— Si je puis me permettre Sire, il y a certains points qui restent obscurs pour moi et je me demandais si vous pourriez m’éclairer ?

— Les amis d’Isaan sont mes amis ! Et pas de « Sire » aujourd’hui, nous sommes tous ici pour la même raison !

A cet instant, un grand gaillard vint lui chuchoter quelques mots à l’oreille. Sir Bamine lui répondit de la même manière et l’inconnu repartit vers un autre groupe. Camarian les reconnut comme le personnel de maison de Sir Bamine : le notable avait apparemment amené avec lui plusieurs serviteurs. Ils étaient tous chargés de lourds paquetages, quand Sir Bamine n’avait sur le dos qu’une veste légère. Diana avait une veste et son sac à dos, mais c’était tout.

— Merci Sire, répondit prudemment Camarian. Dame Élise n’a pas eu le temps, je pense, de m’expliquer où nous nous dirigerons exactement ?

— Ah, pas le temps ? Elle garde bien ses secrets tu veux dire ! Comme si elle allait nous révéler avant l’heure sa trouvaille, la clef de tout ceci ! Je ne sais pas si elle te l’as dit, mais le parchemin où elle a eu la localisation exacte du temple est une copie vieille de plus de deux cents ans et est écrit dans une langue morte ! Peut-être la Reine, sa grande amie, lui a-t-elle donné accès à quelque bibliotèque secrête !

— Un parchemin en langue morte ? De l’Anglais ?

— Non, cela aurait été facile ! Une langue plus ancienne, déjà perdue avant l’instauration du Français comme langue unique. Et par prodige Dame Erise a pu apprendre à la lire, ne me le demande pas !

— Ah.. Et dans combien de temps devrions-nous arriver au temple ?

Camarian ne voulait pas montrer à quel point il n’avait aucune idée de quoi parlait Bamine. Celui-ci haussa les épaules.

— Comme pour tout point de la frontière : deux jours de marche depuis le palais.

Camarian s’efforçait de lire entre les lignes. Leur destination semblait être un temple situé sur la frontière. Cela lui évoquait de vagues souvenirs de géographie, suscitant d’autres questions en lui, mais il ne voyait pas comment les poser sans se dévoiler comme le moins informé de toute la troupe.