Samedi 15 Août 2116. Elle m’attend sur le banc devant la Cathédrale. Quelle classe. Tout en blanc, son chapeau aussi, et des lunettes foncées qu’elle enlève.

• Je regardais le ciel. Viens.

On entre mais on ne va pas sur la gauche, on va tout droit, vers l’autel. Il y a une Messe. Bizarre. Et les sœurs récitent : « Je vous salue Marie, pleine de grâce, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pauvres pêcheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. » Chacun de ces mots prend un nouveau sens dans mon esprit. Et Victoria :

• Là, tu regardes au bon endroit.
• Vic, je ne suis pas là pour jouer aux devinettes invisibles. Je suis une Protectrice, tu es une Sauveuse. Tu m’a envoyée sauver Izzy. Alors oui, tes messes antiques d’une autre planète, c’est bien mais j’ai autre chose à faire. Ça y est, j’ai compris ! Non, c’est une blague, j’y comprends rien. Je ne suis pas Marie. Boris n’est pas Jésus. Et j’ai apporté une torche puissante.

Adios, je sors et je vais éclairer le plafond noir de la Chapelle Victoria. Il n’y a rien. Tout est peint d’un noir profond. Victoria me rejoint :

• On ne voit bien qu’avec l’esprit.
• Ouais, c’est juste un fond pour mettre en évidence toutes vos hallucinations. Tu sais, le pire, dans tout ça, c’est que j’ai la Foi. Je ne sais pas en quoi, mais pas en ça, pas en Greta non plus. T’es vraiment partie loin Vic. Tout ça, c’est pas notre histoire. Et ne compte pas sur moi pour écrire la nôtre. Maintenant ou à l’heure de notre mort ? Sans déconner, Vic ! Ton toit noir, c’est de l’obscurantisme.

Je n’ai plus qu’à partir. Pèlerinage terminé. Qu’elles restent dans leur Pôle Nord ! Qu’elles me fassent pas chier ! Non mais, ho ! Ho ? La Chamane, elle est dans quel camp, elle ? Moi aussi je veux tracer ma propre voix, ou voire même, l’effacer. En attendant, je sais où est ma place alors j’y rentre, à la maison, et je plonge mon visage dans la généreuse poitrine de Maëlle, entre autres jambes et fesses avant de boire sa bouche et de lui griffer le dos, y laisser ma trace, mes marques, mon titre de propriété sexuelle, qui qu’elle soit, quoi qu’elle fasse, j’aime son corps et j’aime le faire vibrer. Et on se désaltère au Philtre et on fume des tiges et on joue à l’Ange qui se fait violer par un Démon dans un Acte mortel de guerre dans un monde immortel en paix. L’Amour c’est aussi ça. C’est dur de revenir à la réalité après. On n’est plus bonnes à rien. Heureusement que c’est les vacances.