Mercredi 28 Octobre 2116. Je joue avec mon fils Antoine sur la terrasse de la Maison 43 au bord de la plage de Laguna Beach. Il me regarde avec admiration. Il n’a pas besoin de me le dire et je n’ai pas besoin des pouvoirs de l’Invisible pour le sentir, qu’il m’aime. Et je nous sens aussi enveloppés par l’amour de Isabelle derrière nous qui nous observe, fière de notre petite famille. Nous avons une visite inattendue, Énola et sa belle, Marielle, resplendissante, qui connaît bien Isabelle :

• Je lui ai faite tous ses vaccins, sur Terre.

Et Énola me prend à part pour m’annoncer :

• Bienvenue dans la cour des grandes.

Je suis plus grosse que grande dans leur cour. Tous ces honneurs de leur part à toutes m’inquiètent.

• Si c’est moi le point de départ d’une nouvelle civilisation, c’est inquiétant.
• C’est exactement ce que j’ai ressenti quand ça m’est tombé dessus. Brigitte aussi. On a un drôle de profil pour être une élue. En attendant, le plus important, c’est de rester soi-même et ça, tu y arrives déjà, Paloma.

Elle a l’air sincère, fraîche, bien dans sa peau, sûre d’elle.

• C’est toi la plus puissante Énola. Comment tu supportes si bien l'Invisible ?
• Like you. I don’t use it. Now I do it without drugs.
• Je ne suis pas si forte que ça. Est-ce que tu peux m’aider à y arriver aussi ?

Elle me prend la main et on s’isole dans la pénombre d’un couloiroù le temps semble s’arrêter, où elle se colle à moi en me murmurant des phrases en latin. Je sens ses mains effleurer mes bras, ses lèvres glisser dans mon cou, je suis envoûtée par son odeur qui se propage sur moi, elle embrasse ma croix.

• J’enferme tes pouvoirs. Tu peux les faire ressortir juste en la touchant de ta main droite, garde-la toujours avec toi, ta croix de l’Invisible.
• Et si je la perds ?

Elle plonge alors sa main dans ma culotte et tourne autour de la porte de tous mes désirs. Un doigt s’y aventure, tout comme sa langue dans ma bouche, une vibration de plaisir semble les relier à travers mon corps et elle me fait comprendre dans mon esprit que c’est l’autre clé pour y faire appel, cinq clefs différentes dans ma main, en fonction des besoins, elle me les montre un à un et à chaque fois elle me retient tellement je perds l’équilibre à la limite de la conscience. Et d’un coup le temps semble repartir et on ressort du tunnel d’un coup de claque sur mes fesses.