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Tranquillement installée sur ma terrasse à l'ombre du mûrier, captivée, j'enchaîne les pages du roman « Les papillons noirs ». Une coccinelle vient me chatouiller le bras. Avec délicatesse, je la dépose dans la jardinière, à gauche de mon fauteuil. Je remarque que mon précieux rosier commence à souffrir de la chaleur. J'hésite entre me lever pour lui fournir ce qui lui manque ou continuer ma lecture. Une autre solution s'offre à moi quand j'entends sonner mon téléphone portable. Je regarde l'écran, ne connaissant pas le numéro, je décide de ne pas répondre.
Tout bien considéré, je referme mon livre, le dépose sur la table basse en plastique bleu qui me sert de repose-pied et vais chercher un arrosoir. Je le place sous le récupérateur d'eau avant d'ouvrir le robinet. L'eau s'écoule lentement, trop lentement. Pendant qu'il se remplit, j'en profite pour retirer quelques mauvaises herbes de l'abricotier, du mandarinier et du citronnier. Une délicieuse odeur florale et fraîche se dégage des feuilles de ce dernier. Les pots sont usés par le temps et les aléas de la nature. Il va falloir que je pense à les changer ou mieux encore à mettre ces jeunes arbres en terre. Je coupe l'eau, puis reprends mon arrosoir. Avec précaution, j'arrose l'arbuste à épines, les géraniums que j'ai plantés récemment à son pied, ainsi qu'une espèce de fleurs sans effluves particuliers. Elles possèdent de longs pétales rose et blanc avec un pistil vert facilement reconnaissable. Je ne connais pas son nom, ma mère non plus, mais à mon plus grand bonheur, chaque année, les pousses doublent.
Une alerte sur mon mobile retentit. J'y jette un coup d’œil. J'ai un message vocal. J'actionne le haut-parleur et j'écoute tout en continuant mon arrosage. La voix que je perçois me fait subitement lâcher l'objet que j'ai en main. L'eau se déverse sur mes sandales.
Pour cette première partie, je me suis concentrée sur la description d'un lieu : un bout de mon jardin et de ma terrasse.
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