Chapitre 3 : faire connaissance

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Avec son même sourire, gentillement et gaiement, il me racompagne chez moi. Tout le long du chemin, il n'a fait que parler, un vraie pipelette. Mais c'est ça que j'aime chez lui. Je lui ai répondu deux, trois fois quand il me posait des questions fermées. Alors à un moment, je pense qu'il en a marre et il se tait. Mais ça tombe bien, on vient d'arriver.

  • C'est là, chez moi.
  • Ah, déjà. Dommage, j'ai cru qu'on pourrait discuter plus lontemps. Eh bien, à une prochaine fois.
  • Non, attends !

Trop tard, il est déjà parti. Il ne sait même pas qui je suis, ni même mon nom. Alors de toute mes forces, quitte à me briser les cordes vocales, je (lui) crie :

  • Je suis Maryjane. Maryjane Gauthier !

Mais je crains qu'il ne m'ai entendue. Alors, triste, je rentre...

Ma mère, toujours aussi chaude et chaleureuse, contrairement à moi, m'acceuille à bras ouvert de vive voix. Avec son sourire omniprésent, sauf quand elle est contrariée bien sûr, qui montre toute sa bonne humeur et surtout qu'elle s'est reprise depuis la discussion de plus tôt. Mais il est pas aussi bon que son sourire...

La question fatidique arrive enfin :

  • Que faisais-tu toute l'après-six heures dehors ?
  • J'étais à la bibliothèque.
  • En parlant de lui, j'avais prévenu mon frère de te dire de revenir à la maison. T'as-t-il fait la commission ?
  • Non.
  • Alors lui, il va me connaitre ! fait-elle enragée. Et toi, ça va ? demande-elle tout calmement.
  • Oui, ça va."

Elle me carresse le visage d'une caresse toujours aussi douce. Elle me la fait depuis mon plus jeune âge. Un jour, elle m'a avouée que c'était pour vérifier mon état de santé, son deuxième pouvoir, mais aussi pour admirer au toucher le visage de sa fille. Mais elle n'est pas aussi douce que lui...

Me déclarant fatiguée, je monte dans ma chambre et m'allonge sur mon lit. Je l'aime tant ce lit ! Je l'ai depuis ma naissance. C'est pour ça qu'il a des dimensions hors normes. Mais je ne l'aime pas autant que lui...

"Lui..." Je ne pense qu'à lui depuis qu'il est parti, mon bel Alex. C'est officiel, pour la première fois de ma vie, je tombe amoureuse. Maman m'avait prévenue que cela allait arriver. Seulement, elle l'avait prévue plus tôt, pendant mon adolescence. Mais maintenant que je suis adulte "Quel interêt ?" dirait-on. Moi non plus, je ne sais pas quel est l'intérêt d'aimer quelqu'un à mon âge. Tout le monde se fiance à seize ans et se marie à dix-huit ans. Moi, j'ai attendue maintenant, à vingt ans, avant d'enfin aimer quelqu'un. Je ne vois pas l'intérêt. Ce qui est sûr, c'est que je l'aime...

On toque à la porte. Flegmatique, j'envoie un "Entrez..." pitoyable à entendre. C'est maman. Calmement, elle referme la porte derrière elle et viens s'assoir près de moi. Durant un long moment, nous restons en silence. Elle me regarde, j'essaie de dormir. Mais impulsive comme elle est à son habitude, elle change radicalement d'atitude en passant de grand-mère à petite-fille. Pressée comme jamais, elle me raconte :

  • Tu sais, j'ai entendue ta vieille tante. Il parrait que c'est elle qui verra quelle famille se liera à la notre grâce à ton mariage. Les Martin sont en tête de liste pour l'instant. Mais il y a aussi les Bernard, les Thomas ou encore les Petit. Enfin bref, elle m'a demandé que tu commence déjà à choisir un favoris parmis eux et...
  • Les Gordon, chuchote-je.
  • Pardon ? s'excuse maman. Je n'ai pas entendue ce que tu viens de dire.
  • J'ai dit "Les Gordons", chuchote-je.
  • Arête de chuchoter et parle plus fort, je n'entends rien !
  • Les Gordon ! m'emporte-je. Es-tu sourde ?
  • Qui sont les Gordon ? demande-t-elle.
  • Une des familles d'Anima.
  • Comment les connais-tu ?
  • Je les connais, c'est tout.
  • Pourquoi eux alors ?
  • Maman, je suis enfin tombée amoureuse après deux ans de retard.
  • Tu tombée amoureuse d'un...
  • Oui, approuve-je, rêveuse."

"Choquée", elle s'arrète. Je me demande bien ce qu'il y a avec cette famille Gordon. Elle me regarde quelques secondes, puis retourne dans ses pensées.

  • Qu'y a-t-il ? demande-je impatiente.
  • Il y a que tu es tombé amoureuse de la mauvaise personne. Si seulement tu n'étais pas sortie aujourd'hui, tu ne serai pas amoureuse et tu te serai mariée sans problème avec quelqu'un qui t'aime.
  • Mais je m'en fiche s'il m'aime ! Je veux que ce soit moi qui l'aime.
  • Mais...
  • Maman, tu le sais plus que quinconque, c'est toi-même qui me la dit, il ne faut pas jouer avec les sentiments.
  • Justement, c'est ça le problème. Les Gordon sont une très basse famille socialement. Elle ne vient même pas d'Anima. Or, nous, nous faisons parti de l'élite. L'élite ne peut être qu'avec l'élite. Mais je sais que si tu l'aime vraiment, ce n'ai pas demain que tu cesseras...
  • Désole. maman, mais c'est lui que j'ai choisi. Et ce n'est pas tante Annabelle qui contredira mon choix.
  • D'accord, si tu veux. Mon seul but est que tu sois heureuse, peut importe avec qui. Si tu penses que c'est lui, je serai en ta faveur et j'esseyerai de convaicre ta tante, tu peux compter sur moi.
  • Merci maman.
  • Mais si elle n'accepte pas, ce qui est fort possible, tu devras te résigner à accepter ton sort.
  • T'en fait pas pour ça, j'ai confiance en ton pouvoir de dissuasion."

Elle rit puis sort en me jetant un regard souriant. Seule, à nouveau, je retourne dans mes pensée de mon bien-heureux.

Quelques minutes plus tard, je m'endors, épuisée. Un rêve merveilleux commence alors où je me vois vivre une vie quasi parfaite avec l'homme de mes rêves. Mais il est soudainement interrompu par un personne exterieure. Quelqu'un est entré dans ma chambre, même endormie, je peux l'entendre, la sentir. Mais ce n'est pas le grincement de la porte que j'ai entendu. C'est un souffle à mon oreille qui me dérange grandement. Il est insuportable. En deux secondes, me voilà debout face à mon dérangeur de sommeil. Sans le regarder, je demande :

  • Pourquoi me soufflais-tu dans les oreilles ?
  • C'est ma mère qui m'a apris cette technique, dit une voix connue. C'est très insuportable. Je te félicite d'y avoir tenu quelques secondes. C'est déjà beauc...
  • Mais qu'est-ce que tu fais là, Alex ?
  • Je voulais venir te voir mais ton père n'étais pas heureux de me voir on dirai. Tu sais pourquoi ?
  • Ah...heu, eh bien, je ne sais pas vraiment. Mais comment t'es venu jusqu'ici ?
  • À ton avis ?"

Mais oui, j'avais oublié qu'il avait la même faculté que moi, celle de créer des portails interdimensionel. Il m'invite à s'assoir près de lui et tout la nuit, nous discutons comme de vieux amis qui venaient de se rencontrer et qui s'échangeaient les nouvelles. Jusqu'à très tard, j'ai parlé de ma vie à une personne que je ne connaissais même pas au début de la journée. Et ce n'est pas prêt de s'arréter...

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