171 - sanctification
Dimanche 18 Octobre 2116. Ce matin j’ai échappé à l’Office alors on peut tranquillement déjeuner en famille en Principauté, chez Greta et Victoria. À notre arrivée j’offre un petit cadeau à la maîtresse de maison. Greta ouvre le petit paquet et découvre une amulette avec un petit marteau, comme celui de Thor dans la mythologie nordique de sa planète 3 disparue. Elle reste coite, ça la touche, elle me remercie en me serrant dans ses bras. Et pour Victoria, j’ai un anneau en métal avec des inscriptions étranges dessus.
- Il a appartenu à Jeanne.
Victoria s’agenouille devant moi. Je ne sais pas quoi faire alors je pose ma main sur sa tête, en geste de réconfort. Elle se trouve nez à nez avec Antoine accroché à mes jupes. Il la regarde en souriant, elle a l'air impressionnée. Je ne pensais pas leur faire autant d’effet. Je me sens femme, accomplie, avec mon fils, avec mes titres, avec Isabelle et tout le réseau qui va avec. Tout se passe bien. Aucune proposition indécente de leur part. Pas de Philtre non plus. Elles sont sages. Remarque, Isa est là. Sinon… L’atmosphère se détend avec les bulles de l’apéritif. Et le repas est sophistiqué, endimanché. Vient alors le fatidique après-midi dominical, cette période hebdomadaire étrange où tout le monde est très câlin, Greta avec Victoria, Isabelle avec moi qui protège mon petit. Et on bascule en jeu… de société ! Même Antoine est de la partie. Jusqu’au café où je vais l’installer dans une chambre pour faire la sieste. Lui, pas nous. Quand je reviens au salon je suis rassurée. Personne n’est tout nu. Elles se tiennent bien, comme des saintes, civilisées. Il n’y aura pas de péché à confesser. Le moment idéal pour que la conversation devienne politique, mais non. Elle reste existentielle. Isabelle part en cuisine préparer une pâtisserie avec Victoria, un stratagème pour me laisser seule, avec Greta :
- Elle a l’air stabilisée, heureuse, avec toi. Sa quête a enfin abouti. Tu dois être quelqu’une d’importante.
- Pour elle, je le suis. Et je l’aime. Mais je ne suis personne, juste celle dont elle avait besoin. Tout ce qu’on m’attribue, je ne l’ai pas voulu. J’étais tranquille à l’Ouest, à élever mon fils, à l’abri de l’Invisible mais il est quand même venu me chercher, là où les âmes se consument.
- Et tu l’es toujours, à l’Ouest, à élever ton fils, avec ma fille. C’est bien.
- Oui, on est une famille heureuse.
Elle s’approche de moi et elle me prend la main. Je la défie du regard.
- Merci pour le cadeau. Il symbolise toute ma force, mythologique.
Elle me fait un bisou sur la joue et son visage rayonne, de bonheur.
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