2.1
— Hélène, s’il te plaît, répond moi. Je ne sais plus combien de fois je t’ai appelé. Où es tu ? J’espère que tu es vivante.
J’essayai de fuir avec Kevin, mais je tournai en rond.
— Écoute, je ne sais plus comment me sortir de là. Les hommes de Paul sont à mes trousses. Ils vont finir par me mettre le grappin dessus.
— Maman, qu’est-ce qu’on fait, j’en ai marre de marcher. En plus j’ai faim.
— Je sais mon amour, on va se poser dans un bar. J’en connais un où on ne me connaît pas. On s’installera au fond. On y sera tranquille un moment.
— Il y a un Burgerburk là, pourquoi on ne s’y arrête pas ?
— Ecoute, il y a partout des enfants qui n’ont rien à manger dans le monde. Ils ne se plaignent pas. Alors, s’il te plaît fais en autant. Patiente un peu.
On allait traverser pour rejoindre le café.
— Oh non c’est pas vrai. Ils sont là. Comment ils ont pu savoir. Je n’y suis allé que deux fois.
— Maman qu’est-ce qu’on fait ?
Un des types tourna la tête vers notre direction. On eût juste le temps de se cacher derrière une voiture garée près du trottoir. Une camionnette s’arrêta.
— Vite, montez.
— Oh mon dieu !
— Allez vite refermez la porte. Ils ne vous ont pas vu mais c’était moins une.
— Comment t’as su qu’ils nous cherchaient.
— Ils posent plein de questions dans le quartier à ton sujet.
Je baissais les yeux. Je sais, c’était peut-être idiot mais j’avais honte, honte de me retrouver dans une telle situation.
— Mais bon dieu qu’est-ce que t’as fait pour te retrouver dans un tel merdier. Pierre il est où ?
Je ne répondis pas. J’étais au bord des larmes mais je ne voulais pas pleurer devant Kevin. Jean me regarda avec cet air inquiet des mauvais jours. Il savait qu’à partir d’aujourd’hui, il fallait se méfier de tout le monde. Notre vie, la sienne et celle de nos familles étaient en danger. Il descendit livrer de la marchandise dans le café. Ça donnait le change. Il salua les types et retourna dans l’estafette.
— Je suis désolée Jean. Excuse-moi pour tous les problèmes qu’on te cause.
— Ça va. Tu es saine et sauve, c’est le principal.
— Tu vois Kevin, on n’a pas cessé de se moquer de lui quand on était jeune. On trouvait qu’il faisait un travail stupide, qui ne rapportait rien.
— C’est du passé tout ça.
— il n’empêche que maintenant tu nous sauves la vie, alors qu’on ne le mérite pas.
— Bon ça y est les louanges. Kevin, quand on a la chance d’avoir une responsabilité, quel qu’elle soit, il faut l'honorer du mieux qu'on peut, malgré les aléas de la vie.
— Merci, Jean.
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