Retour sur l'île de Paradis : la demande

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Le bâteau traverse tranquillement les flots d'un beau bleu clair. J'observe la mer qui nous entoure, ses vagues, calmes pour le moment, et les poissons qui font de temps à autre un bond hors de l'eau, qui brille de mille feux sous les rayons du soleil.

- C'est vraiment magnifique, murmuré-je, fascinée par ce paysage.

- Oui, ce n'est pas mal du tout, confirme Livaï.

Je tourne mon regard bleu en direction de l'homme à la chevelure noire et aux yeux gris-bleuté. Il se tient debout à côté de moi, appuyé à la rambarde métallique du navire. Je lui demande :

- Dis-moi : quelle sera la première chose que tu feras une fois que nous serons arrivés sur notre ile ?

- Je boirai une bonne tasse de thé noir, répond-il sans hésitation.

J'éclate de rire. Sa réponse ne m'étonne pas du tout et m'amuse, au contraire.

- Et toi ?

- Je commencerai par serrer tous nos amis dans mes bras, dis-je en serrant mon propre corps pour mimer cet acte, ensuite . . .

Je m'interrompt et pose mes yeux sur mon compagnon. Il me fixe en silence, attendant que je termine ma phrase. Je sens les battements de mon coeur s'accélerer et le rouge me monter aux joues. Est-ce vraiment le bon moment pour lui déclarer une telle chose ? Cela fait certes plus de trois ans que nous sommes ensemble, maintenant, mais tout de même . . . Je devrai attendre une meilleure occasion . . . Et si elle ne se présentait jamais à moi ? Je ne dois pas laisser échapper une telle chance, sinon, je le regretterai pour le restant de mes jours . . .

Je prends donc la main de Livaï et reprends :

- Ensuite, j'aimerai qu'on se marie, tous les deux !

Il se fige pendant un instant, visiblement surpris par ma soudaine déclaration. Je retiens mon souffle pendant ces quelques secondes et je sens mes mains trembler.

- À quoi bon ? lâche-t-il enfin. Nous nous aimons et nous le savons, ça me suffit amplement. On est bien comme on est, non ?

- Bien sûr, mais . . . C'est différent. En nous mariant, nous scellerons officiellement notre amour et unirons nos destins pour l'éternité ! Cela rendra notre relation sacrée.

- Je vois . . . J'accepte.

Mes yeux s'écarquillent et mon visage s'illumine d'un large sourire. Je sens un frisson de joie parcourir mon corps et je me jette au cou de mon bien-aimé en riant de bonheur. Il pose une main sur mon dos et se rattrape de justesse à la rambarde métallique de l'autre pour ne pas tomber à la renverse, en protestant :

- Hé ! Doucement.

- Excuse-moi, dis-je sans le lâcher, mais je suis si heureuse que je n'ai pas pu me contenir ! C'est sans doute là l'une des plus belles choses que tu m'ai dites !

- Je suis content de te savoir aussi heureuse, affirme-t-il simplement en me rendant mon étreinte.

Au même moment, je remarque une terre à l'horizon, dont je reconnais bien la forme.

- Regarde ! m'exclamé-je en m'écartant de lui pour lui permettre de se retourner. C'est notre ile ! Nous serons bientôt de retour sur Paradis !

- Enfin . . .

Je me précipite sur la proue pour mieux admirer les jolies plages et le port de mon cher pays ! Quelques minutes plus tard, le bâteau accoste le quai blanc. Je constate que sur ce dernier se tiennent la reine Historia, escortée par quelques soldats de la nouvelle armée dont elle nous a parlé dans sa lettre, reconnaissables à leurs blasons qui nous sont encore inconnus, mademoiselle Azumabito, accompagnée de certains de ses hommes et nos amis ambassadeurs.

Nous nous dirigeons vers l'escalier d'embarquement et je le descends en courant, impatiente de retrouver mes chers camarades ! Je m'arrête tout de même pendant un court moment lorsque je pose mon pied droit sur le sol de ma patrie, afin de savourer cet instant tant rêvé, puis je reprends ma course jusque dans les bras de ma cousine, qui m'y accueille avec un grand sourire :

- Éléonore ! Quelle joie de te revoir !

- Tu ne peux pas être plus heureuse que je ne le suis, rétorqué-je gentiment.

Nous nous serrons l'une contre l'autre pendant de longues secondes, puis nous séparons afin que la jolie blonde puisse saluer son ancien supérieur :

- Bonjour et bienvenue à vous, Livaï ! C'est un plaisir que de vous retrouver !

- Salut. C'est un plaisir réciproque.

- Je ne peux que partager le sentiment de Sa Majesté, nous dit Kiyomi Azumabito en nous tendant sa main.

- Merci à vous, mademoiselle, dis-je en la serrant chaleureusement.

- Éléonore ! Caporal ! s'exclament Armin, Jean et Conny en s'approchant précipitemment de nous.

Je les prends tous les trois dans mes bras en riant.

- Comment allez-vous ? nous demande le blond.

- Comme tu peux le voir, nous sommes en parfaite santé !

- Oh, vous êtes vraiment totalement rétabli ! constate le garçon aux cheveux gris en s'adressant à mon compagnon.

- Je croyais qu'Éléonore vous en avait déjà informé dans sa lettre . . .

- Oui, mais c'est encore plus plaisant à voir de ses propres yeux, déclare une voix que je n'avais plus entendu depuis plus de trois ans et que je reconnais pourtant aussitôt :

- Mikasa !

Ma soeur adoptive se tient là, non loin de nous. Elle porte une chemise blanche, une jupe et une veste roses, des bottes en cuir brun et l'écharpe rouge qui ne la quitte plus depuis que mon petit frère la lui a offerte, il y a plus de treize ans. Elle a laissé pousser ses cheveux noirs, qui sont désormais attachés en une queue de cheval.

Le sourire que mon visage arbore s'étend encore et je me jette dans les bras de la jeune asiatique, les larmes aux yeux ! Elle me serre contre elle en riant.

- Je priais pour que ce nabot prenne bien soin de toi, pendant mon absence, mais je constate que c'est toi qui a pris bien soin de lui, finalement, plaisante-t-elle.

Je laisse échapper un rire, en même temps que quelques larmes, que j'essuie aussitôt du revers de ma manche.

- Tu ne vas tout de même pas te mettre à pleurer lors d'un aussi beau jour, me taquine Pieck.

- Je suis désolée. C'est juste que . . .

- Ce n'est rien, dit Reiner en posant une main sur mon épaule, on comprend. Tu n'as pas à te justifier.

Je lui adresse un sourire.

- Nous ferions mieux de rentrer, suggère Annie. Ils doivent être épuisés de leur voyage et nous avons beaucoup de choses à nous dire . . .

- Oh, oui ! dis-je en adressant un sourire complice à Livaï.

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