Chapitre 2 : la rencontre

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Jamais je ne me suis autant ennuyer de ma vie. La bibliothèque est déserte ! Personne ne vient. Moi qui avait l'habitude d'entendre les murmures des clients, le son de leur pas, leur souffle même pouvait parvenir à mes oreilles.

Aujourd'hui rien. Suis-je devenue sourde ? Ou bien suis-je éprise dans un rêve ? Dans ce cas, ce serai plutôt un cauchemar. Mais les ronflements de mon oncle dans ses appartements juxtaposés à l'acceuil où je suis me rappellent que je suis bien dans la réalité. Comment ce fait-il alors qu'ils n'y ai personne dans cette bibliothèque ? Les bibliothèques ne sont pas vraiment un coin d'attraction spécial, mais il y a toujours quelques étrangers ou habitués qui viennent enrichir leur savoir ici.

Aujourd'hui rien. Rien que cette même brise que j'entends depuis mon réveil. Cette même brise qui me rafraichie, qui m'inspire, qui me calme. Cette même brise qui revient tout les automne, toujours la même et toujours différente. Je m'y suis habituée depuis à cette brise. Seule, je m'endors.

*

C'est cette même douce brise qui m'éveille quelques heures plus tard. Sonnée, je me lève. La bibliothèque semble encore plus vide qu'avant. Même la brise d'automne s'en est allée. Portes et fenêtres fermées, le batiment semble mort. Mon oncle est sorti, je suis seule dans cette sombre bibliothèque. Mais je ne compte pas rester indéfinément ici. Je fais un portail en direction de ma chambre.

Seulement, je me stoppe avant de m'y aventurer. La porte de la cave de la bibliothèque m'interpelle.

Quand j'étais jeune, je venais toujours dans cette bibliothèque et cette porte m'avait toujours intriguée. Jamais je ne m'y suis aventurée : mon oncle m'y en empéchait. Maintenant qu'il n'est plus là, je peux y aller sans problème.

Calmement, je m'approche de la mystérieuse porte. Il me semble voir une épaise fumée blanche se déployer autour de cette porte secrète encore jamais ouverte sûrement. À pas de loup, j'approche en silence. La poignée est à ma portée. Je n'ai plus qu'à allonger mon bras pour l'atteindre puis la pousser doucement vers le bas et tirer ensuite vers moi pour qu'elle s'ouvre. Mon bras commence alors à s'avancer seul, comme s'il est possédé, vers la fameuse poignée. À son contact, je m'aperçois qu'elle est gelée. Depuis combien de temps n'a-t-on pas ouvert cette porte ? Cela me donne encore plus envie de l'ouvrir. Je saisi donc la poignée et entame sa descente. Quand je sens que sa se bloque, je tire vers moi et ouvre enfin cette porte. Mais en tirant, elle ne s'ouvre pas. Elle est fermée ! Je tire encore et encore mais rien à faire, c'est fermé.

  • Tu croyais vraiment que je la laisserai ouverte à tout le monde si je t'en empêche moi-même d'y toucher ? me surprend une voix près de moi.

Une grosse forme sombre, où deux points blanc semble faire office d'yeux, se distingue dans le noir à ma gauche. Mais qui est-ce ? Un monstre ? Où pire ! Cette "chose" m'effraie de plus en plus qu'elle s'approche de moi. Je veux fuir ! Mais mes membres refusent de m'obéir. Je reste sur place, statufiée, froide comme un glaçon. La "chose" a une main, elle celle-ci s'approche de moi. Elle m'effraie beaucoup plus que la chose elle-même. Que va-t-elle faire ? Me tuer ? Me torturer ? Me violer ? Vite un portail. J'aurais du y penser avant.

  • Où vas-tu comme ça ? m'interpelle-t-elle tandis que je tente de faire un portail discrètement.

Je suis prise la main dans la sac. Elle s'appoche encore plus. J'ai peur ! Je tremble de peur. Que faire ? C'est bon, je suis finie. Cette "chose" va me prendre et faire ce qu'elle veut de moi. À quoi cela sert-il de lutter à présent ? J'ai déjà perdu. Ma vie n'aura plus de sens dans ce bas monde à part servir de poupée à ce monstre. Adieu. Adieu, monde cruel qui ne m'a même pas laisser réaliser mon rêve. Père, mère, j'espère que vous tiendrez toujours malgré mon absence. Ma chère Nora, ma sœur chérie, tu me manquera beaucoup en tant qu'amie, que meilleure amie, que confidente et que sœur bien sûr. Mon chère petit-frère, j'espère que tu trouveras ta voix sans mon aide. Adieu à tous. À toi aussi mon oncle.

  • Maryjane, tu va bien ?

Le son de l'interupteur me sors de ce mauvais songe. Mon oncle est à côté de moi, inquiet.

  • Que s'est-il passé ? demandé-je étourdie. Où est le monstre ?
  • Quel monstre ? De quoi tu parles ? Et puis, pourquoi tu as voulu fuir par un portail ? Je t'ai fait peur ?
  • Oui.... tremblé-je.
  • Ah, excuse-moi alors. Pour me pardonner, je te propose de te faire visiter la cave.
  • ??
  • Bah oui. Cette porte là, elle mène à la cave. Alors, tu viens ?
  • Sans façon.

Sans aucune transition, je me fais un portail et pars prendre l'air.

Dehors, les rues sont désertes. Même les commerces sont fermés. Anima est déjà endormie à cette heure-ci alors qu'il est à peine huit heures. Mais les nuits d'automne commencent à être longues et les habitants se préparent au demi-jours d'hiver en veillant à prendre l'habitude de se coucher tôt. N'empêche qu'Anima est bien triste inanimée. Après la douce brsie, le grand froid. Tremblante par ces températures (-6° !), je marche à pas lent dans les rues tout en observant la belle nature qui m'entoure. La faune, la flore. Tout ceci est tellement beau. Ça m'apaise de ma subite frayeure de tout à l'heure. J'aime l'hiver et l'automne. Ce sont mes parties de l'année préférées. J'aime le froid, quand il n'est pas trop rude. J'aime le frais...

Ne croyez pas que macher m'ennuie. Je m'occupe. Je compte les fleurs des champs, je chante, je carresse les écureuils que je trouve sur mon chemin... je m'occupe. Soudain, au loin, je vois une autre personne qui, comme moi, "s'occupe". Je ne suis donc pas la seule à aimer le froid et à me coucher "tard". Au fur à meusure que l'on marche, nous nous rapprochons. J'arrive à distinguer quelques traits sur son visage. C'est un garçon, souriant, qui à l'air ouvert d'esprit. Il me jette un coup d'œuil mais semble ne pas vraiment s'interresser à moi.

Quand soudain, il disparait...!

!...puis repparait, juste devant moi, en me regardant. Surprise et génée par la proximitée inattendue, je recule de quelques pas, sur quoi il dit :

  • Bah qu'est-ce qu'il y a ? T'as peur ? Ne t'en fait pas, je ne suis pas là pour te faire du mal, me fait-il acec un large sourire. Je suis Alex. Alex Gordon. Mais on m'appelle aussi le "portal". Peut-être que ce nom te dit quelque chose... eh, tu m'entends ?!

Muête, je le regarde, immobile. Je suis sous son charme. Maman, je crois que je suis enfin tombée amoureuse...

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