Mon état psychologique inquiétait ma mère. Cela était logique, du fait que je m'étais tout de même ramené à la maison, perdu et avec la sensation que le sol bougeait. Et encore, si ce n’était que cela !

Depuis quelque temps, je prétextais être malade pour pouvoir sécher les cours de sport. C’est ainsi qu’a commencé ma déserte de l’école. Au début, je ne pouvais tout simplement plus supporter mes harceleuses. Puis, un jour, je voulais aller fumer des joints avec Lubin, plutôt que d’aller en cours. Ma mère qui était présente m’a enfermé à double tour dans l’appartement.

Incapable de supporter cela, une folle et subite crise de rage m’a traversé et est passée telle un tsunami qui m’aura mené aux urgences psychiatriques. C’est ce moment qui m’a sauvé.

J’avais treize ans, et je me retrouvais aux urgences psychiatriques. Il était temps.

Il faut savoir que j’étais déjà suivi par un pédopsychiatre. Ce dernier n’a jamais eu de cesse d'invalider et d’aller même jusqu’à contredire mes ressentis. Ce jour-là, enfin mon ressenti allait pouvoir être entendu et compris. Malgré la crise terrifiante qui venait de se dérouler, ils n’ont pas décidé de me garder. Il faut dire que je n’en avais guère envie.

Petit à petit, je me suis éloigné de Lubin, jusqu’à ce que nous ne nous parlions plus du tout. Mon arrêt du cannabis avait « brisé notre amitié ». Pauvre chou…

Peu à peu, la psychose disparaissait et faisait place à l’angoisse. Les crises de panique s’intensifiaient et devenaient de plus en plus fréquentes. Au fil du temps, je sombrais dans la phobie scolaire puis dans l’agoraphobie. C’est à ce moment que l’histoire deviendra déterminante.