Le courage
Clarisse n'est pas prête. Elle ne veut pas être prête. C'est injuste. Purement inacceptable et injuste. Pourquoi elle ? Pourquoi Méline ?
Rapidement, et avant qu'elle n'entre dans sa chambre, elle est rejointe par une infirmière.
— Bonjour. Vous devez être Clarisse White ?
— Oui.
— Je suis Annabelle, l'infirmière qui s'est occupée d'elle aujourd'hui. Je … Nous avons parlé en équipe de votre amie et … On ne peut plus rien faire pour elle.
Clarisse est à nouveau submergée par le chagrin. Annabelle l'invite à s'asseoir sur l'une des chaises devant la porte puis elle reprend :
— Le médecin ne lui donne que très peu de temps maintenant. Je vais vous laisser avec elle. Je tiens juste à vous prévenir, l'environnement et l'état dans lequel elle se trouve peuvent vous heurter. Je reste là en cas de besoin. J'attends devant la porte. Ça va aller ?
— Non, répond-elle d'une voix tremblante. Non, mais je dois la voir. Il le faut.
— Bien. Cela peut être une question de minutes, poursuit l'infirmière. Ne tardez pas. Courage. Allez-y.
Clarisse prend sur elle. Elle inspire, puis souffle fortement comme pour expulser un surplus d'émotion et finalement, pousse la porte, hantée par les souvenirs de l'accident.
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