Chapitre 1 : Intro

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Jamais je n'y ai pensé. Assise sur l'un des fauteuils du salon, je béguaye sous le choc de la surprise. Jamais je n'aurais cru que ma mère m'imposerai ça. Comment lui dire que je ne peut pas accepter ce qu'elle me demande ? Jamais je ne pourrais faire une telle chose. Je n'arrive pas à laisser échapper un seul mot de ma bouche. Muette, je reste là, perplexe, sous le regard de mes parents et de ma grande-sœur. Silence dans la salle, pas un bruit. Juste une douce brise fraiche qui entre par la fenêtre, nous rappelant que l'automne vient de commencer et qu'il faudra bientôt laisser les t-shirts pour les grosses doudoune car, sur Anima, les températures sont toujours dans les extrèmes.

Ma mère attend toujours ma réponse en grelotant de froid. La pauvre : c'est la plus frileuse de la famille alors la moindre petite brise peut la faire éternuer. Je n'ai aucune réponse à donner à part "non" même si elle n'acceptera jamais mon non. Ma mère est très difficile quand il s'agit de ses volontés personelles mais encore plus quand celle-ci implique les autres. Si je ne dit pas "oui" ou que je ne montre pas mon consentement par n'importe quel moyen possible, elle sera triste comme à son habitude et me fera tout ses simagrés pour pouvoir toucher mon petit cœur au fond de moi et me faire craquer. Elle est très forte pour cela, la persuasion. Après tout, c'est son pouvoir. Je vais donc devoir céder si je ne veux pas en avoir affaire une nouvelle fois. Mais je ne peux tout de même pas accepter ce qu'elle me demande. c'est comme si elle me disais de me sacrifier. Non ! Je ne pourrais jamais accepter ça !

  • Mère, lui dis-je calmement. J'ai bien réfléchi et, finalement, je crois que je vais devoir renon...
  • Comment ? Comment oses-tu faire ça à ta mère ? commence à crier père.
  • Tu sais très bien qu'elle ne le supporte pas, continue ma sœur sur le même ton. Pourquoi veux-tu la faire souffrir ?
  • En plus, ça ne te coûte pas tant que ça de dire "oui", renchéris mon père.
  • Si, ça me coûte ! m'emporté-je en me levant brusquement. Debout, face à mon géniteur qui s'était levé auparavant, je le fixe avec de la haine dans mes yeux. Tout d'un coup, il se calme et se rassoit. Il me fait signe de me calmer et de reprendre mes esprits.
  • Enfin, je veux dire que ce n'est pas une décision simple à prendre, me calmé-je en m'asseyant à la suite de mon père.
  • Que veux-tu dire par là ? demande mon père, étonné.
  • Eh bien, à vrai dire, je n'y ai jamais pensé avant. Et puis, ça me fais peur. Jamais de ma vie je ne me verrai vivre seule avec quelqu'un d'autre. Ça me terrifie rien que d'y penser. Et puis, je sens que je ne suis pas faite pour ça. Je sais que ça vous avantage aussi, mais, même si je veux vous aider le plus possible, je ne peux pas me sacrifier autant. Franchement, tout sauf ça.

Silence. Ma déclaration semble les avoir choqués. Tous muets, ma sœur y compris, ils me regardent, pensant à leur futur prise de parole. Mais mère les dévance et s'adresse à moi directement :

  • Ma fille, pourquoi ? Il faut bien se sacrifier pour le bien commun, c'est toi-même qui me l'a appris.
  • Oui mais là c'est trop pour moi !
  • Jamais rien est trop pour toi, ma fille. Je te connais bien et je sais que tu peux tout surmonter,même ça.
  • Non, je ne peux pas, je ne peux plus mère.

Je me lève à nouveau, en colère. Ma mère, au contraire, s'est replacée dans le canapé. Les larmes commencent à lui monter. C'est bon, je suis tombé dans son piège. Elle a réussi à m'avoir. J'ai déjà perdu.

  • C'est bon mère, sèche tes larmes. Pas besoin de te fatiguer à utiliser ton pouvoir. J'ai déjà capitué. Tu es trop forte pour moi.
  • Alors dis-le, me dit-elle.
  • Oui, maman, j'accepte.
  • De quoi ?
  • Tu le sais très bien.
  • Oui mais je veux te l'entendre dire.
  • Soit ! Maman, j'accepte de me marier.

***

Seule, dans ma bulle, dans mon monde, dans ma "seconde" chambre, je pense, comme à mon habitude. C'est un endroit que j'ai découvert au hasard en me baladant de portail en portail. Un endroit désert sans rien ni personne, un vestige de l'Ancien Monde détruit. Le sol est d'un rouge sombre même couleur que le ciel. Ce n'est pas vraiment un vestige de l'Ancien Monde mais plutôt le centre. Je suis sur le noyeau de l'ancienne planête Terre. Heureusement, il n'est plus en activité actuellement. il est tout de même fermé au public. Mais grâce à mon pouvoir, je peux créer des portails pour aller n'importe où.

Cette facultée m'a donné le surnom de "puerta", "porte" en espagnol. Quand on me voit dans le quartier, parfois on a besoin de mes services et je gagne mon pain ainsi. Je suis la seule jeune qui, à 20 ans, n'a pas de boulot fixe. Enfin, je travaille en tant que bibliothéquaire chez mon oncle mais il n'a pas assez d'argent pour me faire un véritable salaire, déjà qu'il n'arrive même pas à se rémunérer lui même. Je vis donc ma vie illégalement.

Mais je n'ai pas vraiment envie de travailler. Tout ce que je veux, c'est devenir hystorienne et découvrir la vie de nos ancêtre dans l'Ancien Monde. J'ai déja découvert, par exemple, un "smarfone". C'est un petit objet en forme de pavé droit fin qui leur servaient à appeler des gens à distance, à faire des recherches où encore à les conduire là où ils veulent. Un objet fascinant. J'aurai bien aimé le voir en activité, qu'il existe encore à mon époque. Mais à cause de la "Déchirure", on a tout perdu de cette ancienne civilisation humaine. C'est pour ça que les historiens existent : pour redécouvrir cette ancienne civilisation ingenieuse dont on a tout perdu malheuresement. C'est mon rêve. Et ce sera ma future proffession. Mais aucune école ne m'a pour l'instant accepter à cause de mon mauvais niveau. Cependant je compte bien devenir historienne peut importe ce qu'ils me diront ces direlos en cravates bien sérées.

Soudain, ma montre sonne. Il est déjà sept heures ! J'avais promis à mon oncle de venir lui préter un coup de main à la bibliothèque de six heures et demi à huit heures. Vite je dois me dépécher de le rejoindre ou sinon il va encore piquer un crise pire que celle de maman.

Dire que je pensais n'avoir rien à faire de l'aprés-six-heures...

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