170 - exposition
Samedi 17 Octobre 2116. Ça fait déjà une semaine que j’ai été introduite. Sœur Paloma Lenn, SSV4. Je tiens ma croix. Elle chauffe. Et je la sens m’introduire. Je tiens ma belle. Elle chauffe. Elle me caresse de tout son corps. Elle s’y prélasse. Et nos cœurs s’affolent en rythme, ils se synchronisent. On ne fait plus qu’une seule entité dans l’extase du rituel de notre réveil, assez tôt pour devancer Antoine qui nous trouve propres et prêtes à lui préparer son petit-déjeuner, des crêpes enduites de toutes sortes de douceurs. Ensuite on passe la journée à Sylvania à visiter les boutiques du centre-ville pour finir au Restaurant du Palace où Isabelle a ses entrées. Je bois un peu trop de vin pour être lucide par la suite. J’évolue à l’aveugle sans être polluée par l’Invisible et ses futurs probables. J’admire ma belle Isa, j’ai bien de la chance d’être à elle. Elle s’occupe bien d’Antoine.
- Isabelle, j’ai vu des choses étranges sur ton éducation, dans l’Invisible.
- T’inquiète pas, je n’ai rien à lui apprendre. Tu as vu son harem à l’école ? Il y a tant de petites filles qui sont nées sans leur gémeau, heureusement qu’il est là pour les satisfaire. Dans l’Invisible, c’est difficile d’y voir clair. C’est comme des rêves, ou des cauchemars. Si tu veux en profiter, il faut avoir l’esprit clair et sain, se sentir bien. Le bien-être, c’est le socle. Si on se sent mal, on ne peut pas recevoir l’Invisible correctement.
Promenade digestive dans le Parc Central. On voit la Caserne au loin, ça me rappelle que demain on est invitées chez sa maman. Il ne faut pas que j’oublie les cadeaux que Adé m’a confié pour elles, Greta et Victoria. Le soir, on laisse Antoine au Palace où il s’est fait quelques copines. À la Mairie il y a une réception, c’est l’occasion de voir Rachelle, entre autres. En fait il s’agit du vernissage d’une exposition d’œuvres visuelles comme nous l’explique la commissaire au pupitre, Izzy, de l’École des Arts. Son regard magnétique s’arrête sur le mien. J’ai un frisson dans le bas du dos qui remonte le long de ma colonne vertébrale pour exploser dans ma tête. Pourtant je suis aux bulles, je ne devrais pas ressentir de choses occultes. À moins que ce fusse autre chose ? Elle aussi a l’air troublée. Au cocktail :
- Alors c’est toi qui a renommé Isa Love. Et ton fils, Antoine, pourquoi ?
- Isa c’est ma belle Isabelle. Et Antoine c’est en hommage à son père, un aviateur. Ça fait référence à Saint Exupéry, l’auteur du Petit Prince.
- Ah oui, j’en connais les dessins, c’est une histoire d’amitié.
- Chapitre 21.
Elle ne comprend pas. Mais je comprends moi, qu’elle est ma renarde. Elle m’apprécie. Elle me plaît bien aussi. Izzy.
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