Chapitre 53: Silence
Des sutures, une aiguille chirurgicale, des antidouleurs. Beaucoup d’antidouleurs. Beaucoup trop d’antidouleurs. Noémie n’avait pas le temps de se poser de questions. L’inconnu devait surement savoir ce qu’il faisait.
Peut-être.
De toutes façons, elle ne savait ni où elle se trouvait, ni comment sortir d’ici. Elle avait besoin de lui vivant.
”Mer… ci…
Retourne..KOF !…toi..KOF ! KOF ! Je ne veux pas me sentir observé…
Noémie s’exécuta. Dans son dos, les mains de l’homme se saisirent du contenu du sac. Bien vite, des grognements de douleurs se succédèrent entre deux quintes de toux. Elle, pensait. Elle pensait mais n’arrivait plus à réfléchir. Le néant, le vide absolu avait pris place dans son crâne et grossissait à chaque instant, menaçant.
La peur du bruit est innée chez chaque être vivant dotée du sens de l’ouïe. Le bruit annonce un danger imminent, un prédateur qui nous a pris pour cible, prêt à nous sauter à la gorge. Noémie avait peur du silence. Peur rationnelle ? Non, le silence n’est jamais que factice. Le silence n’existe pas. Pourtant, il était bien là, dans sa tête. Sans être là. Un silence qui n’annonçait rien de bon. Silence toujours accompagné de cette même image: la maison au milieu des ruines. Elle voulait tellement s’y rendre… Mais le silence qui y régnait lui faisait terriblement peur.
- C’est bon, dit enfin l’homme masqué.
Je vais tout raconter, tout.
D’abord, je m’appelle Alexandre…
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