La découverte du soi

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Tout petit dès l'âge de 5 ans je demandai à faire du violon, cet instrument qui me faisait vibrer les oreilles autant que le cœur. Ce n'est qu'à l'âge de 7 ou 8 ans que mes parents comprirent enfin, après de nombreuses réclamations à répétitions, que ce n'était pas un caprice, mais bien un désire réel. Quelle joie le jour de mon inscription à l'école de musique, et ce voyage chez le luthier ou mille merveilles étaient suspendues partout des murs au plafond de l'atelier-boutique, je nageais dans le bonheur tel l'Oncle Picsou dans sa piscine de billet. Repartir avec mon précieux dans son étui protecteur était pour moi une délivrance, j'avais enfin mon instrument.

C'est ainsi que je passai mes mercredis après-midi à l'école de musique, étudiant le solfège dispensé par un future collaborateur de Dorothée (Les Musclés) et les cours d'instrument avec une très gentille professeure. Plongé dans une méthode d'enseignement purement théorique, ignorant le plaisir et la créativité, la lassitude des morceaux étudiés ne m'enchantaient guère. Pendant de nombreuses années je ne pratiquais que très peu à la maison, l'heure de cours à l'école de musique me suffisant pour atteindre le niveau, aidé en grande partie par mon oreille musicale. Niveau validé qu'une fois sur deux, tétanisé de timidité j'étais incapable de reproduire quoi que ce soit à l'examen de fin d'année.

Je persistai malgré ce handicap et au bout de 8 années je me retrouvai seul aux cours de solfège commençant le niveau conservatoire. C'est à ma demande que la directrice accepta de me dispenser de solfège tout en continuant l'apprentissage du violon mais en contrepartie elle me demanda de pratiquer une autre activité à l'école. Ce n'était pas sans arrière-pensée de sa pars, son fils violoniste venait de quitter l'école pour entrer au conservatoire et elle souhaitait me guider dans ses pas. C'est ainsi que je me retrouvai 1er violon de son orchestre donnant plusieurs représentations par an. Noyé dans la troupe de musicien, même si j'étais mis en avant, je ne ressentais plus le trac de me produire devant un publique et se fut de réels moments de pur plaisir, dialoguer entre musiciens avec nos instruments. Le plaisir égoïste de cette petite troupe menée par notre directrice d’école se transmettait dans la salle, on pouvait voir les émotions sur le visage des spectateurs transformées en applaudissements en fin de représentation.

L'école de musique et la salle des fêtes ou l'on se produisait étant devenu un peu comme mon deuxième chez moi, je m'essayai à divers instruments et autre pratique comme être soprano dans la chorale en devenant moi-même un instrument. C'est une époque où je prenais beaucoup de plaisir à écouter, jouer, chanter la musique, je vivais musique. Mon goût pour le classique s'est enraciné pendant ces années bonheurs et participe à ce que ce que je suis aujourd'hui.

Après 12 années de pratique, j'ai dû faire un choix devant les deux chemins qui se présentait face à moi, il me fallait en emprunter un, laissant l'autre derrière. Malgré les soubresauts de compositions musicales tournant dans ma tête et que je commençais à transcrire sur papier, devais-je suivre ce chemin escarpé emplis d'embuches qui me mènerait au conservatoire ? C’est dans ces moments-là que l’on prend conscience de ce que nous refoulons au fond de nous, la musique me servait à combattre ma timidité maladive. Arriverai-je à la surmonter et réussir les auditions devant ces jurys impitoyables ? Je sentais bien que se serait un combat de long allène et que l’issue en était incertaine.

Je laissai derrière moi ce que j'aimais, poussé par la raison qui n'incitait à ne pas prendre de risque et prendre le chemin plus facile de la normalité, suivre un cursus scolaire plus classique. On subi tous, enfant, le poid sur nos épaules de ne pas décevoir nos parents, et réussir dans la vie. Il est parfois des moments où l'on devrait écouter son cœur plus que la raison.

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