031 - possession
Dimanche 31 Mai 2116. On se remet doucement d’hier après-midi sous le soleil du court avec un bisou entre chaque point. Quand je marquais j’avais droit à plus. Ce matin on se prépare pour aller à la Messe à la Cathédrale de Laguna City, the place to be où je veux aussi m’afficher, avec elle, la revendiquer, en prendre possession. Avant d’y entrer, je l’arrête pour la tester, elle qui a l’air si spirituelle :
- Qu’est ce que tu penses de la religion ?
- Une fois j’ai réussi à accomplir les sept péchés capitaux en moins d’une heure.
Elle plaisante mais le niveau de son humour prouve qu’elle est éclairée. Quand on entre à l’ombre et qu’on passe la porte de la Foi, son attitude change jusque dans sa façon de se déplacer. Elle est si sage maintenant, si attentive au sermon. Elle chante juste et elle prie les yeux fermés. Mais elle ne manque pas de laisser sa main me frôler la cuisse pour que je la regarde me défier d’un clin d’œil. Mais je le sais, je le sens et quand on sort de là je lui confirme :
- Tu es possédée Brigitte, par la Foi. Depuis quand ?
- Je suis allée dans l’espace, loin de tout, pour envoyer des messages dans le vide. Là-haut, toute seule, dans le silence, j’ai eu une réponse à une question que je ne me posais pas. Et loin de toute cette lumière, de toutes ces ondes et de la gravité, je l’ai entendue, en moi. J’ai compris qu’aucune machine, aucune science ne pouvait capter ou prouver ça. Mais il y a bien autre chose. Depuis je le ressens, je le perçois mais pas plus. Toi tu es de l’autre côté, tu le maîtrises, tu l’émets, tu rayonnes. Quand on s’est rencontrées je l’ai senti bien avant que tu arrives. Je suis ton récepteur Maëlle. Je te capte. Tu m’appartiens.
Comment elle peut être aussi belle, intelligente, talentueuse, spirituelle, passionnée et pleine de bon sens ? Je suis son actrice, elle est ma spectatrice.
- Oui Bri. Je n’appartiens plus à Solène ou à Willem. Je suis à toi.
- You are my girl. Do you ? Really ?
- I do. Mais je ne sais pas si je serai à la hauteur de Simone et Izzy.
- Rien à voir. Elles, elles savaient jouer au tennis. Toi tu es nulle.
- Je suis sur la bonne voie alors.
- Pour toi il n’y a pas de bonne voie ou de mauvaise voie. Il y a juste ta voie.
- À propos de voix, tu chantes, bien.
- School of Arts, j’ai supervisé quelques concerts là-bas. J’ai dû apprendre, pour élaborer mes réglages. Demain on va tester la sono du stade, à Russell.
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