En 1052 de l’hégire
le 6 janvier 1674 de notre ère
Après de longues et laborieuses études dans la province du Brahma-Poutr en Indoukush, je devins charmeur de serpent.
Un charmeur de serpent (ou psylle) est une personne qui impressionne les passants en paraissant dicter, par les sons de son pungi, le comportement d'un serpent qui semble envoûté dans une sorte d'hypnose, qui le rendrait parfaitement docile. La prestation habituelle peut aussi comporter le maniement à mains nues de l'animal. Chose qui m’était bien impossible ! Le serpent n'est pas attiré par la musique, mais par le mouvement de la flûte, car il est sourd.
Cet art est contesté du fait que les serpents (Cobras...) meurent quelques mois après l'ablation de leurs crochets. Pourtant…
Le sanguinaire Sultan des Omeyyades organisait un grand Chich-el-Kebab pour les 108 ans de la reine Azora Djala’hid, douairière du califat. Son cruel vizir, Armani Neydjad, me convoqua.
Ma flûte autour du cou et mon panier de serpent sous le bras, j’allais tremblant au palais. Après avoir traversé des coursives voûtées aux colonnades de marbres sombres, des patios carrelés aux fontaines multicolores, des salons de musique aux ogives de bois précieux sentant la myrrhe et le santal, j’entrais dans la Salle des Audiences. Un bruissement sans fin, pareil à un pépiement d’oiseaux de paradis ponctué d’appels de toucans, courrait le long des corridors, derrière les moucharabiehs.
J’entraperçus de nombreux convives enturbannés de gazes et de soies chatoyantes, chargés de bijoux damasquinés aux rubis et saphirs étincelants. Dans l’antichambre du Conseil je croisais la princesse Yasmin et Aladin, Belle et Sébastien (nous nous fîmes un petit signe de tête), Stone et Charden, le prince Charles et Lady Diana … la fête promettait d’être grandiose !
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