S10 : Complainte d'un jour déclinant
Le jour décline, le vent d'Est remue le ciel et me hérisse les poils.
L'araignée se tapit dans sa cabane bourgeon ; l'abeille se vautre dans le pollen et s'en fait un manteau vermeil.
Un pied nu, puis l'autre dans l'herbe fraîche et je m'enracine. Je ressens la nature qui vit en moi et sous moi. Les tourments, tentacules négatifs, se déversent dans la terre qui assimile et purifie. Puis, la magie enfouie sous les nappes phréatiques monte comme la sève dans mon corps. Mon énergie, salie par l'esclavagisme moderne, se renouvelle.
Combien de temps avant qu'elle soit à nouveau polluée, enfumée, étouffée par l'étreinte d'un système injuste ?
Le jour décline et le soleil caresse l'horizon, traînant derrière lui l'Ombre. L'ombre dessine des frontières, mouvantes, et emprisonne la lumière jusqu'à la désintégrer tout à fait. Les feuilles bruissent et murmurent des avertissements aux hiboux qui bouboulent d'agacement.
Le jour s'endort, assommé par de vaines promesses.
Annotations
Versions