Lors de notre arrivée, en décembre 1171, le monastère comptait divers ateliers, des salles d’écriture et de copies des manuscrits, un hospice pour les pèlerins, un hôpital, des logements pour les invités et pour les moines, ainsi que de nombreuses fermes… L’incendie de 1163, les pillages normands ainsi que l’armée anglaise stationnant à Laragh avaient quelque peu défraîchi le site !

A quelques lieues du monastère, nous trouvâmes à Athgreany, un sommet isolé, un cercle de pierre. En son centre, les énergies sont puissantes et réconfortantes. Ce cercle de quatorze pierres, alternativement plates et rectangulaires puis en dôme à pointe de diamant, dont certaines sont des rochers et d’autres des piliers de plus de deux mètres de haut, laisse une grande piste en son centre. Hors du cercle, nous retrouvions un autre menhir dressé, qui formait avec celui-ci un alignement dans l’axe du soleil levant au solstice d’été. Ce rayon amenait au grand Arbre à fée. On nous enseigna que c’était le cercle de Piper’s stone. Un joueur de cornemuse et des jeunes filles vinrent danser un soir de sabbat. Ils furent pétrifiés. Depuis, les fées y vont jouer de la cornemuse à minuit, les soirs d’été.

C’était sans nous rappeler le Roc de Fenestre !

Avant d’arriver au monastère, il est préférable de se présenter : un gardien séculaire nous attend face à la Pierre aux Daims, le sanctuaire de saint Kevin. Ce gardien n’est pas seul ; de nombreux coreligionnaires se sont postés autour de lui, en cercle. Je n’ai pas compté le nombre de chênes, tant il y en avait !

Devant autant de signes et d’appel à notre cœur, Berthilde Ganahulf et moi faussèrent compagnie à notre horde barbaresque pour nous évanouir dans la verte Erine.