L'Ophrys ‒ ǀ 1 ǀ
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A toi Ophrys, ma fleur sauvage,
Qui offre ton cœur en partage
Et séduira nonchalamment
Deux trois bourdons, pauvres amants !
Ils s'activent dès leur réveil,
Trompés par les monts et merveilles
Que tu promets assidûment ;
Pas un seul ne voit que tu mens !
Ces quelques mâles en goguette
Sont appâtés par ta jupette ;
Tout est réuni pour leur plaire :
Voici le gîte, et le couvert !
Car tes fleurs ne sont pas avares,
Ni de parfum, ni de nectar.
Hélas ! L'animal est bien bête...
Il se fourvoie : un rien t'apprête !
Et comble de la bienséance
Nul ne repousse ses avances...
Dame Nature est si bien faite
Et connait nos pulsions secrètes :
Elle inventa pour ces chers mâles
La poupée soumise et fatale !
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© Clelia Maria CASANOVA
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