6 - Constantinople

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Je n’avais plus l’oreille à ses dithyrambes…

Il n'y a point de cœur que ton absence n'ait meurtri jusqu'au sang ;

Il n'y a point d'être clairvoyant qui ne soit épris de tes charmes enchanteurs ;

Bien qu'il n'existe dans ton esprit aucun souci pour personne,

Il n'y a personne qui ne soit préoccupé de toi.

Avais-je rêvé Berthilde ? Ou m’était-elle revenue dans la grâce d’Aslihane ?

Nul doute, je m’enracinais au palais Topkapi, redoublant d’ardeur auprès de Bayezid, déroulant mes charmes envers la princesse Holofira, génitrice de mon bonheur, assidu aux injonctions de Murad, il me fallait vivre pour Aslihane…

Des salons de musique (l'harmonie la plus douce est le son de la voix de celle que l'on aime) aux cours d’escrime de maître Zahier Chah, sur l’hippodrome de la place Sultan-Ahmet où nous jouions au polo, à la basilique Sainte Sophie, qui deviendra la grande mosquée Ayasofya dès 1453, partout, Aslihane nous accompagnait.

Aslihane avait un recteur jésuite espagnol pour précepteur, Don Pasqualé. Il tenait aussi une chair de médecine à l’Académie de Gundishapur. Elle étudiait avec lui Ibn Sīnā ou Avicenne et les traités d'al-Farabi (qui lui permettront de surmonter les difficultés qu'elle rencontra dans l'étude de la Métaphysique d’Aristote) ; les manuscrits de Galien qui feront autorité jusqu'à la Renaissance et Guy de Chauliac, considéré comme l'un des pères de la chirurgie moderne, après le grand chirurgien islamique, El Zahrawi.

Avec Don Pasqualé, nous lui enseignons, débordant de ma tâche, l'art des manuscrits, des enluminures et des miniatures en marge des textes sacrés ou liturgiques.

Aslihane assistait dans sa tâche la mère supérieure de l’orphelinat Sultan-Pacha.

Elle charmait mon cœur ; J'ai demandé à mon cœur ce qu'il en pensait, il m'a dit : "Jeune homme, laisse-moi avec cette reine, si Amour est folie, alors je suis fou d'elle !" Pouvais-je contester pareille vérité ?

Pendant que je tirais l'horoscope du livre de l'amour, tout à coup, du cœur brûlant d'un sage sortirent ces mots :

"Heureux celui qui en sa demeure possède une amie belle comme la lune,

Et qui a en perspective une nuit longue comme une année !"

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