Dimanche 11 Octobre 2116. Je participe à l’Office avec le Pasteur Patrice à la Cathédrale de Laguna City. Isabelle et Antoine sont avec Brigitte dans sa loge de l’O.P.S. Et en sortant, par la droite, je rejoint la Chapelle pour aller saluer Greta et Victoria, on se recueille ensemble devant la statue de Jeanne. Je pense à la Paix. Je pense à l’Amour. Je pense à ma Belle Isa, à notre Ère, à la fonction de Mertens ? Pourquoi ? Adé m’a envoyé un message étrange ce matin. Un nombre. 164. Ce doit être mon chapitre actuel. En entrant 164, la fonction de Mertens retourne 0. Mais quand on cherche dans l’Invisible, on trouve toujours quelque chose qui a du sens, c’est comme la paréidolie. On ne voit que ce qu’on veut bien voir. C’est facile de balancer des signes, il y aura toujours des abrutis pour les interpréter à leur façon. Greta me touche la main pour réorienter mes pensées. C’est la première fois qu’elle me touche. Mais elle est comme vide. Elle n’a pas le fluide que sa fille a. Et je sens qu’elle ressent tout ce que j’ai en moi qu’elle n’a plus. Toute cette magie occulte. Elle a réussi à s’en libérer. Elle est passée à autre chose. Pas à rien. À autre chose, de plus puissant encore. Greta sera toujours Greta. Elle n’a rien d’une déesse. Elle est juste… Dieu. Et elle n’est pas seule. Elle a Victoria avec elle. Une âme possédée et torturée, puissante et en colère. Elles sont le Pôle négatif. Et elles maîtrisent, elles contrôlent, suffisamment pour laisser place à … Greta me lâche la main et la porte à sa bouche, elle pose sont index perpendiculairement à ses lèvres. Chut. Elle fait la morte, mais en cas de problème, on peut compter sur elle. C’est le moment de quand même lui poser la question.

• Greta, pourquoi moi ?
• Because you are the sweet sixteen. Un jour, toi aussi tu auras ta Chapelle.

On dirait que ça sort tout droit de la B4. Encore des énigmes pour brouiller les esprits. Et Victoria est comme en transe. Qu’est ce que je fous au milieu de ces illuminées ? La spiritualité à haute dose, c’est toxique. J’ai plutôt envie de fumer une tige. Et Greta qui rigole. Elle doit sans doute lire dans mes pensées. Il ne faut pas que je pense à Isa. Elle arrête de rire. Elle paraît outrée, choquée. Je crois que je rougis. Il est temps de partir. Ça lui apprendra. Elle ne va plus me regarder comme une seizième sucrée. En sortant de ce frigo de pierre, j’ai envie de rentrer brûler mon âme à la maison. Mais je ne peux pas me sauver. On m’oriente vers le jardin du Couvent. Je crois que j’ai des nouvelles chaperonnes, encore un Ordre étrange qui est là pour me protéger. Mais elles ont l’air sympa, et elles sentent bon, et elles sont belles, elles ont l’air forte, on sent l’expérience et la discipline rien que dans leur façon de bouger. Elles me rassurent.