9. Fébrile rêveuse
Le retour de vacances effectué sans encombres, nous nous consacrions à notre rentrée, début septembre.
Et, en cet automne là, la vie avait repris son cours, la rentrée s’était bien passée, nous avions attaqué notre dernière année d’étude, et ça se profilait même plutôt pas mal dans nos sections respectives.
Nos emplois du temps à chacun, nous permettaient de concilier, les cours, nos petits jobs à côté, et bien sûr notre couple. On arrivait à se voir souvent, sans être pour autant être dans le H24 synonyme de lassitude de l’autre.
Ainsi, tout se passait pour le mieux dans le « presque » meilleur des mondes.
Cependant une ombre est venue ternir le tableau, ou plutôt, un petit pépin de santé m'est tombé dessus.
Ainsi, vers la fin novembre, ou début décembre, je ne me souviens plus bien, en semaine, j’ai attrapé une saloperie qui traînait dans l’air ou sur les bancs de l’amphi.
Ça a débuté avec des maux de tête et des courbatures. Je commençais à être sérieusement KO, quand, le mercredi, au lieu d’aller en cours, je suis allée voir le médecin.
- Ne cherchez pas ! Vous avez un syndrome grippal. Il vous faut du repos, et prendre le traitement que je vais vous prescrire.
Il me fit mon ordonnance, et je suis passée à la pharmacie chercher mes médicaments avant de rentrer à la maison.
Dès que je franchis la porte, je me débarrasse de mes chaussures, je vais à la cuisine, et plonge le cachet effervescent dans un verre d’eau histoire de faire passer rapidement ce mal de crâne persistant.
Je suis complètement absorbée par le le bruit de ce cachet en train de se dissoudre dans l’eau et par ces milliers de petites bulles produites.
Ensuite, deuxième chose : un bon bain.
J’ai trop envie de me délasser. Dans la salle de bain, je retire mes vêtements, que je laisse choir au milieu de la pièce. Je suis tellement fourbue.
Sentir la chaleur de l’eau qui coule avec le peu de vapeur dégagée me fait déjà du bien.
Une fois la baignoire remplie, je glisse doucement mon pied dans l’eau, puis prends appui sur les bords pour d’abord m’asseoir et enfin m’allonger.
Petit à petit, je me détends, je fais de petits mouvements avec mes bras pour créer une sorte de courant qui vient doucement caresser mon corps.
Je ne pense plus à rien. Je ne vais pas dire que je suis bien, je suis juste moins mal, et dans de pareilles circonstances c’est déjà ça.
Je me redresse, et me passe de l’eau sur le visage. Passée la première sensation de chaleur, c’est une douce fraîcheur qui m’est agréable et détend un peu l’espèce de masque douloureux qui me sert de visage.
Après avoir soufflé un petit moment, je me savonne, comme si j’allais réussir à chasser ce virus de mon corps.
Je me lève, avant que le sommeil ne m’emporte, je me rince et attrape mon peignoir, pour me sécher et m’emmitoufler.
Ensuite, je me traîne littéralement comme un mort-vivant jusqu’à la chambre. Je jette mon peignoir, et enfile ce long et vieux t-shirt qui me sert de chemise de nuit.
Et, enfin je glisse sous ma douce et divine couette à laquelle j’aspirais depuis que je m’étais levée.
Je ne tarde pas à m’endormir, et j’ai l’impression que rapidement, je pars dans mes rêves.
Je me revois, dans la voiture, je crois que c’est ce fameux soir, où nous avons fait notre première sortie en sex-shop et après laquelle, les choses ne s’étaient pas vraiment déroulées comme prévu, notamment dans le parking des terreaux.
Je ressens exactement les mêmes sensations que ce soir là, mais les images sont floues... nous arrivons sur le parking, je descends sans un mot et monte les escaliers sans un regard pour mon homme.
On rentre à la maison, je me vois me dépêcher pour aller dans la salle de bains pour me laver des souillures subies ces dernières heures.
Je fais couler de l’eau bien chaude. Je défais les boutons de ma robe et fais glisser les bretelles pour la laisser tomber.
Je suis nue dans mes spartiates.
Je les délace et les retire.
Je me regarde dans la glace, silencieusement, et j’efface la honte de mon regard pour enfin regarder qui je suis vraiment.
C’est flou, j’ai le cœur qui bat fort, je me sens observée… et soudain, j’aperçois quelque chose ou quelqu’un bouger derrière moi dans le reflet du miroir. Je me retourne, et je vois, je le reconnais, oui je crois que c’est bien le Monsieur Martin du Camping, qui est assis sur la machine à laver et qui me regarde.
Je ne fais rien pour cacher ma nudité, j’ai peur, je crois, mais Il est comme paralysé, et moi je ne bouge pas, comme si une autre moi prenait le dessus et dirigeait tous mes faits et gestes, une autre personnalité, serait-ce mon côté sombre ?
C’est pareil que ce soir là, je me sens toute poisseuse de sueur, et les traces de sperme séchées se voient encore sur mon bras.
Je regarde Monsieur Martin, avec un œil provocateur et me retourne, je le fixe dans le reflet.
Une question me vient : Ma déchéance aura-t-elle un goût après avoir eu un coût ? Quoi ? Mais non ! Ce n’est pas possible ! Mais cette question est là, obstinée, entêtante ! Si, ma fille, il le faut, tu le sais bien...
Et comme hypnotisée par le regard plein de désir de cet homme, j’humidifie mon doigt et le fais ensuite glisser sur mon bras pour récolter un peu de cette semence. Je porte mon doigt à la bouche, le suce en fixant cet homme. Je ne savoure pas ce goût acre mais je nettoie consciencieusement mon doigt avale ma salive.
De la buée se forme sur le miroir laissant entrevoir un mot : SALOPE. C’est ça… en fait, je suis une salope.
J’efface le mot du plat de la main… non je ne suis pas ça, en fait je ne crois pas, non ce n’est pas possible, il faut que ça s’arrête, mais je ne peux pas, je ne contrôle rien ! Je regarde dans le miroir là où était écrit ce mot, l’homme a disparu.
Je me vois ensuite me glisser sous la douche, me laver, et ressortir de la baignoire.
Des pensées montent à mon esprit, nous concernant mon homme et moi. Cette fille de joie, cet autre moi, il l’a appréciée, et bien, maintenant, il va l’avoir la nouvelle Carole.
Une chaise est là à côté de moi, avec des vêtements posés dessus. Je les regarde, c’est avec ceux-ci que je dois m’habiller.
En sous vêtements, lingerie, il n’y a rien ! Je ne les trouve pas... ah, si il y a des bas noirs auto-fixants, c’est tout.
Sinon, une mini jupe noire, une sorte de petit débardeur noir.
Je les passe, la jupe est courte et le débardeur est sans manche avec lien au cou, décolleté en V bien échancré et dos nu.
Des chaussures sont posées là, ce sont des escarpins fermés à talons hauts avec de liens à nouer…
Je me regarde, c’est bien ça, je suis habillée comme une pute ! Non ! Ce n’est pas possible ! J’essaie de me ressaisir, de tout stopper, faites que cela s’arrête ! Mais … mais, la panique est balayée très vite par une pensée : Parfait. La femme dans le miroir est contente d’elle, et cette femme, c’est moi !
Je me maquille les yeux bien charbonneux et rouge à lèvres pétant. De la cire coiffante dans les cheveux, petit coiffé décoiffé, puis j’enfile les chaussures que je lace bien.
Je passe la porte et je ne reconnais pas le couloir, c’est un couloir sombre, à peine éclairé par le voyant de la sortie de secours au dessus la porte que je viens de franchir, les murs sont en bétons, j’entends mes talons qui résonnent à chaque pas..j’avance.
Tout cela est digne d’un film d’horreur, ou d’un polar, la victime s’avance le soir dans un couloir sombre, passe la porte et se fait agresser, assassiner ou que sais-je encore...
Je me retrouve face à une porte coupe-feu. Qu’est ce qui va encore m’arriver ? Je sens mon cœur battre dans ma poitrine, une force étrange et irrémédiable me pousse à avancer, je ne comprends pas, je lutte, j’ai peur mais je suis également déterminée, malgré moi à continuer.
Je pousse la barre, la porte s’ouvre. Je suis dans un parking, je le reconnais c’est le parking des Terreaux, ses murs gris, éclairés par des néons blafards.
Dans ce parking, il y a des voitures garées. Devant, et de part et d’autre de celles-ci, sont alignés, une demi-douzaine d’hommes de tous gabarits, et de toutes origines. Ils sont masqués, ils me regardent.
J’avance, doucement, les talons claquent sur le sol comme mon cœur bat dans ma poitrine. Ils sont tous là, à me suivre du regard en se caressant par dessus le pantalon. Je me crois vivre un mauvais film porno.. c’est tellement glauque. Certains ont sortis leur sexe.
Je ne suis pas fière, je suis même effrayée. J’avance quand même, me déhanchant, timidement, le souffle coupé. Je veux faire demi-tour, mais je n’y arrive pas, je vois toutes ces érections, et, et, j’ai peur mais j’ai envie de les toucher et j’avance. J’ai honte de cette envie qui est là en moi, ce désir charnel qui me papillonne dans le ventre.
J’avance seule au milieu de tous ces mâles.
Au fond du parking, dans un recoin, éclairé de rouge, mon homme et derrière lui, un lit.
Je me rapproche de lui, baisse les yeux et lui dit :
- Ce soir j’ai été et je suis devenue une vraie pute, je relève les yeux prends une inspiration puis : ne te pose pas de question, j’en ai besoin, je suis comme ça, alors prends moi comme une pute.
Je le regarde dans les yeux, il a l’air étonné, et m’agenouille devant lui. Je sors son sexe de son caleçon et viens le caresser du bord de mes lèvres entrouvertes. Je tends juste le bout de la langue pour l’effleurer, puis dépose un baiser sur son gland.
Il est encore timide... il n’ose pas, son sexe lui comprend tout de suite.
Je l’aguiche du regard. Je lui susurre :
- Fais de moi ce que tu veux ce soir, je suis à toi.
Il me regarde interrogateur.
- Vas-y.
Et là je vois un voile passer sur son visage, son regard devient plus sûr.
Il sourit.
Il m’attrape les cheveux derrière la tête, me toise du regard et me dit en souriant :
- C’est bien ce que tu veux ?
- Oui.
je ne me reconnais pas, je sens que j’ai envie de lui, envie de tout ça, je ne me reconnais mais je suis comme ça. Je ne le reconnais pas non plus, il a changé, on dirait tout à coup comme un prédateur :
- Suce-moi salope.
Ces mots qu’il ne m’a jamais dits, ils me font mal, mais ne m’ont jamais si bien définie. Je ne lutte plus, je n’ai même plus l’énergie du désespoir pour sortir de là, je me laisse complètement faire par ce que je fais, je vis, c’est comme un film à la première personne qui de toute façon défile sans que je ne puisse y faire quelque chose.
Il me tient la tête fermement pendant que je le suce. Il tire ensuite ma tête en arrière par les cheveux et d’une main fait passer son sexe sur mon visage.
- Lève toi. Tourne toi.
il a un ton autoritaire et je m’exécute docilement, je lui ai demandé de me faire ça, de me traiter comme cela, mais je me sens très intimidée, je ne suis plus si sûre de le vouloir. Mais c’est trop tard.
Il est derrière moi, il pose les mains sur mes épaules, les caresse en descendant. Il les place sur mes hanches.
Il attrape le tissu de ma jupe, la fait remonter, et découvre ma nudité.
Il me met une tape sur la fesse et :
- Oui tu es vraiment une salope.
Sous ce geste et en entendant ses mots, je me sens humiliée, honteuse et en même temps je sens le désir en moi, la fièvre monte comme mon corps s’humidifie.
Il me pousse doucement jusqu’au bord du lit. Puis une poussée plus sèche me contraint à tomber à genoux.
- Plus bas !
je m’exécute en posant mes avant-bras. Je me sens mal, honteuse de cette position. Mais, il remonte d’un coup sec la jupe sur les reins et je suis là très cambrée, ouverte, offerte...
- Tu as raison, tu es une pute. Puis vers les hommes qui sont déjà tous proches : messieurs, il y a un prix à payer, et elle est à vous.
ils jettent des billets sur moi puis le premier vient me prendre, vite, fort et profond, je ne peux plus respirer, je ne suis plus qu’un râle de plaisir honteux, besognée par un inconnu.
Chaque grand coup de rein m’arrache un cri, j’arrive malgré tout à entrouvrir les paupières et je vois tous ces hommes au garde à vous, se masturbant avec énergie en me regardant avec des yeux exorbités. J’ai tellement honte, mais j’aime tellement ça.
Il se retire, me retourne littéralement, me porte vers la voiture la plus proche et me dépose sur le capot. Un autre homme prend la suite, et me pénètre avec la même vigueur. Je suis presque inerte, et me laisse faire. C’est horrible, tout ce plaisir qui monte en moi. Je vois Christophe qui me regarde en souriant, et moi qui tend les mains vers ces autres verges elles mêmes tendues vers moi, je ne résiste malheureusement pas.
Tout est trouble, brouillé, mais je sais qu’un à un, ils vont se répandre sur ma peau, mon corps, il ne faut pas ! Ce n’est pas possible, je n’en suis pas réduite à cela ? Mais malgré tout, même si au fond de moi je me débats, même si pourtant, en moi, je crie non. Mais là, sur ce capot, en hurlant ce maudit Oui, je commence à jouir. Eux aussi...
Je me réveille en sursaut, me redresse paniquée, je suis dans la pénombre de la chambre à peine éclairée par la lumière filtrant des volets roulants.
Je suis assise dans mon lit, trempée de sueur, le t-shirt collé à mon corps. J’ai le réflexe de vérifier que je n’ai pas reçu de semence sur moi, non, rien, que de la transpiration, j’ai le bas-ventre tout chaud, je descends ma main, mes doigts avec hésitation, et je constate que mon corps a apprécié ce délire, je suis aussi trempé là, et non pas de sueur.
Dès que je pose mes doigts, c’est comme une décharge de plaisir qui vient en moi.
Non ! Je ne comprends pas, ce n’était qu’un cauchemar, je ne suis pas ça ! Ce n’est pas possible.
J’ai le cœur qui bat à cent à l’heure. j’ai la tête qui tourne.
J’essaie de reprendre ma respiration, je pose les pieds au sol, le carrelage est glacée, mes pieds aussi sont trempés de sueur. Je ne me sens pas bien, il me faut me rafraîchir, je titube en marchant vers la cuisine.
Je m’arrête devant la glace fixée au mur entre le salon et la cuisine, je me vois, voir est un bien grand mot, je me devine en entier. Je me trouve horrible, mes cheveux sont dans tous les sens, la poitrine collée au t-shirt qui ne cache plus grand-chose, j’ai l’impression d’avoir été passée au jet d’eau pour un concours stupide. j’ai du mal à tenir debout, et pose une main sur le miroir pour m’appuyer.
Je me laisse glisser au sol, la fraîcheur du carrelage me fait du bien, même si je sens la chair de poule et les frissons venir.
Je suis allongée en chien de fusil sur les carreaux qui se réchauffent petit à petit.
- Il faut se lever, tu ne peux pas rester là au sol.
- Non, juste un peu, je me repose, juste un peu, je ne suis pas trop mal, là.
Des flashs me viennent, je suis dans un local de douche collée à cet homme, il m’empêche de sortir je ne peux que rentrer dans la cabine, sans pouvoir fermer la porte...
Mais, une nouvelle fois, ma petite voix intérieure me parle :
- Non, lève-toi, il le faut.
Alors je me redresse mollement, je fais attention à ne pas glisser sur les carreaux humides de ma sueur. J’arrive à me trainer jusqu’à la cuisine, qui est au moins à 1 m de moi. J’ouvre l’eau du robinet et fais couler de l’eau dans le creux de mes mains. Je me passe doucement de l’eau sur le visage et dans le cou, ça me fait du bien. Et je bois un petit peu.
Je commence à frissonner. Je ne suis pas bien, j’ai froid tout à coup. J’attrape une bouteille d’eau dans le pack posé dans à l’entrée de la loggia. Ne pas tomber, je retourne à la chambre.
Je me laisse tomber sur le lit. Il faut que je retire mon vieux t-shirt. Je me tourne sur le dos, et comme une sorte d’anguille je me tortille pour enlever ce bout de tissu humide qui me colle à la peau, j’arrive enfin à mes fins. Je le jette sur la chaise.
Toute nue, je vois que j’ai la chair de poule sur tout le corps. Je ramasse mon peignoir pour finir de m’éponger et me réchauffer, puis je me colle au radiateur.
Ce bon vieux radiateur de chauffage collectif, celui dont les tuyaux claquent la nuit quelque part dans l’immeuble… ce radiateur si chaud, qui me réchauffe.
Je me sens bizarre, j’ai encore dans les yeux et le corps les images de ce songe. Je me sens fébrile, mais pas au sens médical du terme, fébrile au sens charnel. Je ne comprends pas mon corps à l’instant précis, il a envie de sexe, là maintenant tout de suite alors que j’ai des sensations comme si je sortais de la douche d’un vestiaire de rugbymen surexcités.
Mon corps en veux encore, ma tête crie Stop, mon corps crie encore.
Malgré moi, mes mains glissent sur ma peau, et entrouvrent mon peignoir pour venir se ficher entre mes cuisses fermées. Nouvelle décharge de plaisir.
Mes muscles ne me répondent plus, ils bougent sans mon consentement, mon bassin se met lui aussi dans la partie avec de petits mouvements avant-arrière. Le doux frottement contre mes mains, cette humidité débordant presque sur elles.
Mon corps est fixé sur le contact sur les phalanges de mon pouce. Il vient glisser sur ces centimètres qui compriment mon petit bouton turgescent tout gonflé de désir.
c’est animal, j’ai besoin de ça, il faut que j’assouvisse cette.. pulsion. Je ne pense plus à rien d’autre qu’à mon plaisir, qui vient irrémédiablement, rapidement me soulager, dans un cri étouffé.
Ensuite je me laisse glisser doucement dans les limbes de cette brume ensommeillée qui me guettait depuis un moment.
Je marche nue, dans l’eau de la rivière, en remontant le faible courant. j’ai de l’eau jusqu’aux fesses, je laisse mes mains flotter à contre courant, je suis bien, détendue, légère, à trois quatre mètres de moi, sur un rocher mes amis hollandais nus se prélassent au soleil, ils ne me voient même pas, je suis toujours aussi admirative de la poitrine de Magda, cette belle poitrine fière et ferme comme dressée face au soleil.
Je souris de les voir si bien, je ne les dérange pas, j’avance, et les laisse derrière moi.
Je suis maintenant aux abords d’une plage de petits galets, où jouent les enfants Martin, ils ne remarquent même pas ma nudité, leurs parents sont là, Maman me sourit, elle est très belle et rayonnante dans son maillot de bain couleur émeraude, assise sur un petit fauteuil de toile. Sous ses mains un livre retourné sur ses cuisses. Elle ne lit pas, elle profite de ce petit instant de bonheur passé en famille. Si elle savait.
Je sens le poids du regard de son mari, un regard un peu inquiétant, est fixé sur moi, lui par contre ne prête plus attention ni à ses progénitures, ni à sa chère et tendre épouse. Il me suit du regard, et ignorant cela, je continue de remonter le courant, et perd de vue cette petite plage.
Devant moi, la rivière se rétrécit et le courant s‘intensifie.
Malgré tout je continue d’avancer, au milieu de hauts rochers ronds que des rapides contournent en petites cascades.
Je suis obligé de me hisser avec les bras pour avancer, grimper sur des rochers bordant le lit de la rivière.
Il fait bon, je marche sur les rochers réchauffés par le soleil, et je suis assourdie par le bruit entêtant de cette eau qui file dans les rapides.
Devant moi un petit trou d’eau avec une cascade de faible hauteur. Je me glisse dans l’eau et j’avance au pied de cette mini cascade, j’ai de l’eau à la taille, je vois que je ne peux plus avancer, c’est un cul de sac trop haut pour moi, comme un mur.
Tout à coup, je sens des mains se plaquer contre mes seins et les serrer passionnément, je sens un corps se coller à mes fesses et mon dos, un souffle chaud dans mon dos. J’essaie de résister mais le prédateur tient sa proie, il me plaque contre le plat vertical du rocher attenant, j’essaie de crier, mais le son de la cascade couvre tellement ma voix que moi même je ne l’entends pas.
Mes mains à plats sur le rocher ne peuvent rien faire de plus, je tourne la tête désespérée, je vois ce mari croisé plus tôt, le regard fou, étrangement désespéré mais déterminé.
J’essaie de lui faire non de la tête, il ne me calcule pas, il me veut. Je tente de résister encore lorsque avec l’aide de son pied il me fait écarter les jambes, je suis perdue, je sens son érection glisser entre mes fesses. Pourquoi ne reste-t-il pas avec sa famille, sa femme si mignonne ?
Il me veut.
Mais ce n’est pas possible, NON, il vient du mauvais côté, non s’il vous plait non, je sens comme une brûlure qui me parcourt tout le dos.
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