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« Nous avons reçu un ordre de mission. » annonça Ayanami.
Il prit un document sur son bureau et revint se placer face à ses hommes. Les six Black Hawks réunis attendaient qu’il poursuive.
« Je ne vous apprendrai rien en vous disant que la situation politique ne s’améliore pas. » commença-t-il.
Certains hochèrent la tête.
« Les généraux et l’Empereur n’attendent qu’une chose : un prétexte pour déclarer la guerre à Raggs. Et étant donné que personne n’a l’air de militer pour la paix, de notre côté de la frontière du moins, les affrontements sont inévitables. Or, il s’avère qu’il n’y aura pas deux, mais trois camps. D’une part l’Empire, d’autre part la coalition Raggs-Antwort, et enfin les pirates. Ces derniers ont l’intention de créer un deuxième front officieux afin de profiter au maximum du conflit. Le fait est qu’ils sillonnent avant tout les districts impériaux, nous allons donc être plus concernés que nos adversaires. Et c’est là qu’intervient notre ordre de mission : les pirates cherchent à se fédérer autour d’un chef. Ils savent que leurs clans indépendants ne sont pas de taille pour survivre face à l’Empire. En revanche, s’ils s’unissaient le temps des combats, ils constitueraient une sérieuse menace. Nous devons donc retrouver et éliminer leur potentiel meneur. »
Il marqua une pause pour laisser aux autres le temps d’assimiler.
« Ayanami-sama ?
- Oui, Kuroyuri ?
- Nous avons déjà une idée de son identité, n’est-ce pas ?
- En effet. Il s’agit d’un alchimiste appartenant au clan Likhneia. Il s’est déjà fait connaître par de nombreux méfaits, et a su se hisser dans la hiérarchie pirate grâce à sa ruse et à ses pouvoirs. On m’a averti de ne pas sous-estimer sa puissance, tout en me demandant d’essayer de le ramener ici en vie. Les hauts gradés aimeraient savoir quelles informations il détient. Cependant, si la capture se révèle impossible, nous sommes autorisés à le tuer.
- Ça m’arrange. » murmura Konatsu, sans que sa remarque n’échappe à personne.
Hyūga lui jeta un regard amusé. Leur supérieur continua :
« Il est temps de nous départager les rôles. Certains se rendront dans les bas-fonds du premier district où il est censé tenir son quartier général, tandis que d’autres infiltreront les rangs des pirates. Quant à moi, je demeurerai ici avec Yukikaze afin de coordonner les opérations. »
Les soldats se consultèrent du regard.
« J’aimerais faire la mission d’infiltration ! annonça Kuroyuri.
- Il faudra être prudent, tenta son Begleiter, nous serons au cœur du danger.
- Ne t’en fais pas, Haruse, répondit le lieutenant-colonel avec désinvolture, et de toute façon je ne pense pas que les bas-fonds soient moins risqués. De plus, voyager à bord de l’un de leurs vaisseaux m’a l’air bien plus amusant !
- Dans ce cas, déclara Hyūga, Konatsu et moi irons dans les quartiers défavorisés.
- Major ! protesta l’intéressé. Ne pourriez-vous pas me demander mon avis pour une fois ?
- Tu es mon Begleiter, sourit l’autre, tu m’accompagnes.
- Eh bien c’est décidé, intervint Ayanami, Kuroyuri et Haruse intègreront les hors-la-loi, et Hyūga et Konatsu partiront en périphérie du premier district. Et toi, Katsuragi, que choisis-tu ?
- Je vais me joindre aux futurs membres d’équipage. » décida celui-ci.
Le chef d’état-major acquiesça.
« Ils ont de bons restaurants dans les bas-fonds ? » plaisanta Hyūga.
Le regard que lui lança Ayanami aurait suffi à cryogéniser n’importe quel homme. Mais son ancien Begleiter ne s’en formalisa pas et conclut d’un ton léger :
« Bon, je me contenterai des tavernes. »
Sur ce, le chef d’état-major congédia ses hommes, à l’exception de Yukikaze. Ce dernier attendit que la porte du bureau se soit refermée, puis prit la parole :
« Ces histoires de pirates me rappellent quelque chose…
- Cela fait longtemps, constata pensivement Ayanami, je l’avais presque oublié.
- Drôle de hasard, tout de même, poursuivit son aîné, mais c’est amusant. »
Son supérieur hocha vaguement la tête et alla prendre place à sa table de travail. L’ancien Begleiter le regarda, se faisant la réflexion qu’il avait bien changé en quelques années. À présent, bien qu’il soit toujours son garde du corps officieux, il hésitait à le considérer encore comme son protégé. Non pas que le jeune homme soit devenu plus indépendant, il l’avait toujours été, mais il avait bien grandi en même temps que son statut évoluait. De prince en exil, il était maintenant l’un des hommes les plus puissants de l’armée impériale.
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