Jour 9 - Precious || Précieux
La journée tirait sur sa fin. Les nuages s'étaient enfin dissipés pour donner au ciel un colorie jaune orangé et rose. Le soleil semblait être une énorme boule de feu s'écrasant sur la terre derrière les immeubles parisiens. Sabine aimait bien ce paysage et elle aurait apprécié le contempler davantage. Cependant, le temps lui manquait.
Alors, même si ses pieds, enfermés dans des chaussures à talons compensés depuis ce matin, la faisaient atrocement souffrir, elle dut continuer de serrer les dents jusqu'à atteindre son appartement étriqué.
Tout en passant la porte après avoir composé le code, elle lâcha un soupire. Elle se souvenait trop clairement de son séjour chez les Fleury. Leur maison était si spacieuse comparée à son immeuble. Parfois, elle aurait préféré ne jamais quitter le refuge et ses habitants si chaleureux.
— Salut Jimmy, Alors, cette journée ? Lança la demoiselle à l'adresse du poisson qui faisait une énième fois le tour de son aquarium.
Bien entendu, l'animal ne lui répondit en aucun cas... Après tout, les poissons ne comprenaient pas le langage humain. Mais Sabine lui parlait toujours, pour la forme.
Maintenant qu'elle était chez elle, la jeune femme put envoyer valser ses chaussures. Elles furent rapidement suivi par son pantalon tailleurs, sa veste puis son chemisier.
Ce fut seulement que l'intégralité de ses vêtements eut été étalée sur le sol de son appartement, offrant une scène digne d'une chambre d'adolescente, que Sabine fut satisfaite et pu disparaître dans sa salle de bain encombré d'un étendoir à linge.
L'eau sur sa peau était chaude et semblait emporter avec elle toute la fatigue de sa journée. L'eau était son élément et dès qu'elle entrait en contact avec ce dernier, elle avait le sentiment de se ressourcer. Adieux ! Cernes et signes de fatigue et bonjour le regard à nouveau pétillant. Il fallait au moins ça si elle voulait tenir le restant de sa soirée. Cela faisait trop longtemps qu'elle n'avait pas eu de tête-à-tête avec son petit ami. Elle voulait que tout soit parfait.
Les produits de beauté dont elle s'enduit le corps ensuite valaient à eux seul une petite fortune. Il fallait croire que travailler dans une parfumerie institut offrait quelques privilèges ! Sabine adorait son métier pour tous ces petits avantages en nature.
La robe qu'elle enfila était simple et sobre. Décolleté plongeant en forme de V, le bas de la robe arrivait à mi-tibia et se fendait jusqu'à mi-cuisse. Le tissu était noir. Elle agrémenta sa tenue de faux diamants pour éclairer le tout.
Le miroir lui renvoyait l'imagine d'une demoiselle pleine d'élégance. Des cheveux couleur chocolat caramel, des yeux sombres et chaleureux, un sourire mutin, mais un visage rond et fatigué. Lorsqu’elle n'était pas maquillée, elle faisait un peu triste. Il fallait qu'elle remédie à cela ! Enfin, même si elle avait été toute pimpante, il n'aurait pas été question d'oublier son rituel maquillage.
Installée sur le siège confortable de la coiffeuse, Sabine sorti des diverses trousse présentes, le matériel adéquat pour faire de son visage quelque chose de radieux. Tout comme ses produits de douches, son maquillage était de la meilleure qualité. Ses trousses étaient de véritable petit trésor. La jeune femme était même persuadé qu'il s'agissait de la chose la plus précieuse qu'elle possède. D’ailleurs, en y pensant brièvement, elle était certaine qu'elle déprimerait profondément si son précieux matériel de beauté devait lui être arraché.
Essayait de se convaincre qu'une telle tragédie ne lui tomberait jamais dessus, elle appliqua sur sa peau, une généreuse dose d'anticerne, puis d'illuminateur de teint, en passant par le fond de teint puis en terminant par une poudre neutre et accordé à sa carnation. Elle enchaîna avec le fard à paupière, le crayon et l'eye-liner.
La touche finale fut l'application d'un rouge à lèvre révolutionnaire, celui qui ne tâcherait ni son verre de champagne, ni le col de la chemise d'Arthur si ce dernier tenait à la raccompagner ce soir...
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