018 - administration
- Fini la rééducation. Mon Q.I. s’est stabilisé. Je n’ai plus d’absence. Je prépare les repas sans incident. En fait je n’aidais pas Terek, c’est lui qui m’aidait. C’est lui qui m’a guérie. Je l’ai tué. Il est mort pour me sauver.
- Il est pas si mort que ça. Il est resté en moi.
- Émilie est venue me voir à la Clinique. Elle voulait que je continue mes séances avec Vivien. Apparemment il n’a plus toutes ses facultés non plus.
- Tu viens sans doute d’échapper à la mort. Et au retour de la dictature pour nous.
Je vais signaler ça au Conseil de Sécurité. En fait, non, je vais voir directement Émilie, c’est mieux. Et quand elle m’ouvre la porte je lui annonce :
- Aline arrête le traitement. Elle est stable. Comment va-t-il ? Il paraît que j’ai un fluide ou je ne sais quoi. Je peux le voir ?
Il est assis sur le balcon et il regarde l’horizon, en état de pleine absence. Je m’approche doucement, je me penche, je lui touche l’épaule et je lui chochotte deux mots à l’oreille : « Wake up ! ». Il réagit. Ça va lui trotter dans la tête un moment. Je repars voir Émilie et je lui lance :
- Voilà, c’est fini, et pas de bêtises sinon j’appelle Énola.
Il va aller mieux. Ce n’est pas sans danger mais je crois au Conseil de Sécurité. Et notre civilisation est forte. Elle peut être mise à l’épreuve. Pour prendre confiance. C’est ce que je raconte à Brigitte dans la soirée, elle me reçoit dans une drôle de maison dans les arbres. Elle est choquée :
- Tu les couvres et tu les aides. Même pas peur. T’es trop cool. Je pourrais te dénoncer.
- Oui, je suis une vilaine administratrice. Mais je ne me voyais mal les punir encore plus, créer des tensions, refaire une guerre ou deux, on doit gérer les choses autrement. Et toi, comment tu gères ?
- Il est au travail. À Westech le lundi c’est encore le début de la semaine et ils font leur expérience la nuit, en milieu neutre comme ils disent.
- Il doit s’en passer des choses dans les laboratoires.
- On est un couple libre et en paix et je crois qu’il t’aime bien.
- Je préfère être crainte.
Et elle s’approche pour m’embrasser. Et m’étreindre. Et me cajoler.
- Maëlle, on veut toutes être aimées.
- J’ai déjà eu ma dose.
- Pas avec les filles. Pas avec moi.
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