ciel en entendant cette remarque puis l’invita dans son appartement.

— Viens, entre un moment.

Son appartement était plus petit que celui de Louis, mais coquet et chaleureusement décoré. Il n’y avait qu’une seule chambre, un living avec cuisine ouverte et une salle de bain.

— Voilà mon chez moi, un peu petit, mais je m’y sens bien.

— J’aime ta décoration, chez moi, c’est un peu sobre, certains diraient très « masculin » comme décor. Tu pourrais y rajouter ta petite touche…

— C’est plus grand chez toi, j’imagine…

— Oui, c’est un appartement deux chambres, même si ce qui fait office de seconde chambre est un rien plus petite et…

Rachel l’arrêta en mettant sa main devant sa bouche.

— Louis, ton ami et ta fille t’attendent en bas, et je dois me lever tôt demain. On pourrait discuter de ton appartement une fois que je l’aurais vu, non ?

Frustré mais compréhensif, il répondit,

— C’est juste, je vais te laisser dormir. Je compulse les horaires que tu m’as donné pour trouver un créneau… Dis-moi si tu as des trucs qui se rajoutent de ton coté.

— D’accord, j’attends ta proposition de date.

Elle l’embrassa un long moment puis le laissa respirer.

— Désolé, j’ai voulu prendre un petit stock de câlin avant de te laisser partir.

— Je te confirme une date dès que je le peux.

Il quitta Rachel et descendit l’escalier tout guilleret. Une fois dans la rue, il se dirigea vers sa voiture. Lorsqu’il fut installé dans la voiture, Damien l’interpella,

— Alors Louis, ça s’est bien passé ? T’es sûr qu’elle est fiable celle-ci ?

— Oui, je pense, elle est différente… Et puis, ce n’est vraiment pas elle qui m’a sauté dessus ! Ce n’était pas gagné quand j’ai eu le courage de la draguer.

— Eh bien, j’espère pour toi que cela fonctionnera cette fois ci !

— Je l’espère aussi, tu sais, on sort tous les deux d’une histoire de trahison. Ça peut nous rapprocher comme nous éloigner… De peur de souffrir.

Arrivé devant chez lui, Louis déchargea les valises et pris sa fille. Damien l’aida à tout monter puis reparti chez lui, deux rues plus loin.

***

Rachel se réveilla péniblement à 5h30, il fallait se lever pour se rendre au travail et reprendre sa vie d’avant. Enfin, peut-être pas…

Tout en déjeunant elle réfléchit à ce que pourrait être sa vie avec Louis, avec Madeleine. C’était tentant.

Certes, être « marâtre » ce n’était pas un rêve de petite fille, mais elle s’entendait bien avec l’enfant, la « mère » n’était plus dans le circuit… Oui, cette histoire serait à éclaircir, mais en attendant, elle pourrait très bien servir de support maternel à cette petite. Et puis il y avait Louis… Lui, il ressemblait plus à un rêve, prévenant, attentionné… Et sacrément viril, comparé à Jean. C’était le jour et la nuit entre ces deux-là. Qu’est-ce qu’elle s’était sentie bien dans les bras de Louis, il était preneur, lui, de ses propositions, de ses caresses… Elle ne se sentait pas jugée.

Face à sa tasse de thé, elle déclara, à voix haute,

— Qu’est-ce que j’aimerais bien que cela dure !

C’est le pas léger qu’elle ferma la porte de son appartement pour aller travailler.

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