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Le Chef d’État-Major venait d’interrompre son travail. Assis à son bureau, il paraissait perdu dans ses pensées. Il était en réalité en train de communiquer avec l’un de ses subordonnés par l’intermédiaire de leurs esprits. Le Major Hyūga achevait de lui faire son rapport.
En résumé, reprit Ayanami, la situation n’a pas progressé.
C’est une façon comme une autre d’envisager les choses… tenta l’autre.
Et si, au lieu de passer ton temps à boire de la bière avec Aoinon, tu passais à la vitesse supérieure ?
J’ai gagné sa confiance, protesta le Major, et ce n’est pas de ma faute si son chef ne vient jamais. Ce sont les autres qui gèrent l’affaire.
Hyūga, ne sois pas de mauvaise foi. J’ai comme l’impression que tu laisses Konatsu faire tout le travail. Et il a des bons résultats : il m’a déjà communiqué tous les noms du réseau présent à terre. Ne me tente pas de remettre en question ta place au sein des Black Hawks.
S’il vous plaît, attendez encore un peu ! plaida son subordonné. Je vous promets de reconsidérer la situation plus sérieusement.
Tu as intérêt, menaça le Chef d’État-Major, rends-toi compte que tu as beau être un Warfseil, ton Begleiter s’en sort mieux que toi. Tu n’as pas le droit à l’échec, il en va de l’avenir de ce pays.
Sur ce il interrompit la conversation. Il remarqua le regard inquisiteur de Yukikaze, assis en face de lui, qui l’aidait à trier son courrier.
« Hyūga n’a pas progressé. » résuma-t-il.
Son ancien Begleiter eut un sourire moqueur.
« Heureusement qu’il a trouvé Konatsu.
- Ce garçon est très prometteur, acquiesça le haut gradé, dommage qu’il n’ait aucun talent avec les Wars.
- Étrange hasard, compléta Yukikaze, au vu de sa lignée. D’ailleurs, à propos de famille, je voulais vous dire… »
À cet instant, on toqua à la porte.
« Entrez ! » dit Ayanami.
Quelle ne fut pas la surprise des deux hommes en voyant un Black Hawk se présenter.
« Katsuragi ? s’étonna son supérieur. Que fais-tu ici ?
- Pour faire bref, les pirates m’ont envoyé jouer les espions ici. Ironie du sort, n’est-ce pas ?
- En effet, s’amusa Yukikaze, on dirait une mauvaise plaisanterie.
- J’ai donc conclu que le mieux était d’en référer au Chef d’État-Major, et je suis venu vous informer de la situation.
- Eh bien, je te laisse le champ libre, déclara son chef, tu as toute ma confiance.
- Je suis honoré.
- Tu peux disposer. »
Katsuragi salua et quitta la pièce. Les deux autres échangèrent un regard.
« Quel hasard, tout de même ! commenta Yukikaze.
- Certes. Au fait, que voulais-tu me dire ?
- Je ne sais pas si cela va vous déplaire, hésita l’ancien Begleiter, car c’est une mauvaise nouvelle pour la famille Raggs. J’ai jugé bon de vous en informer car elle pourrait vous concerner également. Le Père Kreuz a été excommunié, avec l’accusation d’avoir dérobé la Boîte de Pandore. »
Dans un premier temps, Ayanami ne montra aucune réaction. Puis il murmura, comme pour lui-même :
« Il saurait donc où elle se trouve. »
Il ajouta plus haut :
« Yuki, pourrais-tu enquêter un peu ? J’ai besoin de savoir au moins à quoi ressemble la nouvelle Boîte, puisqu’on dit qu’elle a changé, et où a été aperçu cet évêque la dernière fois. Cependant, évite d’aller du côté du Pape, je me méfie de lui. Il a excommunié la dernière personne que je voyais enfreindre les lois divines, je soupçonne quelque chose. Mais je n’ai pas le temps de m’occuper de ça pour le moment. Te sens-tu capable de mener ces recherches ?
- Ce sera fait, n’ayez aucun souci. »
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