Le Siège d'Acre
La vaillance n’est point l’apanage de la noblesse,
Même les gueux peuvent s’adonner aux prouesses.
Tandis que les Croisés mourants supplient
d’entasser leurs corps, comblant les tranchées,
Les musulmans plongent sous les navires ennemis
Pour ravitailler la ville assiégée.
L’un d’eux, le nageur Issa, fût surpris,
Son corps jusqu’à la cité dériva ,
Bourses d’argent et lettres délivra ,
Outre-Tombe, sa mission accomplie.
Maladies et Disettes ruinèrent la masse,
Et le siège tomba dans une impasse.
Lorsque survinrent des nefs à l’horizon,
La fleur de lys d’abord, suivie du lion,
Rallumèrent les âmes, fortifièrent les corps,
Construisirent mangonneaux et pierrières.
Au son des timbres, trompettes et des cors,
Les trouvères exaltent l’ardeur guerrière.
Le campement de milles feux s’enlumina,
Dans la nuit claire, le ban s’illumina.
L’Auguste Veuf défie la Tour maudite,
La bombarde sans cesse de météores .
Et en Poliorcète émérite,
Le prince d’Aquitaine abolit tout renfort.
En ville une famine se déroula.
Enfin, un pan des remparts s’écroula,
Se Jetant dans la brèche, Aubry Clément,
maréchal français, jura au sien sire,
de saisir Acre ou de mourir,
Ainsi périt le féal à la croix d’argent.
Malgré les feintes du champion de Hattin,
La garnison, lasse des combats, céda.
A La clameur des Chrétiens concorda
L’amère rancœur des Levantins.
Le Marquis entra dans la citadelle,
Quatre drapeaux royaux planta
Sur la mosquée et la Tour de Combat,
Au grand dam des contristés infidèles .
Les deux rois prirent séparément parti
pour les rivaux au trône de Syrie.
Richard soutint sa patrie avec Guy,
Philippe préféra le brave marquis.
L’envieux Philippe rentra, le traître
Humilié laissa le Lion seul maître.
Un accord fût conclu, la garnison
Contre la vraie Croix et deux cent milles dinars.
Mais Saladin prolonge les négociations,
Afin de retarder le départ de Richard,
Encombré de maints prisonniers ,
Comme, quatre ans plus tôt, l’était Saladin.
Si le Kurde rançonna les citadins,
Melek-Ric, machiavélique, au charnier
Groupa ses captifs, hors de la cité ,
Tua les trois milles, vaine atrocité,
Vile barbarie dont la pestilence
Cause de sinistres réminiscences .
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