Le Sacre et l'Union
— Mes chers fidèles, l’heure est venue en tant que votre Elue, de vous présenter, ici, une nouvelle membre. Que la recrue s’annonce !
Je sursaute en recrachant mon eau. Elle m’a laissé devant le miroir, j’ai eu le temps de tester différentes façons de placer ma capuche avec mes expressions. Je me suis un peu maquillé également. Je me lève sans sourire, les mains sur le côté.
Marta s’est changé, elle porte une robe fine transparente, dévoilant sa nudité. Elle me regarde et m’accueille à bras ouvert. Un câlin non naturel, je vais mine de rien. La foule me dévisage heureux en levant leurs coupes :
— Bienvenu dans la Lumière !
— Bienvenu à la maison ma sœur. Tu peux aller te découvrir la tête, tu es digne de ton sang.
Je me vais pas prier pour aller m’installer sur une chaise à côté de deux hommes qui me serrent la main. Tous se rassoit en attendant la suite. D’un œil, je cherche Sergio, il n’est pas ici.
— Votre nom peut être votre ancienne peau. Ici, vous êtes vous et en tant qu’Elue, je n’ai aucune honte, à vous annoncer que la nouvelle, est ma vrai sœur. Bien que plus âgée, le temps à laisser des fêlures dans nos cœurs impures. Par la grâce de la Rose, elle est venu en tant que femme de ménage durant deux mois pour devenir ma protégée en une nuit, passer les épreuves de deuil en une heure et être enfin d’être nôtre. Vous pouvez donc échanger avec elle comme elle le fera avec vous. Cinquante-une personne compose les rangs. Ce soir, dans quelques heures, je vais m’unir avec le Maître, Sergio. Ensuite, avant d’accueillir vos désirs de sang, de vengeance, de quêtes, je dois finir des tâches personnelles. Merci en tout cas, d’avoir si longtemps patienter.
Elle entame une première pause ce qui permet à la salle de murmurer un premier chant en latin. Elle est droite, fier et soutient mon regard.
— Je porterais à jamais, les mémoires de ses jeunes pétales. Je porterais à jamais, vos cris en silences, vos peurs en actes et ma soumission sera là vôtre éternellement. J’accueille maintenant sur scène, mon maître.
Le chant devient plus fort, tous se relève et je les imites. Marta se met à genoux et Sergio arrive à sa droite avec une vrai laisse. Il l’a place autour de son cou, sert bien avant d’annoncer ses premiers mots qui me glace le sang :
— Le sujet va connaitre une deuxième renaissance, par le feu, le sang et les larmes. Ombres, envolez vous tels des corbeaux au Castel des Silences, ce soir, dans les lieux sacrés, une demi-heure avant minuit.
Le rideau se ferme tout seul et d’un seul bloc tout le monde s’en va. Restant seule, quelques instants, je cherche quoi faire. Prévenir la police pour avoir des preuves ? Trop risquée…Alors, je rentre chez moi, prenant un bon bain, tentant de manger quelque chose avant de prendre la route pour trois heures d’angoisse.
Je n’ai aucune nouvelle du détective, je sais qu’il ne pas surveiller le château, l’avocate m’a expliqué que c’était pas la peine. Il y a d’autres priorités, tel que Nicolas et ses liens avec le cardiologue par exemple.
Une fois sur le parking en gravier, je suis les autres jusqu’au chemin menant à un moulin. Étant la nouvelle, j’ai le privilège de me placer parmi les premiers, devant la porte. Les torches tenues par nous, têtes baissés, un autre chant permet de faire venir le couple.
Ma sœur est à quatre pattes, dans la même tenue que tout à l’heure. Sa robe déjà déchirée, en sang. Elle reçue des coups de fouets récemment. Sergio est en costume noir, une rose en épingle et la fait avancer, en laisse par des fouet violemment sur ses fesses. Je ne comprends pas tout ce cirque, elle a déjà souffert !
— Elle est prête grand Maître.
Ma sœur est à genoux, la laisse libre, elle regarde Sergio qui est fier.
— Ombres, soyez fier de cette union ! Relevez votre tête !
La porte s’ouvre pour que j’apercevoir enfin, Nicolas. Je saisi mieux son rôle, il est probablement à l’origine de tout ! Sa canne se pose sous le menton de ma sœur, la forçant à soutenir son sadisme. Elle semble vide, sans doute anesthésier.
— Tes larmes sont sèches, ta posture digne. J’ai l’immense joie de célébrer ma créature avec mon fidèle lieutenant pour perpétuer, le Culte de La Rose Noire. Debout ! Merci.
Elle vacille un peu, se reprenant elle-même. Nicolas sort de sa poche de veste, un petit boite, il le donne à Sergio.
— Que Marta Rosalia soit tienne.
Sergio se saisit de deux petites bagues, portant une mini rose. Il prend la main droite de Marta et l’insère heureux à l’annulaire :
— Par ce lien, je t’offre la protection, l’écoute et je serais à jamais ton guide. Mon amour, ma flamme, je te fais mienne.
Elle prend l’autre et fait de même :
— Par ce lien, je t’offre ma vie, mon sang, mon corps. Tu m’as éveillé, mon amour, ma flamme, je me fais tienne.
Je retiens mes larmes, je déglutis. Non, elle ne peut pas adoré ça ! Ce sont les mois d’emprises, de manipulations, de drogues…Il doit bien avoir un moyen de la faire revenir ici, dans la réalité, dans la vrai lumière.
— Par l’Épine et le Sang, je vous déclare mari et femme.
Ils s’embrassent avec passion. Enfin, plus Sergio qui l’a saisi plein de fouge. Je sens, qu’elle se demande ce qu’il se passe, elle cligne des yeux regardent tout autour avant de prendre la main de Sergio et de l’embrasser plus en douceur.
— On va descendre s’amuser ma petite chérie.
— Avec plaisir.
Non, elle ne peut rapidement changer d’état, sa peau transpire encore la peur. Elle le craint…Elle aurait déjà eu milles raisons de fuir ! La mort rôde autour d’elle et puis, c’est quand ils passent devant nous, que je remarque qu’elle était ferré telle une bête, une rose. Fin et tellement empreint de l’appartenance toxique à ces fous. Elle l’est là pour survivre, croire qu’elle peut avoir un vrai rôle tant qu’elle obéit.
Elle trinque le quart d’heure restant avec nous tous et n’a pas le temps de rester nous parler. Rapidement minuit sonne la fin de l’insouciance et nous devons tous filer pour les laisser entre eux.
Sauf que, sentant que l’horreur n’est jamais terminé, je fais semblant d’être la dernière à quitter les lieux avant de me garer plus loin et marcher le plus vite possible pour les retrouver sortir dans la cour, il l’a tient par le bras et ils s’en vont dans un relais de chasse.
Je réussis à ne pas être vu, monter derrière un mur plein de lierre et par une courte ouverture, mes intuitions.
….
Il me dépose debout dans la grande salle où se dessine un cercle entouré d’un texte en langue inconnue. Je me sens vide depuis que la salle s’est vidée, pour commencer à me fouetter violemment quatre fois chaque heure.
Sergio m’a expliqué que mon rôle n’est pas encore à mettre à l’œuvre. Ce soir, il domine, ce soir c’est notre union. Je n’ai rien a dire, rien a demander comme dose. Mon dos l’a bien senti…Ma sœur, je n’ai pas cessé de penser à elle et ce qu’elle doit penser de mon état.
— Sergio m’a raconté ces deux mois au club, tu prends bien ton poste, tu es bien aussi docile. Hors, il reste du travail. Pour le moment, vous allez partager votre sang.
Nicolas se place devant moi et me tends la lame. Sergio, me pousse un peu plus au centre.
— Le doigt ?
— L’intérieur de ta main droite. Oui, là.
Sergio m’aide à le placer et appui dessus. J’aurais du mal à l’appeler, mon mari. Je suis dépendante de son affection, de mes doses et je le déteste quand il coupe mes désirs, moi, qui démontrait qu’il pouvait me faire confiance, que ne partirais pas.
— On…
— Tu commences à poser des questions, tu vas le payer ma petite chérie.
Il caresse ma joue droite tendrement, je ne veux plus le faire attendre. Alors, d’un coup sec, je tranche finement, résistant à la douleur. Sergio, lèche avant de m’imiter et de serrer nos deux mains pendant que Nicolas prononce des derniers paroles :
— La force et la faiblesse. La soumission et l’obéissance. Les silences et les cris. Vous représentez tout ce que j’espérais.
….
S’en est trop ! Je redescend en vitesse pour prendre la route tremblante. C’est moi qui me taisait maintenant j’hurle contre mon volant, contre la nuit et les flammes qui ont brûlés par petite sœur. Contre ma naïveté ! Saisir la chance d’être des leurs, ne va jamais me permettre de m’approcher d’elle ! Il faut accélérer les enquêtes, dénoncer tous ses noms ! Ce cardiologue attendra !
….
— Retire maintenant cette robe, ton corps nue dans le cercle.
Nicolas exige tel un patron et je me soumet. Sergio se recule et l’a prend pour la jeter près de la porte. Mon dos touche le sang chaud et pourtant, j’ai froid.
— Sergio m’a raconté ta première prière, il va être exaucé. Faudra patienter plusieurs jours, voir un mois car il est encore à l’étranger pour des conférences. Tu n’iras plus au club jusqu’au crime. Il sera fermé pour des vacances, en attendant, ton mari va s’occuper bien de toi. Te préparer à cette lourde épreuve, mon Elue, notre Marta Rosalia.
Mon oncle s’agenouille dans mon dos et me bloque les bras sadique. Sergio se place à ma gauche, lui aussi à genoux pour se saisir de ma main et écarter mes doigts. La lame sur les deux premiers, mes premières larmes et mon supplice.
— Je suis prête mon cœur ! Pitié ! Je suis vraiment prête !
— L’Elue a du chemin, toujours du chemin. Ce n’est jamais toi qui sait quand tu es prête ! Ton mari, ton maître parle pour toi !
Sergio me regarde un instant avant de sectionner sèchement. Mon hurlement est pire que la marque, pire que les fouets.
— Un pour la soumission, l’autre pour l’impavide. Tu as accepté le meurtre pour chemin et tu as éradiqué la peur de ton âme. Tu appartiens au cercle, ne l’oublie jamais.
— Je vais t’aider à déplacer.
Sergio bande bien ma main et ils me relèvent pour me tenir jusqu’au château. Enfin, je le pensais mais, c’est dans le coffre de la voiture de Nicolas. Je perds un peu connaissance, ne remarquant pas le temps de trajet.
On ne va pas chez Sergio, ni effectivement au club mais dans une tourelle perdue dans cette immense domaine. Qui sont les propriétaires ? Est-ce qu’on a pris la voiture pour aller plus vite ?
Les escaliers en colimaçon me donnent la gerbe, mes pieds me font mal quand on s’en va au dernier étage. Tel une princesse, ils me jettent dans un grand lit de draps blancs pour que je m’endorme directement. Je perçois une dernière fois leurs échanges, parlant de moi comme une marchandise :
— Continue à en prendre soin. Je sais que tu en feras bonne usage, l’a rendant parfaite. Je viendrais la chercher des ton appel.
— Merci de ta confiance.
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