Avant-propos
Qu’est-ce que le NaNoWriMo ?
Le NaNoWriMo, le National Novel Writing Month ou encore « le mois national de l’écriture de roman » en français (MoNatEcriRo ?), est un défi mondial que l’on tente de relever pour soi et qui consiste à écrire un roman de 50 000 mots minimum en 30 jours, du 1er au 30 novembre. Ainsi chaque année, des dizaines de milliers de « Nanoteurs » de par le monde (ou « Wrimos » en anglais), s’inscrivent sur le site officiel du NaNoWriMo (http://nanowrimo.org/) pour essayer de réussir le challenge, soutenus par une communauté très vivante qui permet de tenir le rythme infernal d’écriture.
Mon premier Nanowrimo
J’ai découvert le Nanowrimo cette année, en 2016, et j’ai décidé de m’inscrire le 27 octobre, pour un saut dans l’inconnu puisque ma plus longue histoire au 1er novembre 2016 faisait 12 000 mots environ. Certains auteurs préparent le Nanowrimo pendant des semaines voire des mois au préalable, avec une trame de roman précise, un chapitrage complet pour ne plus avoir qu’à remplir les blancs le moment venu. D’autres décident de s’assoir à leur bureau le 1er novembre et de partir sur la première idée qui leur traverse l’esprit, sans aucune préparation. Personnellement je me place un peu au milieu. J’avais ce pitch qui me trainait dans la tête depuis 2012 (!) sans réel développement, mais avec quelques thèmes que je souhaitais aborder et plusieurs fins potentielles. Rien de tout cela n’était d’ailleurs écrit. D’où la sensation de m’aventurer dans un territoire totalement inexploré. 50 000 mots, 220 pages au format poche environ, un roman, en 30 jours… En serais-je vraiment capable ? Ça me paraissait fou.
Et le 30 novembre 2016, vers 15 h, je posais le point final de ce qu’il convient d’appeler mon premier roman, intitulé provisoirement « Un autre moi », au terme d’un marathon d’écriture et d’un exercice intellectuel parmi les plus difficiles qu’il m’ait été donné de vivre. Incrédule, épuisé, mais surtout très fier, j’avais relevé ce défi avec plus de 60 000 mots et une histoire complète. Comme quoi, s’il n’y avait qu’une seule recette, qu’un seul secret dans l’écriture, valable pour tout un chacun, ce serait : pour réussir à écrire, il faut écrire. Tous les jours, un peu ou beaucoup peu importe, mais écrire. Tant pis pour les doutes, les questions et toutes les raisons à priori très bonnes qui nous susurrent de ne pas continuer, d’attendre pour mieux réfléchir au sujet, à une meilleure fin, à une caractérisation plus fine, etc.
Vous avez dit « Nanothérapie d’écriture » ?
Tout ça c’est bien joli, mais avant de pouvoir me gausser d’avoir appris que pour écrire il fallait écrire (merci La Palisse), j’en ai quand même bavé ! Mais j’y suis allé franchement, en essayant d’oublier les barrières et d’écrire coûte que coûte. À ceci près que lorsque j’ai commencé à taper mes premiers mots, le 1er novembre, je n’ai pas démarré mon histoire directement. À la place, je suis allé « consulter » un mystérieux docteur. Celui-ci m’a posé des questions, m’a écouté, m’a rassuré et m’a montré le chemin. Honnêtement j’ai du mal à me souvenir si cette idée m’avait traversé l’esprit avant le NaNoWriMo ou bien si c’est le genre de magie qui se produit parfois lorsqu’on écrit.
Toujours est-il que chaque jour, du 1er au 30 novembre, avant de commencer à écrire mon histoire, je suis allé à ce rendez-vous pour livrer mes doutes, mes peurs et mes rares moments de joie, y trouver les encouragements nécessaires et suivre les conseils de ce docteur pour rejoindre ensuite mes personnages. Un rituel qui m’a permis entre autres d’exprimer tout ce que j’avais sur le cœur et d’écouter « un autre moi » me donner son avis, souvent intransigeant, d’ailleurs.
Le journal d’un NaNoteur
Les 30 chapitres publiés reprennent donc les 30 séances de « Nanothérapie d’écriture » que j’ai suivies, telles quelles, aux corrections orthographiques près. Souvent très courts, de quelques phrases à quelques paragraphes, ces dialogues montrent mes déboires et les doutes qui ne m’ont pas quitté jusqu’à la fin. Et ce docteur de m’expliquer comme les histoires naissent et comment se passe l’accouchement d’un roman au fur et à mesure du « travail ».
L’une des choses assez étranges que j’ai remarquées après coup, c’est que le contenu de ces échanges se retrouvait souvent transposé d’une façon ou d’une autre dans l’histoire elle-même, qui traite aussi de docteurs, de questionnements et de doutes… Une résonnance inconsciente, comme si l’histoire cherchait à remonter subtilement à la surface de ce dialogue avant de se traduire réellement dans le roman.
Tout cela m’est pourtant venu au fur et à mesure, sans réflexion préalable : j’étais suffisamment accaparé avec mon récit pour m’inquiéter de prévoir ces séances… même si j’ai un temps caressé l’idée d’inclure ces dialogues dans ma trame narrative. Ce ne sera pas le cas.
Comme bonus ou amuse-bouche de la véritable histoire que j’espère bien publier un jour, je vous propose donc ce journal d’un NaNoteur avec ses 30 séances. Conscient de son aspect répétitif lorsqu'on le lit tout d'un coup, je vous livre malgré tout ce texte pour la curiosité qu'il représente. Peut-être y trouverez-vous de l’inspiration pour vos moments de doutes…
Au plaisir de vous lire très bientôt,
Essaime
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