Chapitre 2 : les meilleurs amis
Lubin et moi sommes devenus en quelque temps de véritables inséparables. Il passait sa vie avec moi !
Peu à peu, j’ai commencé à me prendre au jeu, à fumer beaucoup de cigarettes. Il y avait aussi — je dirais même surtout ; le cannabis. Je fumais du haschisch, du « shit » pour le dire à la française.
Avec ma mère, j’ai toujours été sincère. Dès le premier joint que j’ai fumé, je lui ai tout dit. Au plus grand désespoir de Lubin qui voyait là une sorte de décadence.
— Comment peux-tu parler de cela avec ta propre mère sans aucune gêne ?!
Ma mère et moi avons toujours été proches, malgré mes multiples dérapages comportementaux.
Déjà petit, il était très difficile pour mes parents de me poser un cadre. Je faisais beaucoup de crises de colère, de rage même. Tout cela pouvait aller très loin. Le divorce de mes parents soulageait ma mère et donc moi par conséquent. Mais, au fond, je pense que j’aurais mieux réussi à gérer ma peine et ma haine envers mon père si j’avais été loin de lui et de la région qu’il nous a imposée.
Un jour où Lubin et moi étions à la gare de ma ville, nous étions tous les deux assis sur un banc à déguster un joint de shit. Nous n’avions ni le droit, ni l’intention de prendre le train seuls, mais nous aimions l’atmosphère qui se dégageait dans cet endroit.
C’est ainsi que commença mon court, mais intense périple aux côtés du cannabis !
Je me souviens — bien que partiellement — d’un moment que nous avions passé sur une balançoire. Nous étions défoncés et nous écoutions la chanson « Look at me » de Xxx Tentacion. Cette chanson, qui était franchement planante, était parfaite pour accompagner ce moment d’euphorie et je dirais même d’extase.
Lorsque je fumais du cannabis avec Lubin, je ne fumais jamais de joint entiers à moi seul. Déjà, parce que cela coûtait trop cher à mon ami qui finançait sa consommation par ses propres moyens, et qui par-dessus tout ça ne me faisait pas payer un seul centime !
Un jour, j'ai voulu quand même aller encore plus loin. Non content de passer pour le petit joueur de service, je voulais fumer un joint entier, à moi seul. Je l’ai vite regretté…
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