Sandy NicNeil

13 Octobre 1731

Mer d’Inner Sound, Highland, Ecosse

Ian,

Mon tout petit, mon fils.

J'espère qu'un jour tu comprendras.

J'espère qu'un jour tu me pardonneras.

Je prends le bateau pour l’Écosse et quitte l’île de Raasay, mon île sauvage adorée, pour te protéger, pour nous protéger.

Je suis bien trop jeune et j’ai bien trop peur du déshonneur que nous causerait ta naissance inattendue, fruit du péché, dans cette petite bourgade d’Arnish. Je te laisse donc aux bons soins de ta tante. Puisse-t-elle t’élever avec tout l’amour que j’aimerais te donner.

Le bateau tangue et me donne la nausée.

Le vent du Nord ramène les vagues sur le pont.

Je m'accroche aux cordes de la grand voile pour ne pas tomber et t'écrire ces derniers mots.

Mon tout petit, tes boucles blondes me manquent déjà.

Ma gorge se serre.

La vie t'apprendra qu'il faut parfois désobéir à son cœur. Refouler ses sentiments par raison. C'est ce que je fais aujourd'hui.

Je retiens mes larmes, mais la tempête, elle, pleure.

Elle pleure pour moi, pour toi, et pour tous ces moments que la vie va nous voler.

Je t'aime tant.

J'espère qu'un jour tu comprendras.

J'espère...

Sandy NicNeil