Prologue P.1
L’organisation de la MAHS surplombait le village en contrebas, elle était taillée profondément dans la pierre de la montagne et était reliée au château de la famille royale du royaume. Stun se tenait dans son bureau, cela faisait déjà quelques années qu’il était à la tête de cette organisation. Il n’avait eu aucun mal à gérer ce poste, enfin, la plupart du temps cela allait. Il y avait toujours des perturbations surtout chez les apprentis qui parfois, prenaient un malin plaisir à se ficher des règles qu’on leur imposait. C’est pour cela qu’il avait voulu durcir l’admission des nouveaux apprentis ici. Mais cela n’eut pas l’air de plaire ou de marcher, et chaque année de plus en plus d’arrivant venaient s’instruire.
Aujourd’hui avait été un nouveau tournant pour la future jeunesse. En effet, Stun avait reçu dans son bureau un membre d’une association d’aide aux plus pauvres. Il était venu leur confier un projet pour permettre aux jeunes gens venant de famille en difficultés de rejoindre la MAHS pour qu’en échange l’organisation donne de l’argent à leurs parents. Cela ferait grossir la popularité et les intérêts de la MAHS, qui devait se montrer proche de sa population. Car au final, interdire aux pauvres d’apprendre la religion, venait à refuser la voix de Dieu pour toute une population, qui deviendrait bien vite non croyante, et rejetterait tout cela.
Évidemment, il avait accepté, mais il ne savait pas comment il allait gérer tout cela. Donner des bourses aux pauvres ? Pour qu’ils envoient leur enfants qui ne savent même pas lire chez eux ? Cela fera baisser le prestige de leur établissement. Il avait déjà dû s’occuper d’adolescents irrécupérable par le passé, il n’allait pas s’amuser à faire garderie pour tout les enfants du royaume que les parents allaient leur envoyer pour avoir de l’argent. Et quand bien même ils essayaient de sélectionner les cas les moins graves dans les familles, si quelqu’un s’en rendait compte, ils crieraient au scandale car une partie de la population se trouverait désavantagée et encore plus pauvre. Ce n’était pas à lui de régler les problèmes sociétaux de ce royaume.
Il soupira et alla fouiller dans l’étagère de son bureau, qu’auraient fait les anciens dirigeants à sa place ? Il fallait se l’avouer, ils avaient toujours été plus proches du peuple qu’il ne l’était. Il était respecté mais pas forcément très apprécié par ses compatriotes.
La porte de son bureau s’ouvrit brusquement, laissant apparaître une jeune chatte blanche au visage de couleur sable. Sa robe voleta à cause de son arrivée et du mouvement de la porte. Stun se tourna vers elle en fronçant les sourcils.
« Isabelle, je t’ai déjà dit de ne pas entrer dans mon bureau sans frapper. »
« Désolée, en fait, j’ai frappé plusieurs fois, mais puisque vous ne répondiez pas… » Stun retourna s’asseoir sur son fauteuil en soupirant.
« Si c’est par rapport aux récentes disputes entre certains apprentis des chasseurs et nos apprentis, dites aux concernés que je ne suis pas là. »
« Non, mais je ne pense pas que vous allez aimer non plus. Plusieurs membres se sont plaints d’un certain Padm pour son manque de sérieux et son attitude en général. » Fit-elle en déposant un papier sur le bureau du vieux chat gris. Il considéra un instant la feuille, qui devait sans doute être remplie des opinions de chats en colère.
« Eh bien, cela semble être très passionnant. Mais je ne peux pas tout le temps m’occuper de chaque membre dès qu’il y a un conflit. Vous pouvez donc dire à ce cher Padm de faire attention car j’ai l’impression que ce n’est pas la première fois que j’entends son nom et ce n’est jamais pour clamer ses talents. » Isabelle fit une révérence pour montrer qu’elle avait bien comprit. Avant de partir, elle se risqua à faire une remarque sur l’état de la pièce dans lequel Stun passait la plupart de son temps et lui conseilla de ranger un peu. Le dirigeant de la MAHS lui ordonna de partir puis prit la feuille dans ses pattes. Il aurait peut être dû demander à Isabelle ce qu’elle pensait de l’idée concernant les pauvres, la connaissant, elle aurait tout de suite accepté en disant que c’était dans leur devoir d’aider les plus démunis. Dans un sens, c’était vrai, et la jeune chatte représentait bien plus cette lueur d’espoir que lui, même si à son avis c’était assez naif d’avoir ce genre d’opinion. Malgré tout ce qu’il pensait, il était obligé d’accepter, en tout cas, il se sentait obligé. Il fallait que les gens croient en eux comme ils croyaient en leur dieu, Azus.
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