Chapitre 7 : des rencontres et de l’espoir 

2 minutes de lecture

L’année qui suivit, je découvris les groupes théâtre et cinéma. C’est à ce moment que les dernières traces d’agoraphobie disparurent. Les TOC, en revanche, n'ont jamais été aussi forts. Ils détruisaient mes mains, à coup de savon et de gel hydroalcoolique.

Mon médecin insistait de plus en plus pour que je prenne ce fichu médicament, j’allais jusqu’à m’énerver sur elle pour lui réitérer mon refus.

Nous voilà arrivés le jour du premier confinement. Moi qui étais atteint de TOC de contamination, me voila servi ! Tout le monde m’imitait, mais rien ne me rassurait. Les groupes thérapeutiques sur la base d’un support laissaient désormais la place à des groupes « confinement » d’une durée d’une heure. L’angoisse terrible à l'idée d’être contaminé me provoquait tout un tas d’angoisses et d’obsessions. J’étais arrivé au summum de l’anxiété aiguë.

Mon médecin qui — en plus du traitement ; voulait que je me fasse hospitaliser à eu gain de cause. À l’âge de quinze ans, je me suis fait hospitaliser en psychiatrie.

Cette hospitalisation qui venait briser les chaînes de la solitude et du désespoir m’a sauvé. Pendant deux semaines, c’était comme si j’étais guéri. Je n’avais toujours pas accepté le traitement, mais j’étais bien et amoureux.

Cette jeune fille nommée Élise. Elle était si belle. Tout cela s’est déroulé d’une si belle manière. Je l’accueillais simplement dans l’hôpital, l’aidant à s’installer et à prendre ses aises, puis de fil en aiguille, nous avons sympathisé et sommes tombés amoureux l’un de l’autre. Je n’ai jamais été aussi heureux. À l’hôpital, lorsque nous sommes ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tout est décuplé. Ce qui est beau avec cette histoire, c’est qu’elle n’était pas une de celles que je qualifie de superficielles, elle était sincère, elle venait du cœur. Je l’aimais sincèrement.

En dehors d’Élise, j’ai rencontré beaucoup de monde. Beaucoup de jeunes adolescentes atteintes de dépression extrêmement sévère. Mais aussi des cas moins faciles. Des jeunes hommes, violents, voire délinquants.

Lorsque le déconfinement a eu lieu, j’étais paniqué.

Pour la première fois, je n’avais qu’une seule solution.

— Oui docteur, votre traitement, je l’accepte.

Elle me prit immédiatement en rendez-vous.

— Au début, vous prenez la moitié du comprimé. Après…

— Puis-je être hospitalisé pour voir si je le supporte bien ?

— D’accord… Me répondit-elle d’un air à moitié surpris.

Ce traitement n’était pas miraculeux, mais il était d’une grande aide. Il ne me provoquait pas d’insupportables effets secondaires comme on peut le lire si souvent sur internet. Je ne regrette aucunement d’avoir commencé ce traitement.

Au gré du temps qui passe, je rencontrai de plus en plus de gens. À l’hôpital, je me suis fait beaucoup d’amis. J’étais enfin sorti de la solitude, et bon sang que cela faisait du bien !

Après quatre années passées à l'hôpital de jour, il était temps pour moi de passer à autre chose. Mon médecin et moi avions une idée de ce qui pouvait peut-être m’aider à sortir du carcan de la psychiatrie. Au point où j’en étais, je n'avais plus grand-chose à perdre.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Lucas le Guillemet ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0