Le carosse s'arrête devant le palais royal. Nous en descendons et entrons dans l'imposant bâtiment. Nous traversons l'élégant hall d'entrée et montons l'escalier principal. Historia nous introduit dans une grande salle où trônent une grande table circulaire en bois et des chaises recouvertes de velours rouge.

Nous prenons place et je fais aussitôt part de ma remarque :

- L'ile a beaucoup changé ! C'est si étrange de la voir sans ses imposants murs qui nous ont toujours protégés . . .

- Oui, mais ce n'est pas la seule chose qui a changé, déclare Armin. Comme nous l'a expliqué Historia dans sa lettre, l'armée aussi n'est plus la même, depuis la disparition de presque tous ses vétérans. Les trois corps que nous avons toujours connu ont été remplacés par une nouvelle armée formée par les pro-jägers en prévision de représailles extérieures, qui exerce une véritable influence sur le peuple.

- Voilà qui explique le nouveau drapeau et les blasons rouges frappés de fusils et d'ailes croisés qu'arborent Historia et tous les soldats que nous avons croisés, jusqu'à présent, commente Livaï.

- Oui, acquiesce le jeune blond. Heureusement que la reconnaissance et le respect qu'ont les gens envers notre reine perdure encore. C'est ce qui a permis de sauver les familles de Jean et Conny et notre retour ici.

- C'est sûr qu'ils ne sont pas prêts d'oublier le jour où elle a sauvé le distrcit d'Orvud du titan de Rhodes Reiss. Ils lui vouent une véritable admiration depuis, affirme Mikasa.

- C'est gentil, dit la concernée, mais assez parlé de moi. Dites-nous plutôt si votre voyage s'est bien passé.

- Oui, à merveille !

- Comment vont Gaby et Falco ? demande Reiner.

- Ils se portent bien, le rassure Livaï.

- Comment sont les nouvelles à Mahr ? s'enquiert Pieck.

- Elles sont bonnes. Le continent continue de se remettre de façon prometteuse du grand terrassement et les relations entre les eldiens et les autres ethnies n'ont jamais été aussi harmonieuses ! Le monde nous est si reconnaissant de l'avoir sauvé qu'ils sont tous prêts à mettre de côté nos anciennes querelles pour apprendre à mieux nous connaitre et bâtir des relations pacifiques avec nous. Je ne pensais pas que ce serait possible un jour, tant on était haïs il y a seulement un peu plus de trois ans encore, mais je suis ravie que les choses se soient améliorées ! C'est un rêve de paix qui se réalise enfin pour moi.

- Comme pour nous tous, ajoute mademoiselle Azumabito.

Chacun hoche la tête pour confirmer les dires de la vieille femme.

Au même moment, la porte s'ouvre, révélant une petite fille aux cheveux blonds lui tombant sur les épaules et au petit nez arrondi. Elle est vêtue d'une robe simple aux longues manches.

- Maman ! s'exclame-t-elle en se jetant sur les genoux de ma cousine.

- Ymir ! dit-elle en riant et en la prenant dans ses bras pour la serrer contre elle. Désolée, ajoute-t-elle à notre intention. Je la garde avec moi lorsque son papa est trop occupé par son travail.

- Il n'y a pas de souci, la rassuré-je. Je suis ravie d'enfin rencontrer ta fille ! Elle est tout aussi adorable que toi !

- Merci !

- Bonjour, Ymir, dis-je à l'intention de l'enfant. Tu sais que tu as un prénom magnifique ? ajouté-je en replaçant délicatement une de ses mèches derrière son oreille.

Elle sourit, visiblement touchée par mon compliment.

- Je te présente ta tante Éléonore et mon ami et ancien supérieur Livaï, lui dit sa maman.

- Je suis enchantée de faire votre connaissance ! s'exclame la petite. Maman m'a beaucoup parlé de vous !

- Tout le plaisir est pour nous, répondé-je.

- En fait, déclare Historia, je ne vous ai pas encore félicités, tous les deux. On m'a dit que vous étiez ensemble, maintenant. Je suis vraiment contente pour vous !

- Je te remercie, mais permets-moi de te corriger : nous sommes fiancés, désormais.

Tous les yeux de nos amis s'écarquillent et ils s'exclament ensemble :

- Vraiment ? !

Je hoche la tête en riant, pendant que mon bien-aimé rétorque :

- On peut savoir pourquoi vous paraissez aussi surpris ? Vous n'avez jamais vu quelqu'un se fiancer, ou quoi ?

- Et bien . . . C'est que . . . Venant de vous . . . commence Conny.

- C'est clairement surprenant ! finit Jean.

- C'était aussi surprenant de la part de deux idiots comme vous de finir ambassadeurs, mais est-ce que j'ai tiré une tête de poisson rouge pour autant ?

- Alors ? me demande Historia. Quand est-ce que vous comptez vous marier ?

- Nous n'avons pas encore fixé de date.

- Je vois. Prenez votre temps et n'hésitez pas à me faire signe si vous avez besoin de quoi que ce soit ! Je pourrai vous faire préparer les salles et les jardins du palais si vous en avez besoin pour organiser la cérémonie, par exemple.

- C'est gentil, mais je sais déjà où je veux me marier, si tu es d'accord, bien sûr . . . adressé-je à l'intention de Livaï.

- L'endroit n'a pas d'importance pour moi, tant qu'il est propre et lumineux . . .

La petite Ymir lâche un bâillement et se blottit contre sa mère.

- Tu as raison, il se fait tard, déclare cette dernière. Je vous propose de nous réunir autour d'un bon repas avant d'aller nous coucher. Je vous convie tous à rester dormir au palais. Je ne vais tout de même pas vous renvoyer sur les routes à une heure pareille !

Chacun remercie la reine pour son hospitalité, puis nous nous levons pour nous rendre à la salle à manger. Pendant que nous marchons dans les couloirs, Mikasa me glisse à l'oreille :

- Je t'avoue qu'il y a quelques années, je n'aurai pas du tout approuvé l'idée que tu te lies éternellement avec ce nabot, mais j'ai vécu et combattu à ses côtés, ce qui m'a permis d'apprendre à mieux le connaitre. Il est loin d'être le plus charmant des hommes, mais c'est quelqu'un en qui on peut faire confiance et c'est le plus important. Je vous souhaite d'être heureux, mais n'oublie jamais que je suis là pour toi : s'il t'embête d'une quelconque façon, préviens-moi et je m'occuperais de son cas.

J'éclate de rire et prends son bras en lui disant :

- Merci, Mikasa.