Diana, juge et objet

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Notes de l'auteur : ce passage est un des premiers qui est délicat... Je ne sais pas encore comment l'écrire. Je veux qu'on découvre cette facette de Camarian, (considère la femme juge et objet) mais que l'on comprenne qu'il s'agit d'un problème. Sans toutefois que ce problème se résolve : cela n'est pas si facile ! Je tatonne : premier jet. Il est possible que cela subisse de profonds changements, rallonges ou raccourcissements... N'hésitez pas à donner votre avis quel qu'il soit.

* *** ***** *** *

Alors il découvrit Diana.

Son cœur fit un bond, son regard glissa des cheveux de la jeune fille à ses hanches, en passant par sa poitrine. Elle était fille d’un grand propriétaire terrien de Monadoma, et il ne l’avait croisée qu’une seule autre fois. Elle avait été gentille avec lui. À voir ses mèches battre au vent, en apercevant ses délicats yeux bleus, en la voyant avancer avec détermination, vêtue d’un pantalon ouvragé et d’une veste stylistiquement bardée de poches, en lui naquit le courage de fendre la foule et de l’aborder.

— Salut Diana ! lança-t-il sans réfléchir.

— Oh, c’est toi… Camarian, c’est ça ?

Elle était d’une beauté radieuse, le cœur de Camarian battait la chamade.

— Tu te souviens !

— Oui, tu étais avec Isaan quand il a visité le domaine de mon père.

Dans son dos était harnaché un sac étrange. Remarquant le regard intrigué de Camarian, elle haussa les sourcils avec amusement.

— Pas mal hein ? Je l’ai emprunté à un de nos paysans.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Un sac à dos ! C’est comme un baluchon, mais pour transporter des affaires sans les mains ! Dame Élise m’a prévenue que le voyage risquait d’être long, et je n’avais pas envie de tenir un baluchon quatre jours durant… La praticité avant tout !

Camarian n’y avait jamais pensé. Cela le laissa songeur quelques instants. Elle s’était habillée avec style, mais aussi un goût très pratique.

Puis, il entendit soudain le silence. Comme si Diana attendait qu’il enchaine avec quelque chose de fin et pertinent… Sauf qu’il ne savait absolument pas quoi dire. Il paniqua.

— Alors, tu.. euh… tu es ici pour l’expédition ?

Le regard ennuyé de Diana lui donna envie de s’enfuir et de se cacher. Il bafouilla encore un peu, seul à côté d’elle. Que devait-il dire pour plaire ?

Il fut sauvé - ou condamné à ne jamais se rattraper - par l’intervention bruyante d’un homme joufflu qui le prit par les épaules sans sommation.
— Ah, Camarian ! Tu es là toi aussi mon garçon !
L’assaillant était Sir Bamine, le père de Diana. Il l’avait rencontré en même temps qu’elle, en compagnie d’Isaan pendant une tournée des grandes propriétés de Monadoma. Tout comme sa fille, Sir Bamine était vétû avec luxe, à ceci près que son pantalon bouffant et sa veste ouvragée devaient pas être confortables pour leur randonnée. Leurs bordures d’or témoignaient néanmoins d’une aisance ostentatoire. Camarian se serait incliné pour saluer, si l’homme ne l’avait pas tenu par l’épaule avec familiarité.
— Mes salutations Sir Bamine, répondit Camarian. Dame Érise m’a aimablement invité à me joindre à votre événement.

Il jeta un œil à Diana, et constata qu’elle s’était déjà décalée d’eux de plusieurs pas.
— Elle t’a invitée à te joindre à nous, continua Bamine, où à scruter ma fille comme un morceau de viande ?
Camarian sentit son sang brutalement accélérer sa course, il trébucha soudain sur une pierre saillante de la route, se rattrapa et regarda Sir Bamine avec une immense gêne. Pourtant, celui-ci éclata d’un grand rire.
— C’est toujours aussi facile de te faire stresser mon garçon ! Détends-toi voyons, les femmes sont là pour ça ! Si nous choisissions nos amours en fonction de leur caractère, plus personne ne ferait de bébés !
Camarian se sentit à la fois soulagé et terriblement gêné. Il se sentait honteux de n’avoir regardé que le physique de Diane, et se dit qu’il ne méritait effectivement pas qu’elle parle avec lui. Qu’est-ce qui le poussait à agir ainsi ? Certaines personnes le considéraient-ils comme dérangeants, comme lui-même considérait la mentalité de Bamine ? Pire, était-il possible d’être nuisible, de dégrader autrui sans que même celui-ci ne s’en rende compte ?

— Je ne voulais pas… balbutia-t-il.

— Allons, allons, laisse. Moi aussi, je suis follement excité par cette expédition ! Je sais que la prochaine fois, tu me demanderas la permission.

Après quelques instants de dépit, Camarian décida d’exploiter cette rencontre pour se renseigner. Et au passage changer de sujet.

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