Dimanche 12 Juillet 2116. Ils sortent de la Messe. Je lâche la main de Adèle pour recevoir Bri qui se jette dans mes bras comme si elle m’avait cru morte.

• Merci mon Dieu d’avoir exhaussé mes prières.

Les enfants courent au jardin, on regarde Graham et Adèle, elle a l’air perdue, lui comprend que c’est fini.

• She is a good girl. Like you. Comme Greta est là, on doit repartir. On vous laisse, en famille.
• Maëlle, est ce que je suis en train de te perdre ?
• Je ne sais pas, Bri, tu aimes tellement perdre. À toi de voir.
• Non Maëlle. Je ne veux rien perdre, ni ma famille, ni toi.

Il est de ces instants où tout peut basculer. Je me retourne pour regarder Adèle. Je me retourne pour regarder Bri.

• Bri, tu m’as gagnée. Avec Adèle il n’est pas question d’amour ou de famille. C’est quelque chose d’autre qui peut être plus fort parfois, souvent. Je n’avais jamais eu d’amie avant. C’est nouveau pour moi.

Je lui montre mon poignet.

• Un bracelet d’amitié. D’accord. Sauvez-vous, elle arrive.

Je m’éclipse avec ma féodale Fée Adèle.

• Maëlle, tu es qui en fait ?
• Adèle, tu ne te poses pas la bonne question. À toi de répondre aux questions que tu te poses.
• Tu es ma meilleure amie.
• Je suis ta seule amie.

Je lui fais des gros bisous et je la chatouille, elle crie, elle me rend mon affection, elle s’accroche. Je monte sur ses épaules mais je suis un peu lourde alors on tombe et on se roule dans l’herbe. On se regarde en silence. On se recoiffe. On prend soin l’une de l’autre. Elle se redresse et elle regarde autour de nous.

• Ils sont où ? Tes agents ?
• On est complètement seules. On a laissé nos monos dans ton coffre.

On est sous un arbre, dans le jardin de quelqu’un, il y a une maison en face, on est dans un quartier résidentiel. Elle pose son front contre le mien. On reste comme ça un moment jusqu’à qu’elle me vole un baiser sur la bouche. La coquine. Elle a un goût de cerise. Ou de fraise ? Un fruit rouge. La passion l’envahit. Elle a l’air heureuse, comme pour la première fois de son existence.