Chapitre 14

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Hana

  • Tu as besoin d'aide, Hana ?

Ma mère me pose cette question tout en fixant l'état de la cuisine d'un air curieux.

J'ai décidé de préparer un couscous aujourd'hui, pour Anissa. Nous échangeons régulièrement quelques textos, depuis l'accident. Bien qu'elle ait tenté de m'en dissuader à plusieurs reprises, je tenais absolument à lui rendre visite afin de m'excuser convenablement pour notre attitude puérile, et surtout indigne d'une conduite au volant.

Alors nous avons convenu ensemble d'un rendez-vous en fin de semaine, et je me suis dit que venir avec un repas serait plus courtois.

  • Non, ne t'inquiète pas je me débrouille ! je lui rétorque spontanément.

Ma mère possède enfin l'occasion de se reposer, après sa semaine chargée.

Alors il est hors de question que je vienne la déranger.

  • Tu es sûre ? insiste-t-elle cependant.
  • Oui, maman. Yanis ne va pas tarder à me rejoindre, de toute façon.

Les placards étant vides, j'ai en effet demandé à mon aîné d'effectuer quelques achats au supermarché du coin.

  • D'accord, je suis dans la chambre à côté si jamais...

Je lui adresse un sourire tout en l'observant s'éclipser de la pièce.

Au même moment, on sonne à la porte d'entrée.

C’est probablement Yanis.

Ma mère en profite pour lui ouvrir et il fait irruption dans la cuisine, haletant.

Chacun de ses bras porte deux sacs en plastique garnis de légumes, de semoule et de tout autre produit indispensable à la préparation de mon plat. Je m'empresse alors d'attraper les paquets qu'il me tend pour l'aider.

Puis je me mets à vérifier minutieusement le contenu des sacs en question. Non pas que je ne fasse pas confiance à mon grand frère, – même s’il a parfois tendance à se montrer distrait –, mais je ne tiens pas à ce que la qualité de mon plat soit altérée à cause d’un oubli. Parce que vu le temps de préparation que demande un couscous, je ne tiens vraiment pas à le rater.

  • Tu n’as pas oublié les navets, j’espère… je demande alors, incrédule.
  • Non, rétorque-t-il d’un ton ferme.
  • Et le concentré de tomates ?
  • Tout est là !

Je poursuis mon inspection tout en ignorant son attitude.

Lorsque je finis enfin mon tour, je relève la tête pour l’observer.

  • Ça y est ? Tu es satisfaite ? me questionne-t-il, légèrement agacé.

Je ne lui réponds pas et je plonge de nouveau ma main dans les paquets pour faire semblant de vérifier leur contenu une seconde fois, lorsque Yanis s’exclame soudainement :

  • Ah non ! Pas encore !

Je relève instantanément la tête pour soutenir ses prunelles.

  • Ça suffit Hana ! Bon sang, on va chez Anissa ! Pas au casting de recrutement de Top Chef !

Je me redresse de la table de la cuisine avant de lever les mains en l’air en signe de reddition.

  • Ça va, je rigole ! Tu as perdu ton humour ou quoi ?

Il me jette un regard noir qui ne manquerait pas de me foudroyer sur place, s’il en avait le pouvoir.

  • Non. C’est juste pas drôle.

Je fronce les sourcils avant de me calmer et de réfléchir. Il doit simplement être nerveux. Ça ne sert à rien de s'énerver pour ce genre de raison.

Un sourire mutin remplace alors progressivement la crispation dessinée sur mes lèvres.

  • Attends… je rêve ou tu viens de prononcer son prénom ?
  • Quoi ?
  • Anissa. Tu viens de prononcer son prénom.

Sur ces mots, son visage prend feu et je ne peux m’empêcher de glousser.

  • Que… mais… qu’est-ce que tu racontes, encore ?!

Ses joues tirent de plus en plus vers le rose, contrastant avec le reste de son visage au teint hâlé, tandis que mon rictus s’agrandit.

  • Dis-moi, Yanis… comment est-ce que tu as su qu’elle s’appelait Anissa ?

Il passe sa main dans sa nuque, embarrassé, avant de bredouiller :

  • C’est… elle nous l’a dit… la dernière fois ! Oui !

Un rire m’échappe.

Geste qu’il ne semble pas apprécier, puisqu'il se met à hausser la voix :

  • Arrête de faire semblant, Hana ! Tu étais là, en fait !

Je décide de me calmer un peu avant de répliquer.

  • Oui, tu as raison. J’étais présente. Mais ce n’est pas dans tes habitudes, de retenir les prénoms des personnes que tu ne connais pas. Alors je me demande pourquoi tu as retenu le sien en particulier…

Cette fois, la mâchoire du brun se contracte et l’embarras laisse place à de l’hostilité.

Bon.

Je suis peut-être allée un peu trop loin dans mes moqueries.

Je lui assène une petite tape amicale, – ou plutôt familiale –, sur le dos avant de m’écarter d’un pas pour me montrer conciliante.

  • Je te taquine, Yanis !

L’expression de son visage s’adoucit, bien qu’elle reste fermée, ce qui me laisse sceptique. Il n’est pas si susceptible, d’habitude, et encore moins rancunier. Je crois que quelque chose ne va pas chez lui.

  • Je sais bien… finit-il par murmurer.

Un silence s'ensuit.

Nous nous observons mutuellement durant plusieurs secondes, sans rien dire, alors que l'environnement se fait de plus en plus pesant. Et je commence à m'inquiéter malgré moi.

  • Qu’est-ce qui se passe, Yanis ? On t’embête à l’école ?

Il laisse alors échapper un rire, brisant au passage le silence régnant.

  • Toi, alors... bien sûr que non ! déclare-t-il sur le ton de l'évidence.
  • Et pourquoi pas ?
  • Je fais plus d'un mètre quatre-vingt, je vais à la salle régulièrement et je sais me battre. Alors si quelqu'un me cherche des noises, il va vite le regretter à mon avis.

Cette fois, c'est moi qui souris.

  • Ça va les chevilles ?
  • Je te rappelle que c'est grâce à ce corps d'athlète qu'on a arrêté de t'embêter en primaire.

Il marque un point.

Je me souviens que vers l'âge de huit ans, des garçons de ma classe se plaignaient de ne pas avoir de goûter lors de la récréation. J'étais plutôt solitaire et silencieuse, à cette époque, alors ils ont sûrement vu en moi le bouc-émissaire parfait. Ils ont commencé à tourner autour de moi chaque matin avant de me faire chanter pour que je leur ramène de la nourriture supplémentaire tous les jours.

J'étais plutôt naïve et je ne voyais pas forcément le mal, alors je me contentais d'obéir sans en parler. Mais Yanis n'était pas dupe. Il remarquait les paquets de pains au chocolat se vider à une vitesse affolante, – alors que je ne grossissais pas d'un gramme –, et il me surveillait de loin à l'école, avec sa bande d'amis, sans que je ne le sache.

Et puis un matin, tout s'est arrêté. Les garçons avaient soudainement arrêté de tourner autour de moi, comme par miracle. Je n'ai pas tout compris sur le coup, alors j'ai essayé de les approcher pour avoir quelques explications. Lorsqu'à la pause je me suis dirigée vers celui qui semblait être leur leader, avec sa casquette fluorescente ridicule, il a immédiatement détourné le regard avant de détaler à toute vitesse, comme si je le tétanisais.

Finalement, j'ai appris des années plus tard que mon aîné s'était chargé de régler l'affaire à sa manière. Selon lui, il était simplement parti les sermonner, accompagné de ses camarades de l'époque. Enfin ça, c'était la version officielle. Dans les faits, ma mère m'a confié qu'il était surtout parti en découdre en les menaçant physiquement de ne pas recommencer et qu'il aurait pu avoir de sérieux problèmes avec le corps enseignant.

Une chaleur réconfortante s'instille en moi lorsque je repense à cet épisode.

  • Je sais. Sans toi, ces abrutis auraient continué de vider nos stocks de pains au chocolat pendant des mois.

Avec le recul, je trouve cette anecdote plutôt triste. Ces garçons étaient probablement issus de familles très pauvres, dans l'incapacité de fournir ne serait-ce qu'un goûter à leurs enfants, alors ces derniers ont simplement fait de leur mieux pour s'adapter à la situation, même si leur méthode n'était pas glorieuse du tout.

  • J'étais vraiment plein d'assurance, à cette époque...

Les mots de Yanis me tirent de mes pensées.

  • Plein d'assurance ? Qu'est-ce que tu veux dire ? je lui demande, incrédule.

Mais il ne me répond pas.

Et ça a le don de m'agacer, alors je me mets à déclarer :

  • Tu as tout pour toi, Yanis ! Pourquoi est-ce que tu aurais moins d'assurance, maintenant ?

La mâchoire crispée, il laisse échapper un soupir de frustration, avant de murmurer :

  • Parce que j'ai failli tuer quelqu'un...
  • Quoi ?

Je fronce le nez, prête à répliquer, mais le visage de mon ainé s'assombrit.

Il prend alors une profonde inspiration, comme pour marquer une pause, avant de déclarer d'une voix étouffée de sanglots :

  • J'ai failli ôter la vie d'une personne, Hana... est-ce que tu te rends compte ?

Sur ces mots, il fond alors instantanément en larmes.

Je le fixe un instant, complètement surprise et démunie, puis je m'empresse de le prendre dans mes bras.

  • Yanis ! Je suis là, tout va bien !

Il plonge son visage dans le creux de ma nuque, comme pour masquer son embarras, et je ressers mon étreinte de plus belle.

  • Tu parles de l'accident, c'est ça ?

Il opine alors du chef discrètement, silencieux, et son nez frotte mon épaule. Mon épaule droite. Celle touchée par la balle de Reda. Je réprime un cri de douleur et me contente de grimacer.

  • Tu n'as rien fait de mal, Yanis... je te l'assure...
  • Mais c'est moi qui t'ai demandé de me céder ta voiture, ce jour-là...
  • Et j'ai accepté de te la prêter en connaissance de cause !
  • Et c'était une énorme erreur !

Mon cœur fait un bond.

  • Pourquoi est-ce que tu dis ça ?
  • Parce que c'est la vérité ! Si tu avais conduit, rien de tout ça ne serait arrivé !
  • Mais rien n'est arrivé, Yanis ! C'est justement ce que j'essaie de te faire comprendre !

Il prend alors le temps de renifler avant d'ajouter :

  • Je ne suis qu'un abruti, bordel...
  • Quoi ?
  • Un abruti incapable de protéger les personnes que j'aime !
  • Mais Anissa va bien, Yanis ! Elle va bien !

J'insiste particulièrement sur ces trois derniers mots en espérant qu'il les intègre, mais il se redresse alors pour me faire face, une expression peu amène scotchée au visage.

  • Je ne parle pas seulement d'Anissa, bon sang !
  • Quoi ?

Je le fixe, le sourcil arqué.

  • Alors de qui est-ce que tu parles ?
  • Je parle de toi, Hana !

Cette fois, je tressaille.

Je crois que je m'attendais à tout sauf à cette réponse.

  • Il aurait pu t'arriver quelque chose à toi aussi, Hana !
  • Quoi ?
  • Tu aurais pu être blessée, ou pire mourir dans un accident, toi aussi !

Yanis...

  • Oh bordel, je ne me le serais jamais... mais jamais pardonné...

Il plonge son visage dans le creux de ses mains cette fois, mais je décide de décroiser ses bras pour l'obliger à me faire face.

  • Yanis !
  • Laisse-moi, Hana !
  • Non ! Regarde-moi, s'il-te-plaît !

Il finit par obtempérer malgré lui et ses prunelles croisent enfin les miennes.

  • Regarde-moi, je répète plus doucement. Je ne suis pas morte, ni blessée...
  • Hana...
  • Je vais bien, Yanis... Alors arrête de te torturer pour une situation qui n'est même pas arrivée...

J'essaie d'adopter un ton qui se veut rassurant, mais c'est difficile d'être convaincante.

  • Et Anissa... surenchérit-il. Je crois que je n'oserai plus jamais la regarder en face...
  • N'importe quoi !
  • Peut-être que c'est une mauvaise idée que je t'accompagne, ce week-end...
  • Mais non, au contraire ! Tu as immédiatement su réagir, face à l'urgence... Et tu as su trouver les bons mots pour la rassurer !
  • Hana...
  • Crois-moi, Yanis... Peu de personnes seraient capables d'en faire autant.

Il ne me répond pas et se contente simplement de hausser les épaules nonchalamment.

Alors je décide de respecter son choix et de ne pas l'étouffer davantage.

De la tristesse, mêlée à de la honte, de la culpabilité et même du désespoir animent tout son être. Parce que sa confiance en lui a été touchée. Malgré mes explications rationnelles, il ne m'écoute pas parce qu'il remet en cause toutes ses compétences. Et je crains les conséquences désastreuses qui peuvent en découler dans un futur proche.

* * *

Le reste de la semaine s’est déroulé convenablement. Yanis a repris son quotidien habituel, partagé entre les cours, les entraînements de basket et ses sorties avec ses camarades. Il n’a plus voulu me reparler de cette histoire, ni de ses insécurités et de ses craintes quant à notre visite. Alors de mon côté, je n’ai pas insisté non plus. Même si ce n’est pas l’envie qui me manquait.

Le samedi est arrivé plus rapidement que prévu, et nous nous sommes finalement rendus chez Anissa.

Pour être honnête, elle habite plutôt loin, dans une petite ville située dans un tout autre département que le notre. Prendre les transports en commun n’était pas une option envisageable, surtout avec un couscous dans les mains. Alors nous avons pris la voiture. J’ai proposé à mon ainé de la conduire, offre qu’il a soigneusement déclinée instantanément sans me laisser le temps de rétorquer quoique ce soit. Il a probablement besoin de temps. Pour ressasser les événements, les digérer, mais surtout réfléchir, seul. Et je ne veux en aucun cas le priver des bénéfices qu’il pourrait en tirer. Je veux seulement l’accompagner dans cette épreuve.

Lorsque nous arrivons à l’adresse indiquée, un petit immeuble en bois se tient devant nous. Au vu de sa hauteur, il ne doit pas dépasser quatre ou cinq étages, et avec le jardin situé à sa droite, un certain aspect convivial se dégage de ce paysage. J’apprécie beaucoup.

Anissa nous accueille à l’entrée du bâtiment pour nous guider. Elle porte un foulard en soie beige, ainsi qu’un long kimono de la même couleur recouvrant sa robe blanche à l’intérieur. Elle nous gratifie de son sourire radieux avant de nous emmener dans son appartement, situé au deuxième.

  • Il ne fallait pas ! déclare-t-elle en me débarrassant de mon plat, tandis que nous franchissons le seuil de l’entrée.
  • C’est la moindre des choses, je rétorque spontanément.

Elle nous installe dans le salon. Un salon marocain typique, avec sa table ronde, ses canapés brodés sans dossiers ainsi que ses couleurs neutres traditionnelles.

Je remarque alors la présence d’un petit garçon, situé au fond de la pièce, assis sur une chaise de la salle à manger. Il nous scrute d’un œil discret et lorsque mes prunelles croisent les siennes, d’une couleur claire tirant vers le doré, il détourne aussitôt le regard.

  • Lui, c’est Adam, mon petit frère.
  • Oh, il a quel âge ? je demande, curieuse.
  • Bientôt dix ans ! Ne faites pas attention à lui, il aime bien faire ses devoirs dans le salon.

Lorsqu’ Anissa prononce ces mots, il nous adresse de nouveau un regard en coin, ce qui me fait glousser. Il a l’air complètement déstabilisé par notre présence.

  • Tu invites souvent des gens ici ?

Notre hôte marque alors un arrêt, avant de baisser la tête et de se triturer les mains d'un air penaud.

  • Pas vraiment… En fait, pour être honnête, c’est la première fois...
  • Quoi ? s’exclame alors mon ainé, surpris.

Je le fusille du regard pour lui intimer de se taire. La spontanéité rime parfois avec manque de tact, et ce n’est pas quelque chose dont nous avons besoin en ce moment même.

Anissa rougit de plus en plus et je m’apprête à répliquer, lorsque Yanis me coupe dans mon élan.

  • Pardon ! Je ne voulais pas paraître impoli !
  • Non, non ! Aucun souci.
  • C’est juste que…

Il passe sa main dans ses bouclettes et son visage prend progressivement feu.

  • Est-ce que ça veut dire… qu’on est les premières personnes à avoir été invitées ici ?

Cette idée semble le ravir.

Le visage d’Anissa s’illumine également et elle lui décoche un sourire timide.

  • De ma part en tout cas, oui…

Je me mordille la joue intérieure pour réprimer un cri de surprise. Elle n’a pas de camarades ou de membres proches de sa famille à inviter ?

Je me pince l’arête du nez pour réfléchir avant de réaliser que je ne connais absolument rien de cette jeune fille, finalement. Pas même son âge.

  • Tu es étudiante à la faculté ? je demande alors.

Elle arque un sourcil et ne masque pas son étonnement face à ma question.

  • Non, pas du tout. Je suis encore au lycée.

Sur ces mots, le visage de mon ainé se décompose. Je ne peux m’empêcher de glousser face à sa réaction. Yanis a craqué sur une lycéenne mineure. La situation est hilarante. Malheureusement pour lui, il va vite devoir revoir ses projets s’il ne veut pas avoir de soucis avec la justice.

Mon expression a dû alerter Anissa, car elle ajoute comme pour se justifier :

  • Je suis en terminale. Mais je vais avoir dix-neuf ans.

Quoi ?

  • En fait, j’ai redoublé mon année, à cause de quelques problèmes de santé…
  • Oh.

Là, je me sens vraiment idiote.

  • Je suis vraiment désolée. Je ne savais pas du tout.
  • Non, non ! Tu ne pouvais pas le deviner.

Un silence pesant s’ensuit.

Bon sang.

Je déteste ce trait de caractère, chez moi !

Je reproche à Yanis de manquer de tact mais je ne suis pas mieux. Je tire des conclusions hâtives sur des situations dont je n'ai aucun élément et je blesse inconsciemment les autres. Anissa a l'air peiné. Peut-être qu'elle se remémore un épisode douloureux à cause de moi, maintenant.

  • Anissa ! J’en ai marre !

La voix d’Adam nous tire alors de nos pensées.

  • Je ne comprends rien à ces exercices !

Il prononce ces mots en zézayant, ce que je trouve adorable.

  • Adam ! Tu ne vois pas que je suis occupée, là ?
  • Mais j'ai besoin d'aide ! Anissa !

Elle fronce les sourcils et lui jette un regard noir.

  • Adam ! Qu'est-ce que je viens de dire ?
  • Je peux aller jeter un coup d'œil.

Je balance cette affirmation en l'air sans réfléchir.

  • J'ai déjà fait du soutien scolaire, plus jeune. Je me débrouille plutôt bien, avec les enfants.
  • Ce n'est pas la peine ! Je ne veux pas te déranger...
  • Ça ne me dérange vraiment pas. Je ne suis pas du genre à proposer de l'aide par simple courtoisie.
  • Tu ferais mieux d'accepter, ajoute mon frère. Quand Hana a une idée en tête, elle est bornée.
  • Hé ! Arrête de dire n'importe quoi !

Je le pince à la taille pour qu'il se taise.

Anissa se met alors à éclater de rire face à notre comportement. Elle finit par accepter ma proposition et je m'empresse de rejoindre son petit frère et de m'installer à sa table, la laissant seule avec mon ainé, de l'autre côté du salon.

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