Chapitre 13 : Délivrances
Un coup, venu de nulle part, et un genou fut brisé, dans un cri de douleur intense, immédiatement éteint par une vive et lourde douleur à la gorge. Il s’effondra, sous le regard médusé de son acolyte et de la pauvre victime posée sur son épaule. L’autre inspecta vainement le salon des yeux, quand une atroce sensation le toucha violemment sous le sternum, lui coupant immédiatement le souffle. La jeune femme, mains liées dans le dos, un bâillon sur la bouche, se vit instantanément tomber de la hauteur de son ravisseur quand elle sentit le soutien invisible de deux bras venus prévenir sa chute. Dès qu’elle fut délicatement posée sur le tapis du salon, quelle ne fut pas sa surprise de voir ses liens se défaire comme par enchantement. Angélique balaya la pièce du regard quand la porte d’entrée s’ouvrit. Ses deux agresseurs se dirigèrent alors, comme flottant dans l’air, vers la sortie. Dix minutes plus tard, Hector fit son entrée, au grand soulagement d’Angélique, dans une étonnante tenue marron foncée, une forme vaguement humanoïde brodée sur le torse.
— Monsieur Fischer ! Qu’est-ce qui s’est passée ? J’ai eu tellement peur, j’ai cru que vous m’aviez abandonnée…
— Tu ne crains plus rien, maintenant. Je veillais sur toi. Habille-toi, je t’emmène dans un lieu sécurisé, tu y resteras le temps que j’en finisse avec ces mecs.
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— Philippe, s’étonna Joanie, mais qu’est-ce que tu fous ici ?
— Je venais vous prévenir, mais j’ai l’impression que toi, Fred, tu es déjà au courant…
— Disons que j’ai vite compris.
— Compris quoi ? demanda Joanie.
Fred emmena ses deux élèves dans la pièce d’à côté. Une dizaine de ninja étaient allongés, sans connaissance, en ordre dispersé, au milieu d’un capharnaüm d’objets brisés, de meubles renversés, de rideaux déchirés.
— Des types aussi mal préparés, mal outillés, mal organisés… commença-t-il.
— Un leurre ? demanda, incrédule, l’adolescente.
— Un leurre, confirma Philippe.
— Quoi ? Tous ces mecs ? osa encore Joanie.
— Sacrifiés pour une entreprise plus importante, compléta Fred.
— Il faut appeler les autres, proposa Joanie, appeler Hector !
— Ces cons m’ont arraché le fil du téléphone.
— Et quoi, t’as pas de portable ? s’étonna-t-elle.
— Moi, j’en ai un, rassura Philippe, qui lui tendit son smartphone prêt à appeler leur ami commun.
— Tu es venu avec le Hibou, je suppose, demanda Fred.
— Oui, on a besoin de toi, là-bas, je suis venu te chercher.
Joanie interrompit la conversation.
— Vas-y, tu es sur haut-parleur, ils t’écoutent.
— Je suis chez Angélique, on a eu de la visite.
— Les mêmes gusses qu’ici, je suppose, interrompit Fred.
— Deux bons à rien ont essayé de l’emmener, pour nous induire en erreur.
— Tu dois aller donner un coup de main à ta copine, reprit Fred.
— Oui, confirma Hector, la cible est là-bas.
— Justement, coupa Philippe, c’est pour ça que je suis venu. Ils ne sont pas là-bas.
Après avoir confirmé qu’il prenait immédiatement la route pour le centre, Hector coupa son téléphone. Fred renvoya à son tour Philippe, qui eut pour mission de s’envoler à bord du Hibou avec Joanie afin de prêter main forte à leurs amis. Lui-même devait encore passer au bureau, finaliser une recherche que lui avait demandée Hector.
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