Des chateaux à l'infini
Appuyé sur la ballustrade, il laissa son regard errer loin en contrebas. Les bras de la rivière quadrillait le paysage en un damier souple, répétant à l’infini le motif de bois et de champs jusqu’à ce qu'il se perdre à l’horizon en un immense nuancier bleu-vert.
Malgré l’épaisse balustrade entre lui et le vide, Camarian fut prit d’un léger vertige. Deux épaisses colonnes renforçaient la structure de la galerie, et c’est contre l’une d’elle que Camarian prit appui, comme à un de ces hauts arbres qu’Isaan et lui avaient souvent escaladés. Toujours pour la même raison : pour observer les terres autour d’eux.
Les Mille Chateaux étaient dispersés jusqu’à l’horizon, images difformes du Chateau-centre où se trouvait Camarian. Le plus grand de tous, surnommé le Mille-et-unième, occupait presque un quart de l’horizon. La frontière-miroir de Monadoma l'étirait à l'horizontal, le rendant trois fois plus large que haut. Camarian le scruta en plissant les yeux, à la recherche son propre reflet.
Il savait, pour avoir marché jusque-là avec toute sa classe autrefois, que le Mille-et-unième château se trouvait à peine à quatre jours de randonnée. A l’œil nu, on ne distinguait donc pas grand chose. Il agita la main comme pour saluer l’autre Camarian, guettant le mouvement au loin. Il finit par se repérer, petite image étirée en carrée, minuscule sur la longue bande rouge carmin de la galerie.
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