Chapitre 1 : premiers joints 

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J’avais treize ans. Le jour où je l’ai rencontré. Sa petite tête d’ange avait tout pour plaire à n’importe quelle famille. Lubin était blond. Il n’était pas d’un blond que l’on a l’habitude de voir ici en France de manière naturelle. C’était un blond platine. Les yeux bleus, d’un bleu transperçant que même les yeux d’un fauve aussi féroces soient-ils ne m’effraieraient pas autant.

Lubin et moi sommes très vite devenus amis. Il était en classe de quatrième, comme moi, mais il avait un an de plus que moi.

Je ne savais pas grand-chose de ce jeune adolescent si ce n’est qu’il fumait, tout comme moi depuis l’été dernier, mais il fumait aussi visiblement d’autres choses que du tabac. Dès le premier jour, il me demanda sans aucune gêne où il pouvait se procurer du cannabis.

— Essaies donc d’aller à la cité que tu vois en bas de la rue. Je suis sûr et certain qu’ils en vendent. Lui répondis-je avec une pointe de préjugés.

— Merci mec, je pense que je vais essayer de voir en centre-ville si je ne peux pas en trouver. Dit-il en faisant le trajet avec moi.

Il était d’une telle énergie positive, il me semblait si gentil. Je ne parlais pas de cannabis avec lui, nous apprenions à nous connaître, autour de quelques cigarettes.

Ce jour-là, il lui restait du tabac qu’il conservait dans un drôle de pochon. Il était très grand ! Ce tabac était très étrange, je ne ressentit pas le même effet. J’appris bien plus tard que c’était en vérité la première fois que je fumais du cannabis.

Cette sensation était très étrange, j’avais l’impression de me détacher de mon corps. Je tremblais comme une feuille morte. Jamais je n’avais ressenti de telles sensations. Le jour suivant, sur le chemin du collège, Lubin avait à la bouche une cigarette.

— Je peux tirer s’il te plaît ?

— Si tu veux. Ce n’est pas du tabac par contre. Me répondit-il avec un sourire aux lèvres.

Je tire donc sur le joint, le temps d’arriver à l’entrée du collège où tout le monde attendait, j’étais passé d’un état de joie modérée à une euphorie dont je n’avais jamais atteint les limites avant la prise de ce produit.

Ce jour-là, il y avait le cours d’EPS, j’ai donc passé mon cours à jouer au badminton, défoncé, mort de rire aux moindre faits et gestes de mes camarades. Malgré cela, je ne me suis pas fait exclure du cours.

Je ne sais pas si le sentiment d’euphorie interne était si puissant que je me suis imaginé qu’il était visible à des kilomètres, mais en tout cas, il me parait plus qu’inenvisageable de penser que l’on me percevait dans mon état normal.

À la fin du cours, cela signait aussi la fin de la demi-journée du mercredi. Le cannabis m'avait permis de fuir le harcèlement scolaire que je subissais par mes camarades Méta et Eva. Il devint de ce fait la seule solution que j’avais trouvée pour fuir. Fuir cet enfer qu’était le collège.

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